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SE-UNSA LYON


 Par SE-UNSA LYON
 Le  mardi 4 juin 2019

Grève du bac 2019, pourquoi le SE-Unsa n’est pas pour ?

 
Une intersyndicale et un collectif ont décidé d’appeler à la grève de la surveillance du bac le 17 juin 2019. Le SE-Unsa ne se joindra pas à cet appel.

Réforme du Lycée, Réforme du Bac, Loi sur l'Ecole de la Confiance... Beaucoup de choses se mélangent. Au-delà des revendications qu’il ne partage pas en l’état, le SE-Unsa refuse ce mot d’ordre qui prend le risque d’opposer les enseignants aux élèves et à leurs familles, alors qu’il s’agit de défendre avec eux les conditions d’enseignement et d’égalité d’accès aux formations.

Le SE-Unsa n’appellera pas à la grève lors des examens et poursuit son action syndicale, nationalement comme dans les académies, au plus près des établissements. La réforme du lycée et du bac général et technologique se met en œuvre à marche forcée, en accumulant inquiétudes pour l’organisation de la rentrée et désaccords pédagogiques.
Si les constats sur les biais et les fragilités du bac d’aujourd’hui sont connus, ils ne permettent pas au ministre de s’éxonérer de répondre aux équipes pédagogiques. Elles veulent les moyens de proposer l’offre d’enseignements la plus large possible et des modalités pédagogiques à même d’accompagner au mieux les élèves, notamment pour leurs choix d’orientation.

Au niveau national, comme au niveau académique lors des CTA, le SE-Unsa réitère ses demandes adressées au ministre par un courrier le 3 mai dernier :
  • des dotations abondées afin d’offrir davantage de combinaisons d’enseignements de spécialité et répondre ainsi aux vœux des lycéens ;
  • un financement spécifique des options liées à une carte académique afin de ne pas amputer les marges d’autonomie qui doivent servir en priorité à la mise en œuvre de l’accompagnement personnalisé et des groupes à effectifs réduits ;
  • la tenue de groupes de travail académiques émanant des CTA pour faire le point lycée par lycée et entendre les demandes formulées par les équipes ;
  • la mise en place d’un comité de suivi de nouveaux programmes fortement critiqués ;
  • la création d’une indemnité de contrôle continu pour reconnaître le travail supplémentaire et compenser la perte des indemnités d’examen que génère la nouvelle organisation du baccalauréat.
Au SE-Unsa, nous refusons d’alimenter une possible division entre les enseignants d’une part et les élèves et leurs familles d’autre part, qui finalement permettrait à la rue de Grenelle, et par là à notre Rectrice, de ne pas répondre aux demandes légitimes des communautés éducatives.

Notre position est loin d'être facile. Pour notre part, si nous croyons qu’il faut réaliser des actions fortes afin que notre mécontentement soit entendu, il faut aussi regarder l’efficience de nos actions.

Une action durant les examens aura bien évidemment une résonance médiatique importante, mais servira-t-elle réellement la cause pour laquelle nous nous battons ? Rien n'est moins sûr.

Le gouvernement essaie, comme à chaque fois, de nous monter les uns contre les autres. Bien évidemment le résultat de chaque action se mesurera à posteriori.  Mais, ne tombons pas dans ce piège, et essayons de construire quelque chose tous ensemble. Le SE-Unsa est un syndicat force de proposition. Nous aurons plus de chance d’être entendus et ainsi de participer à la modification de certains articles qui le peuvent encore, plutôt que d’être dans une opposition frontale. 

Le gouvernement ne reviendra certainement pas sur cette loi. C'est un marqueur politique trop fort pour lui. Il ne nous reste qu’à la rendre moins nocive que ce qu’elle ne l'est actuellement. 

Voilà pourquoi le SE-Unsa, même s'il trouve dangereux certains articles qui seront débattus prochainement de la Loi de l'Ecole de la Confiance préfère maintenir sa position plutôt que d'adopter une position qui flatte l’égo de certains syndicats au détriment de l’intérêt des personnels.