La rentrée 2018 restera comme une année particulièrement compliquée pour le placement des contractuels. Elle laissera dans l’esprit de beaucoup d’entre vous un goût amer. Alors que les besoins s’annonçaient comme particulièrement importants de l'avis même de l’ancien chef du bureau du remplacement, la situation se révèle finalement très différente et le bilan semble plus que mitigé.  

 

ANALYSE D’UNE RENTRÉE DES CONTRACTUELS EN GRIS

Plusieurs facteurs se sont cumulés cette année pour accroître les difficultés de placement des contractuels

 

Des choix de DRH différents des autres années

La décision du secrétaire général et de la DRH d’attendre le dernier moment pour placer les TZR sur les BMP à plus forte quotité a fait prendre beaucoup de retard au placement des contractuels en établissement (propos à relativiser en fonction des disciplines et du vivier de TZR).

Cette année, il n’a pas été rare que des contractuels en CDI ou ayant beaucoup d’ancienneté ne soient appelés que la première semaine de septembre.  Les enseignants et CPE non titulaires étant placés par ordre d’ancienneté, le retard s’est répercuté sur l’affectation des moins anciens d’entre vous.

 

Des établissements mal informés des nouveaux choix de DRH

L’autre conséquence de ces nouvelles modalités d’affectation des TZR est l’augmentation des services partagés pour les contractuels (nous vous avions avertis de cette information, dès le mois de juillet).  Les établissements n’étaient visiblement pas au courant des regroupements de BMP et par conséquent n’avaient pas pu les anticiper en préparant des emplois du temps compatibles.

Ainsi, sur le terrain, il s’est avéré que les horaires des 2 ou 3 BMP proposés aux contractuels par le rectorat ne coïncidaient pas toujours et que les chefs d’établissement étaient très réticents à modifier les emplois du temps car cela risquait d’impacter par ricochet l’organisation des cours de plusieurs classes, et remettre en cause toute sa préparation de rentrée.

Beaucoup de changements non seulement d’emploi du temps mais également de compléments de service ont dû être proposés pour que les remplacements puissent être effectifs. Le troisième BMP proposé pour compléter le service du contractuel a bien souvent été refusé pour des raisons d’horaires qui ne coïncidaient pas.

 

Un bureau du remplacement qui se renouvelle

Cela fait deux ans que le bureau du remplacement connaît d’importants changements de personnels au sein de son équipe avec des agents qui se renouvellent (2 agents sur 5 pour les gestionnaires de discipline) mais qui n’ont pas encore eu le temps d’acquérir l’expérience de leurs prédécesseurs, malgré l’énorme travail qu’ils font.

Par ailleurs les deux dernières rentrées ont été faites avec des chefs de bureau différents.

Ce manque de stabilité avec un travail qui tend à se complexifier (augmentation des effectifs, nouvelles modalités d’affectation des TZR...) rend de plus en plus difficile la tâche des gestionnaires de discipline et a forcément des répercussions sur le placement des contractuels.

 

Des titulaires nommés dans des disciplines rares, ou sur des départements avec des besoins moindres

Comme chaque année des titulaires ont été nommés sur poste ou comme remplaçant, c’est tout à fait normal. Certains d’entre eux sont même d’anciens contractuels. Cela complique néanmoins le placement des contractuels, quand la venue de ces titulaires se fait dans des disciplines, ou dans des zones géographiques où les besoins sont limités. Les CPE et certaines disciplines professionnelles avec peu de besoins rentrent dans cette catégorie. Cela semble particulièrement injuste pour l’agent non titulaire qui n’a pas de suppléances quand cette absence de contrat survient l’année qui devrait être celle de la cédéisation et qu’il voit son ancienneté pour le CDI repartir à zéro.    

 

DES CONTRACTUELS MECONTENTS

Tous les éléments évoqués ci-dessus font que beaucoup de contractuels sont mécontents. Ce mécontentement ne concerne pas seulement les agents qui n’ont pas été appelés, mais également ceux avec des contrats limités dans le temps ou avec des quotités peu importantes. Les contrats de trois semaines qui se renouvellent chaque mois avec la signature d’avenants posent de plus en plus de problèmes sur le plan financier et plongent encore davantage les contractuels dans la précarité.

Les contractuels avec de l’ancienneté ne comprennent pas pourquoi ils n’ont pas eu de suppléances ou alors pourquoi ils ont obtenu un remplacement moins avantageux qu’un autre collègue qu’ils imaginent avoir moins d’expérience. N’ayant pas à notre disposition, toutes les informations que possède le rectorat, nous ne pouvons pas toujours leur expliquer ces choix, et cette absence de réponse nourrit davantage leur méfiance.

Ce mécontentement est accru par le retard des attestations employeur et par les contrats qui mettent du temps à arriver dans les établissements (voir ici pour plus de détails). Les nouveaux gestionnaires de paye ont fait un gros travail en rattrapant une grosse partie du retard, il n’empêche que les collègues craignent à juste titre de se retrouver sans ressource à la fin du mois 

Ils ne comprennent pas pourquoi l’administration qui est si preste à leur rappeler leurs obligations d’agents non titulaires n’en fait pas autant quand il s’agit d’appliquer leurs droits.

 

LES CONSEILS DU SE-UNSA

La rentrée est quasi terminée et un nombre important de contractuels se retrouvent encore sans poste. Il ne faut pas vous décourager, des besoins vont apparaître tout au long de l’année, il faut juste vous assurer que la personne qui s’occupe de votre dossier au rectorat ne vous oublie pas. C’est pourquoi nous vous encourageons à vous manifester régulièrement par mail et par téléphone (à partir du mois prochain), auprès de vos gestionnaires de discipline. 

VOICI LES COORDONNÉES DE VOS GESTIONNAIRES DE DISCIPLINE

Le SE-UNSA est très sensible aux problématiques rencontrées par les contractuels lors de cette rentrée mais également celles mises à jour par notre consultation de l’année dernière (voir les résultats ici).  Dans les prochaines semaines nous soumettrons à l’administration une série de propositions concrètes pour améliorer votre situation.