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Un chiffon rouge de rentrée
Article publié le mardi 1er septembre 2020.
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C'est curieux, chez les autoritĂ©s, ce besoin d'enfoncer le clou... et de serrer la vis !!! 

 

Mi-juillet, à l'issue d'une année scolaire pour le moins chamboulée et dont le dernier trimestre aura été particulièrement éprouvant pour les collègues et les élèves, le premier courrier à destination des chefs d'établissement en a surpris plus d'un... (voir pièce jointe, ci-dessous)

 

De chaleureux remerciements pour la mobilisation et la rĂ©activitĂ© de chacun afin d'assurer au mieux l'enseignement Ă  distance pendant le confinement ? 

 

Des prĂ©conisations anticipĂ©es pour l'ajustement du protocole sanitaire et l'organisation pratique de la rentrĂ©e ? 

 

Des avancĂ©es significatives en termes de prĂ©vention mĂ©dicale et de moyens ? 

 

Que nenni... Le courrier en question visait Ă  rappeler fermement les règles Ă  appliquer pour le prĂ©compte des journĂ©es de service non-fait ! Ă€ savoir : si on fait grève plusieurs jours d'affilĂ©e, le calcul intègre tous les jours entre le premier et le dernier jour, y compris week-ends, jours fĂ©riĂ©s ou jours sans cours devant Ă©lèves (donc si grève le vendredi et le lundi suivant, on vous retire quatre jours etc.) ; en outre, tous ces jours peuvent ĂŞtre dĂ©duits d'un coup, plus de limitation Ă  trois jours par mois et de lissage sur plusieurs mois... Ă€ bon entendeur, salut ! 

 

Alors mĂŞme que les professeurs se sont particulièrement mobilisĂ©s pour assurer leur service d'enseignement Ă  distance pendant le confinement, en dĂ©pit d'outils numĂ©riques institutionnels peu performants, sans y avoir Ă©tĂ© prĂ©alablement formĂ©s et en utilisant leur propre matĂ©riel (quand ils auraient pu se contenter d'aller ramasser des fraises...)  ; alors que les syndicats ont Ă©tĂ© privĂ©s d'une bonne partie de leurs prĂ©rogatives dans la gestion paritaire des carrières au dĂ©triment des collègues qui ont pu le mesurer pleinement lors des mutations ; et alors que les dernières mobilisations ont bien montrĂ© que la grève n'est qu'un recours parmi d'autres pour exprimer les revendications et que la plupart des enseignants ne s'y rĂ©solvent pas si facilement qu'on voudrait le faire croire, ce courrier apparaĂ®t, dans le meilleur des cas, comme une maladresse et, dans le pire, comme une provocation. 

 

Quid de la «bienveillance» ?  Quid de l'Ă©cole «de la confiance» ? 

 

Doit-on en conclure que l'avenir nous rĂ©serve des nĂ©gociations infructueuses et des revendications ignorĂ©es ?  Que les grèves sont inĂ©vitables ? Que le dialogue social n'est qu'un vain masque ? 

 

Ă€ l'heure oĂą ce mot «dialogue» Ă©maille peu ou prou tous les discours, on ne peut que regretter la dĂ©fiance dont fait preuve notre hiĂ©rarchie et sa propension Ă  agiter le chiffon rouge de la discorde d'une main et le bâton de l'autoritarisme de l'autre. 

 

 


 
 
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