Le 22 février dernier se réunissait la Commission Académique sur l'Enseignement des Langues Vivantes Étrangère pour faire le point, comme chaque année sur la situation dans l'académie.

Si la diversité linguistique est, sur le papier, réelle dans l'Académie avec une offre de langues variée, il faut néanmoins se rendre à l'évidence, dans les faits, la tendance est plutôt à l'uniformité, avec la domination de l'anglais dans le premier degré et dans les spécialités LLCE au lycée, de l'espagnol en LVB, et l'effondrement des effectifs en LVC. Le dynamisme de l'offre en bilangue ou d'ouverture de sections européennes masque mal la difficulté par ailleurs de  construire des parcours cohérents autour d'autres langues comme le néerlandais, le polonais ou le chinois.

La volonté politique se heurte bien souvent à des problèmes de ressources humaines même si on constate une offre plus variée en DNL pour les sections européennes. L'équité territoriale et la mixité sociale sont également au cœur de la réflexion pour que les langues ne constituent pas une nouvelle façon de construire des parcours ségrégatifs. On peut ainsi se réjouir de l'ouverture de cinq sections internationales dans des collèges défavorisés de l'académie. La reconnaissance du picard et du flamand occidental comme langues régionales viendra ajouter de nouveaux défis pour la diversité linguistique : construire des parcours, une continuité pédagogique, trouver la ressource humaine et s'assurer que les élèves potentiels y trouvent une utilité.

Au final, la CAELVE, outre la photographie détaillée de l'état de l'offre d'enseignement linguistique dans l'académie, a permis de rappeler les enjeux d'équité territoriale, de formation et de certification des enseignants, de communication en direction des familles et des élèves et d'accompagnement des collègues à construire ou à consolider pour que la diversité ne soit pas un vain mot et qu'elle soit un levier de mixité sociale.