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SE-UNSA LYON


 Par SE-UNSA LYON
 Le  mardi 2 mars 2021

Nouveaux concours 2022, nouvelles priorités ?

 

Nouveau CRPE 2022 : les compétences professionnelles étouffées par les fondamentaux

Les arrêtés fixant les contenus des futurs concours de recrutement ont enfin été publiés. C’était une pierre manquante à la construction de l’édifice branlant de la nouvelle formation initiale des enseignants et des CPE qui débutera en septembre prochain. 
 
 
Les modalités 
 
S’il y a peu de nouveautés pour les concours du second degré, en revanche, pour le CRPE, les candidats devront désormais composer pour trois épreuves d’admissibilité (contre deux auparavant) puis deux épreuves d’admission avec la possibilité d’une épreuve optionnelle de langue.
 
Le second concours interne du CRPE comporte le même nombre d’épreuves que le concours externe pour l’admissibilité et l’admission.
 
 
Le détail des épreuves
 
  • 3 épreuves d’admissibilité 
  1. Une épreuve écrite disciplinaire en français
    Durée : 3 heures, coefficient 1
     
  2. Une épreuve écrite disciplinaire en mathématiques
    Durée : 3 heures, coefficient 1
     
  3. Une épreuve dite d’application permettant d’apprécier la capacité du candidat à proposer une démarche d’apprentissage progressive et cohérente. Le candidat aura à choisir un sujet parmi trois domaines (Sciences et technologies, Histoire-géographie-enseignement moral et civique ou Arts).
    Durée : 3 heures, coefficient 1
     
  • 2 ou 3 épreuves d’admission
  1. Une première épreuve orale intitulée leçon ayant pour objet la conception et la présentation d’une séance d’enseignement et permettant d’apprécier à la fois la maîtrise disciplinaire et la maîtrise de compétences pédagogiques. La leçon porte sur le français et les mathématiques avec à chaque fois 15 minutes d’exposé et 15 minutes d’entretien.
    Durée : 1 heure (avec préparation de 2 heures), coefficient 4
     
  2. Une deuxième épreuve orale d’entretien en deux parties :

- La première partie (30 min) est consacrée à l’EPS, la connaissance scientifique du développement et de la psychologie de l’enfant.

- La deuxième partie, commune à tous les concours d’enseignement et d’éducation, consiste en une épreuve d’entretien divisée en deux séquences :

> Une première séquence de 15 minutes est consacrée à la présentation du candidat : il y développe son aptitude à se projeter dans le métier de professeur, sa motivation. Elle doit également permettre au candidat de faire valoir son parcours et de valoriser ses travaux de recherche, les stages, l’engagement associatif… Cette présentation donne lieu à un échange avec le jury.

> La deuxième séquence de l’épreuve, d’une durée de 20 minutes, doit permettre au jury, au travers de deux mises en situation professionnelle, l’une d’enseignement, la seconde en lien avec la vie scolaire, d’apprécier l’aptitude du candidat à s’approprier les valeurs de la République, et les exigences du Service public (droits et obligations du fonctionnaire dont la neutralité, lutte contre les discriminations et stéréotypes, promotion de l’égalité, notamment entre les filles et les garçons, etc.), et faire connaître et partager ces exigences.
 

3. Une épreuve optionnelle de langue à choisir entre anglais, allemand, espagnol, italien. Seuls les points au-dessus de la moyenne sont pris en compte.
Durée : 30 minutes (préparation 30 minutes)

 
L’avis du SE-Unsa
 
Où l’on retrouve la commande d’un ministre pour une réforme surtout centrée sur la formation des professeurs des écoles, et en particulier sur leur maîtrise des fondamentaux ! 
 
Nous ne nions pas l’intérêt de ce recentrage. Le problème reste que le ministre continue de confondre recentrage avec exclusivité. Il en résulte un appauvrissement des épreuves de français et de maths, aussi bien écrites qu’orales. Vidées de leurs enjeux didactiques, ces épreuves se limitent à un contrôle du niveau des connaissances du candidat pour l’écrit, et à l’établissement d’une doxa officielle en matière de lecture, écriture, et mathématiques pour l’oral.
 
Que reste-t-il de l’engagement ministériel de 2019 de renforcer la dimension professionnalisante des concours de recrutement de l’enseignement ? De plus, pour les candidats qui n’auront pas choisi un master Meef, le déplacement du concours en fin de M2 allongera de facto la dimension disciplinaire de la formation.
 
Or de toutes les difficultés rencontrées dans l’exercice du métier, en particulier quand on débute, est-ce la maîtrise des savoirs disciplinaires qui est la plus en cause ? L’aptitude à se projeter dans le métier, la motivation, la valorisation d’expériences antérieures qui nourrissent la pratique, ainsi que la connaissance de l’environnement professionnel dans lequel ils évoluent tiennent-ils si peu de place dans le métier d’enseignant et de CPE au XXIe siècle ?
 
Partant de ce constat l’introduction d’une épreuve commune à tous les concours est à saluer. Certes pour les concours de l’enseignement c’est une nouveauté, et il faudra notamment veiller à la formation des jurys en la matière. Pourtant ce type d’épreuve fait partie intégrante du concours de recrutement des CPE depuis déjà de nombreuses années, ainsi que nombreux autres concours de la Fonction publique. C’est un premier pas, certes timide vers la prise en compte de compétences utiles à toutes les fonctions connexes à l’enseignement.
 
Si l’épreuve d’admissibilité supplémentaire qui concerne d’autres domaines que les fondamentaux et qui est orientée didactique et pédagogie à partir d’un dossier est intéressante, elle ne parviendra toutefois pas à gommer les effets de ce recentrage. La maîtrise des fondamentaux chère au ministre risque ainsi de se faire sur le dos de la maîtrise des compétences professionnelles, de la polyvalence propre au métier et donc de l’interdisciplinarité, un élément pourtant structurant des apprentissages.
 
Pour le SE-Unsa, la réforme de la formation initiale, en l’état, ça reste donc toujours non. L’objectif de professionnalisation n’y est décidément pas. Quand bien même l’épreuve d’entretien a du sens, c’est un pansement sur la jambe très écorchée par une réforme inutile, sans garantie de professionnalisation ni de revalorisation, de la formation initiale des enseignants et CPE.
 

Nouveau concours du 2d degré : les compétences professionnelles écrasées par les savoirs disciplinaires

Les arrêtés fixant les contenus des futurs concours de recrutement ont enfin été publiés. C’était une pierre manquante à la construction de l’édifice branlant de la nouvelle formation initiale des enseignants et des CPE qui débutera en septembre prochain. 
 
 
Les modalités 
 
Si le CRPE est davantage impacté par la réforme, il y a en revanche peu de nouveautés pour les concours du second degré qui restent composés de deux épreuves d’admissibilité et deux épreuves d’admission, à l’exception du Capeps (deux épreuves d’admissibilités, trois d’admission) et du CAPLP. 
 
Les concours internes du second degré comportent pour la plupart une épreuve d’admissibilité et une épreuve d’admission. L’épreuve d’admissibilité continue de prendre la forme d’un dossier Raep (Reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle) excepté pour le Capeps, les Capes Documentation et Éducation musicale et chant choral, et pour certaines sections du CAPLP.
 
 
Le détail des épreuves
 
  • Épreuves d’admissibilité des Capes
  1. Une épreuve écrite disciplinaire
    Durée : 5 heures minimum, coefficient 2
     
  2. Une épreuve écrite disciplinaire appliquée plaçant le candidat en situation de produire une analyse critique de documents puis de construire une séquence pédagogique à partir d’un sujet donné par le jury.
    Durée : 5 heures minimum, coefficient 2
     
  • Épreuves d’admission
  1. Une épreuve orale intitulée leçon ayant pour objet la conception et la présentation d’une séance d’enseignement et permettant d’apprécier à la fois la maîtrise disciplinaire et la maîtrise de compétences pédagogiques, et le cas échéant, de compétences pratiques.
    Durée : en fonction des disciplines, coefficient 5
     
  2. Une deuxième épreuve orale d’entretien (commune à l’ensemble des concours de l’enseignement et de l’éducation), divisée en deux séquences :

> Une première séquence de 15 minutes est consacrée à la présentation du candidat : il y développe son aptitude à se projeter dans le métier de professeur, sa motivation. Elle doit également permettre au candidat de faire valoir son parcours et de valoriser ses travaux de recherche, les stages, l’engagement associatif… Cette présentation donne lieu à un échange avec le jury.

> La deuxième séquence de l’épreuve, d’une durée de 20 minutes, doit permettre au jury, au travers de deux mises en situation professionnelle, l’une d’enseignement, la seconde en lien avec la vie scolaire, d’apprécier l’aptitude du candidat à s’approprier les valeurs de la République, et les exigences du Service public (droits et obligations du fonctionnaire dont la neutralité, lutte contre les discriminations et stéréotypes, promotion de l’égalité, notamment entre les filles et les garçons, etc.), et faire connaître et partager ces exigences.

 
L’avis du SE-Unsa
 
Que reste-t-il de l’engagement ministériel de 2019 de renforcer la dimension professionnalisante des concours de recrutement de l’enseignement ? Au final, pour les concours du second degré, peu de chose. De plus, pour les candidats qui n’auront pas choisi un master Meef, le déplacement du concours en fin de M2 allongera de facto la dimension disciplinaire de la formation.
 
Or de toutes les difficultés rencontrées dans l’exercice du métier, en particulier quand on débute, est-ce la maîtrise des savoirs disciplinaires qui est la plus en cause ? L’aptitude à se projeter dans le métier, la motivation, la valorisation d’expériences antérieures qui nourrissent la pratique, ainsi que la connaissance de l’environnement professionnel dans lequel ils évoluent tiennent-ils si peu de place dans le métier d’enseignant et de CPE au XXIe siècle ?
 
Partant de ce constat l’introduction d’une épreuve commune à tous les concours est à saluer. Certes pour les concours de l’enseignement c’est une nouveauté, et il faudra notamment veiller à la formation des jurys en la matière. Pourtant ce type d’épreuve fait partie intégrante du concours de recrutement des CPE depuis déjà de nombreuses années, ainsi que nombreux autres concours de la Fonction publique. C’est un premier pas, certes timide, vers la prise en compte de compétences utiles à toutes les fonctions connexes à l’enseignement.
 
Pour le SE-Unsa, la réforme de la formation initiale, en l’état, ça reste donc toujours non. L’objectif de professionnalisation n’y est décidément pas. Quand bien même l’épreuve d’entretien a du sens, c’est un pansement sur la jambe très écorchée par une réforme inutile, sans garantie de professionnalisation ni de revalorisation, de la formation initiale des enseignants et CPE.
 
> > Retrouvez sur le site du ministère le détail pour chaque concours : Capes Capet Capeps CAPLP
 

 

Formation initiale des PsyEN : à quand les évolutions nécessaires ?

La nouvelle réforme de la formation initiale qui se met en place pour les personnels enseignants et d’éducation ne concerne pas les PsyEN. Des améliorations sont toutefois absolument nécessaires pour rendre la formation épanouissante et, au-delà, le métier plus attractif.
 
 
Lieu de formation
 
Le SE-Unsa estime qu’il est urgent de revoir les modalités de la formation des lauréats. En effet, l’implantation des centres de formation sur uniquement 7 académies pose un certain nombre de problèmes. Cela pose tout d’abord problème aux lauréats eux-mêmes qui doivent pour nombre d’entre eux effectuer un sacrifice familial et financier en s’éloignant de leur domicile. Cette contrainte peut être un frein immédiat à l’attractivité du concours.
 
Cela pose aussi problème aux tuteurs éventuels : seuls les PsyEN de ces 7 académies peuvent prétendre à devenir tuteurs de ces stagiaires, ainsi qu’éventuellement les PsyEN de quelques académie limitrophes si, par chance, le centre de formation accepte les mises en situation professionnelle hors académie.
 
 
Reconnaissance de leur professionnalité
 
Enfin, les psychologues lauréats ont obtenu un titre professionnel reconnu et défini par la loi du 25-07-1985 (article 44). La majorité d’entre eux a exercé plusieurs années dans ou hors Éducation nationale avant de passer le concours. Repasser sous statut d’étudiant pendant une année est psychologiquement difficile à vivre, car c’est le déni de leur diplôme professionnel et de leur pratique antérieure. 
 
C’est une année de souffrance pour beaucoup de lauréats. Cette formation devrait leur apporter la connaissance de l’institution, enrichir leur culture commune entre les deux spécialités mais également avec les autres professionnels de l’Éducation nationale, en limitant les apports théoriques.
 
 
Le SE-Unsa souhaite que le ministère engage une réflexion autour de la formation initiale des PsyEN, afin que celle-ci leur apporte une meilleure qualité de vie durant leur année de stagiairisation et une reconnaissance de leur professionnalité. C’est par ce seul biais que nous pouvons espérer une diminution du nombre de démissions de lauréats et un volume de recrutement conforme au nombre de postes offerts, déjà trop faible.