SECTION ACADÉMIQUE SE-Unsa de LILLE - BOURSE DU TRAVAIL - 254 BD DE L USINE - 10010 - 59040 LILLE CEDEX
Tél. 03.20.62.22.86 - Fax. 03 20 62 93 21 - ac-lille@se-unsa.org

 
Parcoursup 2021 : tout va bien, selon le ministère
Article publié le dimanche 17 octobre 2021.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

 

Voici ce que l’on peut lire dans le premier bilan de la campagne Parcoursup 2021 publiĂ© par le ministère : « Une procĂ©dure efficace au service des projets (…) des candidats  Â», « plus de formations  Â», « plus de propositions d’admission  Â», Â« plus de places crĂ©Ă©es  Â», « une plate-forme au service de l’égalitĂ© des chances  Â» : si l’on en croit ce bilan officiel, illustrĂ© de nombreux chiffres, la campagne 2021 de Parcoursup fut une rĂ©ussite.

 

Et si on prenait les chiffres affichĂ©s par le ministère de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche dans un autre sens ? Et si on changeait de perspective en s’intĂ©ressant au verre Ă  moitiĂ© vide ?

 

« Cette annĂ©e, la procĂ©dure a concernĂ© 931 000 candidats qui ont pu postuler via la plate-forme Â»

Si l’on considère que sur les 931 000 candidats, 715 006 étaient bacheliers, les 215 994 autres étaient en demande de réorientation, majoritairement des bacheliers 2020. Des étudiants potentiellement non satisfaits par la formation obtenue via Parcoursup 2020 ou déçus au fil de l’année par la formation qu’ils souhaitaient pourtant obtenir après leur bac, des jeunes ayant effectué un service civique, une année blanche, en attendant mieux … Il faut savoir que sur la plate-forme Parcoursup, leurs vœux sont étudiés après les néo-bacheliers.

 

« Au total, 590 000 bacheliers ont reçu au moins une proposition d’admission, soit 93% Â».

Il en reste donc 125 006 qui n’ont pas eu « au moins une proposition d’admission Â» et pour lesquels le ministère ne dit pas ce qu’ils sont devenus. Par ailleurs, concernant ces 590 000 « (ayant) reçu au moins une proposition d’admission Â», les bilans dressĂ©s pour l’instant par le ministère ne disent pas si cette proposition les satisfait, ni Ă  quel rang dans leur classement personnel de prĂ©fĂ©rence cette proposition se situe. Impossible pour le ministère de le savoir puisque les vĹ“ux ne sont pas classĂ©s et ce n’est, de toute façon, pas ça qui lui importe le plus. Ce qui compte c’est que l’un des vĹ“ux, quel qu’il soit, formulĂ©s par ces jeunes ait Ă©tĂ© exaucĂ©.

 

Un Ă©lĂ©ment de rĂ©ponse se trouve dans l’enquĂŞte d’opinion, rĂ©alisĂ©e entre le 7 et le 10 septembre 2021 par l’institut de sondage Ipsos Ă  la demande du ministère de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche : il y est indiquĂ© que sur le panel des 1 010 nĂ©o-bacheliers interrogĂ©s, 70% de ceux ayant Ă©tĂ© admis dans une formation sont satisfaits de la rĂ©ponse. Si l’on reprend le fil rouge de notre verre Ă  moitiĂ© vide, cela fait tout de mĂŞme 30% d’insatisfaits.

 

On sait très bien que sur la plate-forme Parcoursup, comme auparavant sur APB, il y a des choix qui n’en sont pas vraiment, des choix dits de raison, des choix autrement appelĂ©s « plans B Â», voire C, D, …, des « plan de secours Â» : ce sont ces vĹ“ux formulĂ©s sur des formations dites « non sĂ©lectives Â» pour lesquelles il y a plus de chance de voir sa candidature retenue. Et de croiser les doigts pour que soit satisfait l’un de ses vĹ“ux de cĹ“ur, celui qui permettrait la concrĂ©tisation de ses projets.

Par ailleurs, ce premier bilan, dressé par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, ne vérifie pas si tous ces jeunes ayant reçu au moins une proposition d’admission ont réellement intégré la formation obtenue et, si ce n’est pas le cas, ce qu’ils sont devenus.

 

Revenons aux chiffres du bilan ministériel

 

« Cette Ă©volution positive concerne aussi l’apprentissage (+ 16 % de candidats supplĂ©mentaires) Â» avec « un nombre de candidats admis qui a progressĂ© de 18 % par rapport Ă  2020 Â»

 

Effectivement, plus de candidats admis pour les vĹ“ux en apprentissage, c’est bien : mais il faut prĂ©ciser pour ĂŞtre juste que ces candidats ne valident dĂ©finitivement leur vĹ“u Parcoursup qu’à condition de retourner via la plate-forme un justificatif de contrat d’apprentissage, d’alternance. Et sur la recherche d’un employeur, Parcoursup n’accompagne pas les jeunes. Les lycĂ©es non plus d’ailleurs. De nombreuses admissions sur les vĹ“ux en apprentissage n’aboutissent donc pas forcĂ©ment Ă  une entrĂ©e en apprentissage.

 

De même, des centres de formation des apprentis (CFA), au vu des résultats scolaires de certains lycéens admis par la plateforme, décident de ne pas leur laisser un temps supplémentaire pour la recherche d’un employeur, alors qu’il reste de la place. Les responsables de la formation leur suggèrent de faire une préparation avec remise à niveau dans certaines disciplines en leur suggérant de repostuler l’année suivante au BTS par alternance sur lequel ils ont été initialement retenus.

+ 18% d’admis en apprentissage peut-ĂŞtre ! mais combien de candidats rĂ©ellement entrĂ©s en apprentissage cette annĂ©e ?

 

 

Conclusion du ministère

(lire « Parcoursup : le bilan de la procĂ©dure d’admission 2021 Â»)

 

« Le bilan est largement positif : Parcoursup facilite Ă  la fois l’entrĂ©e dans l’enseignement supĂ©rieur et l’élaboration du projet d’orientation (respectivement 73% et 66%). Â»

 

Sur le terrain, parmi les professionnels et dans les familles, une question est rĂ©currente : comment se fait-il qu’autant de nĂ©o-bacheliers restent sans solution Ă  la rentrĂ©e de septembre ? Voici quelques Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse :

  • l’offre de formation (« plus de 2 400 nouvelles formations Â», peut-on lire dans le dossier de presse paru le 30/09/21) n’est pas assez en adĂ©quation avec les demandes des futurs bacheliers, pourtant formulĂ©es dès le mois de janvier ;

  • l’investissement dans l’enseignement supĂ©rieur, notamment en termes d’ouvertures de places, n’est pas Ă  la hauteur des besoins et ce, alors que les candidats sont de plus en plus nombreux et que le ministère s’en fĂ©licite ;

  • l’accompagnement individuel des lycĂ©ens pâtit d’un manque de moyens dans les lycĂ©es, et d’un nombre insuffisant de psychologues de l’Éducation nationale spĂ©cialisĂ©s dans l’éducation, le dĂ©veloppement et le conseil en orientation scolaire (1 pour 1 500 Ă©lèves environ).

Reste un Ă©lĂ©ment des rĂ©sultats de l’enquĂŞte Ipsos sur lequel le ministère de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche ne communique pas du tout : 82% des nĂ©o-bacheliers interrogĂ©s jugent la plate-forme Parcoursup « stressante Â». Ce sera peut-ĂŞtre dans un bilan plus prĂ©cis prĂ©vu courant octobre.

 

 

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
Cliquez pour agrandir