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SE-UNSA LILLE


 Par SE-UNSA Lille
 Le  jeudi 15 octobre 2020

Réforme du lycée : une audience pour porter les inquiétudes des collègues... et des élèves !

 

Ce lundi 12 octobre, une délégation du SE-Unsa a été reçue par la Rectrice et ses services afin d’aborder les problèmes de rentrée. Parmi ceux-ci, nous avons évoqué le nouveau lycée et la réforme du bac. Cette rencontre essentielle, nous a permis de mentionner les tensions qui se développent au sein des lycées.

En effet, si cette rentrée devait se faire sur le mode de la bienveillance et de l’écoute des lycéens, dans le cadre du plan de continuité pédagogique publiée en août 2020, force est de constater que les approximations nombreuses sur cette réforme (peu ou pas de sujets 0, peu d’informations sur les attentes des épreuves, des épreuves mal définies et un grand oral fantomatique…) ont le don d’agacer de plus en plus les collègues et de tendre les relations entre les enseignants, les élèves et leur famille. À ce sujet, les dernières annonces du ministre Blanquer le 29 septembre 2020 lors d’une interview donné au Figaro ont confirmé les inquiétudes des collègues sur des délais trop courts de préparation des élèves au bac pour des programmes trop denses.

Si la rectrice n’est pas décisionnaire sur des problématiques nationales, elle devait cependant être alertée que les collègues ne supporteraient pas une organisation « amateuriste » des épreuves du baccalauréat. C’est dans ce sens qu’il était important de faire entendre l’inquiétude des collègues sur l’organisation des prochaines E.C. et travailler avec les services du rectorat au bon déroulement de ces épreuves.

Pour ce faire, nous avons pris appui sur les points d’alerte soulevés par nos représentants syndicaux dès le 17 janvier 2020 lors du GT organisé par les services du rectorat sur le suivi de la réforme des E3C.

Nous avons donc réclamé :

  • une ouverture plus rapide de la BNS (banque nationale des sujets),
  • un éclaircissement sur la gestion des copies,
  • une amélioration des conditions de travail des correcteurs avec la mise à disposition de salles informatisées pour les corrections sur site,
  • des décharges de cours et une meilleure rémunération de leur travail.

Nous avons également demandé que les épreuves de spécialité soient surveillées par les enseignants concernés ainsi que pour les aménagements d’épreuves, en particulier les 1/3 temps. La question du nombre de surveillants apparaît alors centrale.

Des problèmes pratiques comme la calculatrice « mode examen », le correcteur, les crayons de couleur, les stylos à frixion, le sens de la numérisation… ont été soulevés pour rappeler qu’un grain de sable peut très rapidement enrayer la machine s’il n’est pas anticipé.

Le dernier point soulevé, qui n’est pas des moindres, a été le dysfonctionnement de certaines convocations aux épreuves de septembre : identifiants reçus par mail pour se connecter à Viatique dans le cadre de la correction des copies, convocation par Imagin’ sans descente par voie hiérarchique… Nous avons exprimé notre inquiétude quant à la généralisation de ces démarches, les collègues n’ayant pas à chercher si oui ou non ils sont convoqués sur une épreuve et se demander s’ils seront payés !

Nous avons obtenu l’écoute de la Rectrice qui a chargé Sébastien Vautherot, secrétaire général adjoint, d’apporter des éléments de réponses à nos questions. Il a commencé par rappeler le cadre légal des épreuves dont nous avions déjà connaissance avec les modifications apportées en juillet dernier. Son propos liminaire a donc porté sur les calendriers des E.C. en première et en terminale. Ceux-ci relèvent à présent de la compétence des chefs d’établissement qui doivent en fixer les dates après consultation du conseil pédagogique et délibération en CA. Leur durée est de 2h maximum. Les convocations nominatives sont maintenues. Les copies anonymes sont dématérialisées, corrigées par un enseignant différent de celui de la classe et rendues juste après les corrections. Elles devront être notées et annotées. Charge est laissée à l’enseignant de faire entendre aux élèves que cette note provisoire ne sera effective qu’en fin d’année après les réunions d’harmonisation.

Pour les nouveautés, Sébastien Vautherot a annoncé l’ouverture de la BNS le 15 novembre prochain et la transmission de recommandations aux chefs d’établissement pour l’organisation des E.C., les surveillances et la mise à disposition de salle informatisée pour les corrections. Paul-Eric Pierre, secrétaire général, est intervenu quant à lui pour souhaiter la constitution d’un groupe de travail sur l’organisation des épreuves. Il s’agira de présenter et de discuter, avec les organisations syndicales représentatives dont l’UNSA-Éducation, les choix d’organisation des épreuves.

La Rectrice comme ses services, ont rapellé, leur désir de travailler en toute transparence en s’appuyant sur les collègues pour permettre le bon déroulé des épreuves.

Sur le Grand Oral, la Rectrice a précisé que des informations seraient transmises sous peu puisqu’une réunion à laquelle est convié le doyen des IA-IPR, Albin Cattiaux, se tiendra bientôt. Tous comptent sur celle-ci pour voir enfin définie en termes de contenu cette épreuve finale du baccalauréat et rassurer ainsi les collègues.

Le SE-Unsa, et sa fédération l’UNSA-Éducation sont attachés au dialogue social et espèrent que ce dialogue a permis à la rectrice et ses services d’entendre le mécontentement des collègues et leurs inquiétudes quant aux épreuves à venir.