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SE-UNSA MONTPELLIER


 Par SE-UNSA MONTPELLIER
 Le  vendredi 11 février 2022

On a parlé des Pials au rectorat le 8 février 2022

 

Cette année, la mise en oeuvre des Pials a franchi une étape de plus. La rectrice Sophie Béjean a réuni un groupe de travail mardi 8 février au rectorat autour des 10 représentants des personnels et des acteurs institutionnels de l’Ecole Inclusive dans l’académie. Le SE-Unsa, avait consulté les AESH et les coordonnateurs de son réseau pour faire entendre un bilan étape et des propositions.

Après un premier GT le 12 octobre dernier où le rectorat nous avait présenté son projet de finalisation des Pials dans l’académie, voici 4 mois plus tard, le bilan étape et les besoins que nous avons relayés pour les coordonnateurs et les AESH qui ont répondu à notre consultation :

  1. On note chez nombre d’AESH et de coordonnateurs une certaine satisfaction de voir les Pials se mettre en œuvre avec une volonté de mieux cadrer les missions, la gestion des personnels d’accompagnement, la formation, etc. Mais les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux tant sur le plan humain (temps de décharge) que budgétaire.
  1. Ce que nous avions déjà souligné lors de nos rencontres en début d’année scolaire : ce qui fait cruellement défaut et qui pénalise la mise œuvre des Pials, c’est le choix du rectorat de Montpellier d’exclure le 1/4 temps de décharge prévu par le décret. Cela induit une forte proportion de coordonnateurs 2nd degré ou inter-degrés sans décharge de temps pour accomplir cette mission. Certains ont dû l’accepter plus ou moins contraints par le contexte. On se prive de personnels 1er degré compétents forcés de refuser devant l’utopie d’ajouter une mission à leur charge de travail unanimement reconnue comme énorme. « Je ne conçois pas cette mission de 5 à 7 ! ».
  1. Il y a un phénomène d’absence de pilote dans l’avion sur certains secteurs, voire certains départements qui conduit certains coordos à faire, contre mauvaise fortune bon cœur… En d’autres termes, à se débrouiller avec les moyens du bord. Ils ont l’impression de gérer la pénurie. De la même manière, les AESH sur le terrain, font les frais de cette situation en plus des problèmes liés à la crise sanitaire.
  1. La proportionnalité de l’IMP (Indemnité pour Mission Particulière) accordée aux coordos n’est pas cohérente :

Pour info :

  • 0,5 IMP pour un Pial entre 3 à 13 AESH
  • 1 IMP pour un Pial entre 14 à 20 AESH
  • 2 IMP pour un Pial au-delà de 20 AESH

Selon nous, l’indemnité devrait être versée dès la 1ère AESH.

Même taux d’IMP appliqué au-delà de 13 ETP alors que La taille du Pial (et donc la charge de travail) peut encore varier du simple au quadruple.

Enfin, dans le second degré, l’IMP ne s’ajoute pas à l’enveloppe notifiée par la rectrice et présentée par le chef d’établissement au conseil d’administration. Prendre cette nouvelle IMP sur l’enveloppe, cela revient à déshabiller Pierre pour habiller Paul.

  1. Pial ou pas, la crise sanitaire aurait de toutes façons compliqué les choses. Le Covid, les AESH en ASA, les démissions, la multiplication des protocoles ont beaucoup pénalisé l’Ecole Inclusive et nous n’en sommes pas encore sortis à ce jour. La question du remplacement des AESH revient souvent : maladie, congés parentaux, formations, mutations d’élèves. L’idée d’un pool d’AESH remplaçant.e.s est plusieurs fois abordée.
  1. La mutualisation/dispersion des AESH fait naître un sentiment de rupture de leur relation de confiance et de proximité avec les élèves qu’iels accompagnent. Même si certains reconnaissent que les nouvelles modalités peuvent aussi avoir une contrepartie positive : celle d’étendre leur horizon professionnel. Du côté des coordonnateurs, on souligne les difficultés liées à cette souplesse affichée : « On demande beaucoup d’adaptabilité, de gérer, de combler les absences des AESH. En AHM 4h. L’année dernière plutôt 6h. L’évolution de la culture 1 AESH = 1 élève ne doit pas se faire sans transition et sans pédagogie.
  1. L’inexistence d’outils adaptés complique les choses. Notamment la gestion des absences des AESH pour laquelle certains coordos en sont rendus à s’imprimer des tableaux et à les remplir à la main. (Quand AGESH sera-t-il opérationnel ?)

Les autres organisations syndicales ont apporté leur vision de la situation. Vous pourrez en prendre connaissance dans leurs publications.

Nous considérons pour notre part que les Pials sont une avancée pour les élèves comme pour les équipes et que "Pial ou pas Pial", cette année aurait été compliquée pour l’Ecole Inclusive. Pour autant, nous voulons nous montrer exigeants et constructifs vers des marges de progrès plutôt qu’appeler à un retour en arrière vers l’ancien système.

Globalement, l’administration répond à nos critiques et besoins exprimés qu’on ne saurait attendre une mise en oeuvre en quelques jours d’un projet aussi ambitieux. La crise sanitaire a singulièrement compliqué la tâche de tous, à tous les niveaux.

Il faut encore du temps pour avancer et le rectorat a bien prévu d’associer les représentants des personnels aux différentes étapes de ce processus.

Au fil de nos prises de paroles, la DRH nous dit avoir identifié quatre axes majeurs et nous propose de nous réunir une nouvelle fois à la prochaine période mais cette fois, en sous-groupes thématiques :

  1. AXE ANIMATION PILOTAGE : mise en cohérence d’un Pial : pilotage, qui fait quoi ? Différents types de Pials (taille, interdegrés ou monodegré)
  2. AXE COMMUNCATION : Communication, outils, comment faire en sorte qu’on puisse communiquer aux parents et en interne, à tous les acteurs, les outils pour que chacun soit au même niveau d’information.
  3. AXE AMELIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL (AESH, coordos et équipes enseignantes)
  4. AXE FORMATION des AESH et des coordonnateurs Pial (formation initiale et continue)

Nous irons donc à ces groupes de travail pour porter les propositions et les besoins que vous avez exprimés lors de nos consultations.

Rendez-vous donc dans quelques semaines pour vous tenir informés des solutions pragmatiques qui émergeront (ou pas !) de ces travaux de suivi. 

Vos délégués du personnel SE-Unsa.

Jean-Yves Melwig - Isabelle Puig - Olivier Dusserre-Telmont

en concertation avec Emilie Draux et Eloïse Chenus