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Inscrit dans la réforme du collège, l’accompagnement personnalisé (AP) vise, à tous les niveaux, pour tous les élèves, à renforcer les apprentissages et les compétences des élèves, et leur autonomie intellectuelle. C’est un mode de diversification pédagogique (faire apprendre autrement) basé sur la différenciation (prendre en compte les différences des élèves).
L’AP s’appuie sur le socle commun, notamment le domaine 2 (méthodes et outils pour apprendre), et sur toutes les disciplines.
L’AP n’est ni une nouveauté, ni une révolution. Les enseignants n’ont pas attendu la réforme pour accompagner les élèves dans leurs apprentissages. Néanmoins c’est unchangement important car il est généralisé à tous les niveaux de classe et à tous les élèves. Cela nécessite de penser l’AP de manière globale, progressive et transversale au sein d’un collège : c’est sans doute un défi et une exigence plus forts que de mettre au point des projets interdisciplinaires.
Alors comment mettre en œuvre l’AP au collège ? Comment s’en emparer ?
D’un point de vue réglementaire, l’AP, c’est 3H en 6ème, de 1 à 2h dans le cycle 3. Si l’horaire peut varier d’une année à l’autre, il doit être le même pour tous les élèves d’un même niveau. Des heures profs peuvent être mobilisées pour travailler en groupes à effectif réduit, ou en co-intervention.
D’un point de vue pédagogique, l’AP n’est pas destiné qu’à certaines disciplines. Des modèles différents d’organisation de l’AP peuvent être mis en œuvre, qui doivent répondre des besoins identifiés dans le collège, et à un projet partagé par tous les enseignants. Il n’y a pas de format unique qui consisterait à travailler systématiquement en demi-groupe année, ou/et à aligner les classes pour faire des groupes de niveaux ou de besoins.
Si le format qui consiste à travailler systématiquement en demi-groupe année, ou/et à aligner les classes pour faire des groupes de niveaux ou de besoins semble le plus plébiscité par les enseignants, il y a d'autres organisations possibles, toutes aussi valables en fonction du but rechercé.
Cliquez ici pour voir des exemples d'organisation d'AP en 6ème
Cliquez ici pour voir des exemples d'organisation d'AP en cycle 4
Ce projet doit se construire individuellement et collectivement autour de questions simples :
​ Le point initial doit être de partir du socle commun, des compétences visées, notamment dans les domaines 1 et 2 (langages, méthodes et outils), et mettre en place un accompagnement qui y réponde dans toutes les disciplines, s’appuyant sur les programmes.
Quelques idées fausses sur l'AP ?
Non. L’AP est un mode de diversification pédagogique. On y travaille le socle commun et les programmes disciplinaires. Que l’on fasse AP ou non, comme pour les EPI, les horaires-élèves disciplinaires restent les mêmes.
Non. Faire de l’AP dans sa discipline, c’est poursuivre des objectifs disciplinaires et transversaux, définis par les programmes, désormais reliés au socle commun. Ce n’est donc pas du temps pris sur le programme disciplinaire, sauf à concevoir l’enseignement comme un contenu qu’on déverse (qui défend cette vision surannée ?). Ce dernier définit désormais clairement les compétences à travailler avec les élèves tout au long du cycle. Par ailleurs, travailler collectivement autour de compétences transversales est productif pour toutes les disciplines.
Non. L’AP se destine à tous les élèves. Bien entendu, c’est un temps privilégié pour répondre aux difficultés des élèves. La co-intervention peut permettre, par exemple, de consacrer plus de temps à certains élèves. On peut aussi penser à faire travailler les élèves ensemble, forts comme faibles (tutorat entre élèves, pratiques coopératives).
Non. Il ne s’agit pas pour l’enseignant de prévoir autant d’activités différentes qu’il y a d’élèves. Sur une compétence spécifique, des élèves peuvent travailler sur des niveaux de maîtrise différents (ceintures ou niveaux de compétence), mais à partir de supports identiques. À la fin d’une période, des élèves peuvent reprendre ce qui n’a pas été acquis. Ils ne travailleront pas sur les mêmes objectifs, mais ils se réapproprient ce qui a été étudié. Le professeur veille surtout ici à l’organisation du travail en classe.
Non. Le fléchage hebdomadaire de l’AP, tel qu’il est présenté dans l’arrêté horaire, est une façon d’imposer cette pratique (qui encore une fois recouvre des formes variées). Mais l’effet pervers serait de réduire la conception de l’AP à uniquement des heures hebdomadaires identifiées à l’année, uniquement pour les disciplines qui ont obtenu des groupes à effectifs réduits. Concrètement, chaque enseignant peut prévoir des activités d’accompagnement dans sa séquence, au moment qu’il juge opportun.
Oui et non. Tous les enseignements contribuent au socle commun. Si le Français et les Maths sont particulièrement concernés, la maîtrise de la langue française, tant à l’écrit qu’à l’oral, est par exemple, l’affaire de tous.
Le socle commun définit par ailleurs ce qui est « fondamental » pour tous les élèves. Les domaines 1 et 2 du socle peuvent être particulièrement ciblés. L’AP c’est surtout travailler et rendre visible ce qui est commun.
L’AP est surtout un mode de diversification et de différenciation.
Cet article est tiré de 2 textes d'Anthony Lozac'h que vous pourrez retrouver sur le blog "l'école de demain"