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SE-UNSA LYON


 Par SE-UNSA LYON
 Le  mardi 16 janvier 2018

Les contrastes de la carte scolaire rentrée 2018

 
Le ministère a communiqué la dotation en emplois aux académies pour la rentrée de septembre 2018 lors du comité technique ministériel du 20 décembre 2017. Après une analyse plus fine, les choix politiques se précisent et des tensions s'annoncent.
 
Avec cette première carte scolaire du quinquennat, la politique budgétaire du gouvernement en matière d’éducation se concrétise. La priorité au primaire se confirme. Le secondaire est, lui, confronté à la difficulté de devoir accueillir plus d’élèves sans moyens supplémentaires. Il est même encouragé à développer les options au collège. Pour ce faire il faudra donc notamment renoncer à des dédoublements et à des groupes à effectifs réduits: que deviendra la Réforme du Collège ?
 
Pour le premier degré:
Alors qu’une baisse importante de presque 33 000 élèves ( – 0,56%) est attendue, le premier degré est préservé avec une dotation supplémentaire de 3800 postes pour notamment mettre en œuvre les mesures de dédoublement des CP et CE1 en éducation prioritaire.
100 postes supplémentaires sont clairement fléchés pour continuer la démarche de conventions ruralité engagée depuis plusieurs années. 100 nouveaux postes sont dédiés en particulier à l'ouverture d'Ulis. Aucune académie ne doit rendre de postes. 8 académies resteront à moyens constants, 11 académies obtiendront entre 8 et 89 emplois supplémentaires et 20 académies entre 103 et 682 postes (dont notre académie qui reçoit 271 postes supplémentaires à répartir entre nos 3 départements: 01, 42 et 69).
 
Pour le second degré:
On assiste à une réelle dégradation du taux d’encadrement des élèves et à un redéploiement entre les académies. Il faudra accueillir 26 000 élèves de plus (+0,56%) à moyens constants. Ainsi 11 académies gagnent des postes (c'est heureusement le cas de notre Académie qui en gagne 94), 5 maintiennent leurs moyens et 15 en rendent. Même si le coût du secondaire en France est supérieur à celui des pays comparables, c’est à cause d’une offre de formation plus large notamment d’options et non d’un nombre d’élèves par classe inférieur. Mais ne soyons pas dupe, le ministère semble opérer un rééquilibrage, mais il encourage le développement des enseignements facultatifs au collège. Sans dotation supplémentaire, cela ne peut se faire qu’en diminuant les dédoublements et les groupes à effectifs réduits pourtant nécessaires à la réussite des élèves les moins à l’aise, l'esprit de la Réforme du Collège ?
 
L'avis du SE-Unsa
 
La répartition des moyens entre les académies marque la première étape de la carte scolaire 2018.
C’est maintenant à notre Rectrice d'Académie puis aux Inspecteurs d’académie dans les départements de concrétiser les choix du gouvernement. Le plus dur reste à faire car il va désormais s’agir d’ouvrir et de fermer des classes et des postes.
Le SE-Unsa, comme syndicat représentatif, compte prendre toute sa place dans le dialogue avec les administrations locales et sera exigeant pour faire entendre et reconnaître les besoins éducatifs dans chaque territoire.
Pour le SE-Unsa, il faut veiller à consolider l’offre éducative en milieu rural, réduire les effectifs des classes maternelles, répondre aux besoins des élèves hors éducation prioritaire notamment avec les Rased et le dispositif Plus de maîtres que de classes, soutenir l’organisation des enseignements et des projets pour tous au collège, accompagner les lycées qui, bien qu’exclus du classement en éducation prioritaire, en ont toutes les caractéristiques, en particulier dans la voie professionnelle.