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RepĂ©rer et orienter les Ă©lèves en situation de souffrance psychique : quel rĂ´le pour les PsyEN ?
Article publié le mardi 7 mai 2019.
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Un tout récent vademecum (en pièce jointe ci-dessous) vient d’être adressé aux DASEN et Recteurs, concernant le repérage et la prise en charge des enfants et adolescents en souffrance psychique. Ce guide, destiné à l’usage de tous les personnels de l’Éducation nationale, ne prend pas suffisamment en compte les compétences des PsyEN et confie certaines de leurs missions à d’autres professionnels.
 
 
Un document au goût amer
 
Au-delĂ  d’une introduction rĂ©ductrice d’une Ă©cole bienveillante qui permettrait la rĂ©ussite scolaire(1), ce document ne manque pas de laisser un goĂ»t amer. En effet, la prĂ©dominance du rĂ´le des mĂ©decins scolaires illustre ce guide Ă  l’intention des personnels de l’Éducation nationale. Si l’équipe Ă©ducative pluri-professionnelle est bien mentionnĂ©e dans ce document, s’il est rappelĂ© que les psychologues n’appartiennent pas aux personnels de santĂ©, c’est au mĂ©decin scolaire de rencontrer l’élève en souffrance : Â« Au sein des Ă©tablissements scolaires, la rencontre avec un enfant ou un adolescent qui souhaite « parler de ses problèmes » doit permettre Ă  la personne qui le reçoit en première intention (infirmier, assistant de service social, psychologue…) d’apprĂ©cier autant que possible ce qui relève du dĂ©veloppement et du pathologique, dans l’optique d’envisager la pertinence d’une rencontre avec le mĂ©decin ».

Par ailleurs, il est suggĂ©rĂ© aux adolescents dĂ©crocheurs de rencontrer l’assistant de service social ou un personnel de santĂ© de l’établissement ! Evidemment, s’il ne frĂ©quente plus l’établissement et si le CIO(2) de son secteur a Ă©tĂ© supprimĂ©, il sera beaucoup plus difficile de lui apporter de l’aide…
 
 
Une méconnaissance des missions et compétences des PsyEN
 
S’il appartient bien aux mĂ©decins d’établir (le cas Ă©chĂ©ant) un diagnostic, apporter un Ă©clairage sur les aspects cognitifs et affectifs d’un enfant/adolescent en difficultĂ© scolaire relève des missions des PsyEN(3). Pourtant, Â« [l’enseignant] propose [aux parents] que l’enfant rencontre la psychologue scolaire(4) ainsi que le mĂ©decin scolaire afin de complĂ©ter l’évaluation des difficultĂ©s de l’enfant. Le mĂ©decin scolaire apportera son Ă©clairage Ă  la fois sur les aspects cognitifs et affectifs ». MĂŞme si, dans certaines acadĂ©mies, les mĂ©decins scolaires ont reçu la formation Ă  la WISC 5 que les PsyEN rĂ©clament encore, le fonctionnement cognitif (notamment) est de la compĂ©tence du psychologue.
 
De mĂŞme, Â« L’évaluation par le psychologue scolaire et la consultation du mĂ©decin scolaire sont donc très importantes car elles permettent d’explorer les reprĂ©sentations qu’a l’enfant de lui-mĂŞme, sa confiance en lui, son plaisir Ă  apprendre, son vĂ©cu d’échec, son vĂ©cu d’incompĂ©tence, son sentiment de dĂ©cevoir l’enseignant, ses parents, son angoisse face aux Ă©valuations, ses rĂ©actions Ă©motionnelles (pleurs, tristesse, indiffĂ©rence…) ». Les psychologues ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une formation de cinq ans leur octroyant un titre qui rĂ©glemente cette profession et leur confĂ©rant les compĂ©tences pour explorer les champs du psychisme de l’enfant/l’adolescent. Les Ă©tudes en mĂ©decine gĂ©nĂ©rale, en revanche, ne comprennent qu’un volume horaire de 25 heures dĂ©diĂ©es Ă  la psychologie et Ă  la psychopathologie (enfant et adulte).
 
 
Une prévalence du médical
 
Si les amendements relatifs à un service de santé dans lequel les PsyEN seraient sous la tutelle des médecins scolaires n’ont pas été adoptés par les députés examinant la loi « confiance », il n’en demeure pas moins que ces derniers sont identifiés dans ce vademecum comme experts de la souffrance psychique des enfants et des adolescents, laissant le soin aux autres professions (enseignants, CPE, assistant·e·s de service social, PsyEN…) de recueillir les informations leur permettant de définir l’aide la plus adaptée.
Au-delà du partenariat indispensable, c’est bien une prévalence du médical qui se dessine.
 
Ce guide, loin d’être exhaustif, distingue les souffrances inhérentes à l’enfance de celles qui seraient propres à l’adolescence. Ainsi, il n’est pas fait mention d’enfants qui tiendraient des propos suicidaires ou d’adolescents en difficulté d’apprentissage. Si l’étiologie de ces troubles est différente selon l’âge, ne pas les mentionner les minimise.
 
 
Un vademecum rédigé sans les PsyEN
 
Il est bien entendu légitime de se demander qui a participé à la rédaction de ce vademecum : évidemment, aucun PsyEN n’y a été associé. En l’absence de représentants de la profession à tous les niveaux de l’organigramme institutionnel, le système éducatif continuera à souffrir du manque d’apports de la psychologie à tous les niveaux d’analyse, d’impulsion et de décision.
 
C’est pourquoi le SE-Unsa revendique une chaîne fonctionnelle complète du ministère aux académies assurant la représentation de la psychologie à tous les niveaux.
 
(1) Pour le SE-Unsa, l’école est un lieu d’émancipation, qui doit permettre de construire un projet d’avenir et de devenir un citoyen éclairé.
(2) Aucune mention des CIO dans le document…
(3) https://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=115951 : cette circulaire, dĂ©finissant les missions des PsyEN, ne figure pas dans la liste des textes rĂ©glementaires en annexe.
(4) Oui, psychologue scolaire ! 
 
 

 

 
 
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