Le texte : circulaire MEN du 5 juin 2019

Depuis la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des chances et des droits, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, c'est une modification du paradigme sociétal qui n'impose plus à la personne en situation de handicap de s'adapter à la société, mais bien l'inverse.

Ainsi, la circulaire pré-citée instaure la création d'un service départemental de l'école inclusive.

Il a pour but l'organisation, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation de la politique de scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers.

La circulaire rappelle également la création d'un pôle RH relatif à la gestion des AESH au plan académique. Elle souhaite renforcer l'appartenance des AESH à la communauté éducative (NUMEN, adresse pro, contrat de 3 ans renouvelable 1 fois, CDisation).

Enfin, elle acte la création des Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés (PIAL).

Si les Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés sont une nouveauté à cette rentrée, on peut dire que l'annonce de leur mise en place académique en toute fin d'année scolaire dernière a retenti comme "un coup de pistolet en plein concert".

En effet, c'est mi-juin que la rectrice annonce la création de 152 PIAL pour l'académie dès la rentrée 2019.

D'où partons nous?

En 2018/2019, 13 PIAL, dits expérimentaux, auraient été implantés dans notre académie (6 dans le 62 et 7 dans le 59). A la fin de l'année, suite à une consultation des personnels effectuée par le SE-Unsa, ces expérimentations ont été soit inexistantes soit insatisfaisantes.

Et pourtant, on généralise, alors… qu'est-ce qu'un PIAL?

C'est un dispositif qui peut comprendre des écoles, des collèges ou des lycées. Il doit répondre, au plus près, aux besoins des élèves à travers une organisation pédagogique et d'accompagnement. Il coordonne également la mutualisation des moyens AESH. C'est pourquoi le SE-Unsa qui philosophiquement est en  accord avec l'école inclusive, reste vigilant quant à la gestion des AESH, comme à la formation de l'ensemble des personnels.

Le PIAL se constitue d'une tête de réseau PIAL.

Dans l'académie, la rectrice a fait un choix unilatéral. Tous les PIAL sont inter-degrés et les têtes de PIAL sont tous des collèges possédant SEGPA et/ou ULIS. Le pilote en sera donc le Principal.

Suite à l'intervention de l'UNSA-Education, la rectrice précise que c'est un co-pilotage auquel se joint l'inspecteur 1er degré (IEN).

Pour le SE-Unsa, ce modèle unique et généralisé interroge. Pourquoi n'avoir pas reconduit les expérimentations 1 an encore? (comme dans l'académie d'Amiens).

Pourquoi être uniquement sur de l'inter-degré? avec un pilotage "collège"?

La réponse apportée est celle de la continuité du suivi et d'une meilleure liaison 1er et 2nd degré.

Pour nous, c'est aussi parce que les moyens alloués au coordonnateur n'existent plus dans le 1er degré.

Un coordonnateur : homme orchestre?

Il recense les besoins en accompagnement, les notifications des CDAPM. Il établit les emplois du temps des AESH en lien avec les directeurs d'école et chefs d'établissement concernés.

Il est indemnisé via une IMP (Indemnité pour Mission Particulière = 1250€/an).

La quantité d'IMP sera modulée selon l'importance du PIAL (cf. site interne).

Qui peut être coordonnateur?

Dans l'académie, ils seront tous personnels de collège : directeurs de SEGPA, coordonnateur ULIS, enseignant, enseignant référent.

C'est une mission lourde qui viendra s'ajouter aux missions existantes. Hormis pour les enseignants référents, ce sont des missions nouvelles qui nécessitent du temps. Le SE-Unsa revendique la possibilité d'avoir un temps de décharge pour cette mission organisationnelle. Une IMP ne remplace pas les heures prises par une mission chronophage.

Préparation de rentrée :  l'Unsa-Education agit!

La rectrice a réuni les 152 PIAL, qu’elle a désignés, le 20 juin 2019 afin de les informer de la mise en place du dispositif académique. Devant cette généralisation précipitée, l'UNSA-Education a démontré l'incapacité de mettre en place le dispositif dans la forme prévue dès la rentrée 2019. Si les dispositifs se mettent bien en place en septembre 2019, ce sont les enseignants référents avec les IEN ASH qui prépareront la rentrée et notamment l'affectation et l'emploi du temps des AESH. Si les PIAL sont généralisés, ils ont vocation à s'organiser au fil de l'année scolaire.

IMP : les vases communicants?

La circulaire "Ecole inclusive" du 5 juin 2019 prévoit que le coordonnateur soit rémunéré via une IMP lorsque le PIAL est 2nd degré ou interdegré. Le SE-Unsa s'inquiète du manque de moyens alloués à la mise en place du dispositif PIAL. Les EPLE sont dotés d'IMP par le rectorat, et il ne s'agit pas pour nous de reflêcher des IMP existantes en direction de la coordination PIAL.

Nicolas PENIN

Contacts : Valérie LEBLANC – Nicolas PENIN – ac-lille@se-unsa.org ou 03 20 62 22 86