Le décrochage scolaire est un phénomène multi-factoriel qui est un sujet d’étude depuis les années 70. Il est entendu qu’un élève est un décrocheur scolaire lorsqu’il sort du système scolaire sans avoir obtenu un diplôme de fin d’études secondaires (CAP ou baccalauréat). Les recherches en la matière révèlent l’intérêt d’une approche de prévention du décrochage scolaire. Or, pour la France, les politiques éducatives ont œuvré pour une conception de « compensation », de remédiation à l’abandon de la scolarité. Cependant, depuis une dizaine d'années, les différents plans de lutte contre le décrochage scolaire tendent vers une politique de prévention du risque de décrochage. La politique de lutte contre le décrochage scolaire est maintenant désignée par l’Union Européenne de « compensation » (Rapport Eurydice – Cedefop, 2014). D’ailleurs, le changement de sigle de la Mission d’Insertion Générale (MGI) en Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS) explique très clairement un véritable changement de concept. En effet, la politique éducative en matière du décrochage évolue d’une prise en charge dans un objectif d’insertion professionnelle vers la notion d'apprentissage.
L’objectif est donc bien de penser la probable rupture comme problème éducatif et non plus seulement sous une approche compensatoire à visée d’employabilité.
L’Union européenne propose une typologie des actions de lutte contre le décrochage scolaire en trois grandes catégories :
La lutte contre le redoublement, comme elle s’est inscrite en France, est également une façon d’assurer la prévention du risque de décrocher, au vu de la relation bien établie entre redoublement et décrochage
Les actions de prévention peuvent être regroupées en trois domaines. Premièrement, ce qui relève de la mobilisation des acteurs de la communauté éducative ; deuxièmement, ce qui se rapporte à l’individualisation des parcours ; troisièmement, les politiques de discrimination positive.
Pourtant, certaines évolutions récentes semblent indiquer une remise en cause de ce cette structuration, en développant notamment des pratiques préventives dans le fonctionnement de l’école ordinaire, que ce soit sous forme d’aides personnalisées pour les élèves en difficulté d’apprentissage ou de mobilisation des parents dans les établissements. Ces transformations de la forme scolaire sont encore limitées, mais on peut penser qu’elles caractérisent une évolution vers une école plus inclusive. Les évolutions en la matière sont certes lentes, mais c’est le propre des évolutions structurelles : la lutte contre le décrochage scolaire participe de cette évolution, ses effets ne se limitent pas aux seuls chiffres des sortants.