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Vademecum sur les Ă©lèves en souffrance psychique, un outil utile... mais dĂ©calĂ© !
Article publié le vendredi 14 juin 2019.
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Le ministère vient d’éditer un vademecum intéressant sur le repérage et l’orientation des élèves en souffrance psychique. Un document utile mais prévu pour fonctionner au pays de Candy…
 

Le contexte et le contenu
 
Le ministère a Ă©ditĂ© un vademecum Â« destinĂ© Ă  l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale. Il a pour objectif d’aider Ă  mieux connaĂ®tre et repĂ©rer les signes de souffrance psychique des Ă©lèves, dans le cadre d’une politique Ă©ducative globale visant Ă  Ă©tablir un environnement serein pour la rĂ©ussite scolaire de tous les Ă©lèves ».
 
La publication de ce vademecum s’inscrit dans le processus actuel « d’École de la bienveillance » et « d’École de la confiance ».
 
Il apporte un Ă©clairage sur les comportements observables chez les jeunes et les adolescents que nous accueillons tous les jours.
 
Pour les CPE, il s’agit du quotidien. Ce vademecum prĂ©sente l’avantage de recenser dans un seul document des indicateurs qui permettent de cerner le comportement des adolescents que nous rencontrons. Notre formation initiale est parfois lointaine, parfois parcellaire selon les moyens mis en Ĺ“uvre dans les ESPE (ou IUFM Ă  l’époque).
 
Ce document  interroge surtout sur des points organisationnels et sur le postulat de la prĂ©sence de tous les acteurs dans l’EPLE.
Il est préconisé des rencontres d’équipes pédagogiques et éducatives pour repérer les jeunes en souffrance.
 
La question de la formation des enseignants est centrale. Ils sont les premiers interlocuteurs des élèves et devraient donc être davantage sensibilisés aux réactions de leurs élèves pour diverses raisons. En l'absence de formation, ils comptent souvent beaucoup sur le CPE pour gérer ces questions.
 
 
Des temps d’échanges nécessaires
 
Dans ce recueil, il est question de réunions pédagogiques et éducatives. Les seules réunions de ce type sont identifiées comme les conseils de classe. Il ne nous semble pas approprié de discuter des cas d’élèves en difficulté comportementale ou en souffrance psychique lors de ces instances. Les délégués des élèves et les représentants des parents d’élèves ne peuvent pas y être associés de manière aussi précise.
 
Une solution serait de formaliser ces temps d’échanges : une heure de réunion de l’équipe pédagogique et éducative par semaine, quinzaine ou autre rythme, inscrite à l’emploi du temps des personnels et de la classe. Cela permettrait de faire un point régulier sur l’ambiance de la classe, de procéder au repérage des élèves perturbés ou perturbateurs.

Il deviendrait plus facile de mettre en place des stratégies de tenue de classe et de formaliser les problèmes rencontrés à l’équipe médicale, sociale et psychologique.

Dans beaucoup d’établissements il existe dĂ©jĂ  une rĂ©union de vie scolaire « Ă©largie », qui inclut la direction,  CPE, infirmier·e·s, mĂ©decin scolaire, PsyEN EDO et l’assistant·e sociale. Rien n’empĂŞche d’y inclure des enseignant·e·s ou des professeurs principaux, Ă  conditions que cela se dĂ©roule sur leur temps de travail, ou alors contre rĂ©munĂ©ration.
 
 
L'avis du SE-Unsa
 
Ce vademecum semble considĂ©rer que tous les Ă©tablissements sont dotĂ©s de CPE, d’infirmier·e·s, de mĂ©decins scolaires, de psychologues. Notre ministre est-il bien conscient de la rĂ©alitĂ© du terrain ?
 
Trop d’établissements n’ont pas encore de CPE et/ou souffrent d’un manque de personnel médical et social.
 
Il n’y a pas eu de création de postes de CPE au concours, le nombre d’AED est à peine suffisant, voire pas suffisant du tout dans certains établissements.
 
De plus, un rĂ©cent rapport de l’IGF affirme que nous travaillons moins de 35h par semaine (la bonne blague), et que nous bĂ©nĂ©ficions de rĂ©ductions injustifiĂ©es de notre temps de travail.  
 
Notre administration semble s’acharner Ă  attaquer notre mĂ©tier mais nous devons rester bienveillants et confiants. S’agit-il  d’une mĂ©connaissance du quotidien des CPE ?
 
Par ailleurs, nous aurions souhaitĂ© une meilleure concertation et communication avec les rĂ©dacteurs de ce vademecum.
 
Si nos conditions de travail sont sans cesse dégradées, comment accueillir et prendre en charge ces jeunes de façon adaptée et bienveillante ? Et surtout, comment exercer notre métier sereinement ?

Voilà des questions au cœur d'une gestion des ressources humaines de proximité dont le ministère devra s’emparer dans l’intérêt des élèves et des personnels.

 

 
 
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