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SE-UNSA GRENOBLE


 Par SE-UNSA GRENOBLE

DECLARATION LIMINAIRE DE L’UNSA-EDUCATION AU COMITE TECHNIQUE ACADEMIQUE du 21 janvier 2013

 

Monsieur le Recteur,

Le projet de loi d’orientation sur la Refondation de l’Ecole de la République est désormais connu. Même si de nombreux sujets seront traités en dehors du texte de la loi, celle-ci permet la rédaction d’un rapport annexé qui révèle les axes forts des ambitions politiques et affirme les objectifs assignés par la Nation à son système éducatif, et les moyens qu’elle lui octroie. Assorti d’une programmation budgétaire,  le projet impulse un réel changement de cap et rompt enfin avec les politiques menées depuis plus 10 ans ; il représente pour l’UNSA-Education, la première étape de la reconstruction d’un projet collectif partagé pour notre Ecole, avec des points forts :

  • le retour de la pédagogie par la reconnaissance du rôle essentiel des professionnels de l’Education dans la réussite des élèves et dans la nécessité de construire une formation initiale et continue  au travers des ESPE
  • la priorité à l’école primaire et le rééquilibrage des moyens en faveur de ceux qui en ont le plus besoin
  • la reconnaissance de la spécificité de la maternelle
  • l’affirmation de la continuité éducative entre école élémentaire et collège, par la création d’un conseil pédagogique commun
  • l’affirmation du socle commun, avec le renforcement de sa dimension culturelle et des modalités d’évaluation repensées
  • la réaffirmation du collège unique
  • la plage accordée à la culture numérique...
  • la rupture budgétaire : 27000 emplois pour l’indispensable formation initiale ; 14000 emplois pour le primaire sur cinq ans

avec également des points faibles :

  • l’absence dans la loi, du lycée général et technologique, malgré une réflexion annoncée en 2013...
  • l’absence de référence aux RASED : avant de faire des propositions, le ministre de l’Education nationale est en attente des conclusions d’un rapport sur les RASED, commandé à l’Inspection Générale... Concernant notre organisation, la fusion envisagée entre maîtres E et G par le gouvernement est impossible sans une redéfinition complète et concertée des missions auprès des élèves et des équipes, car leur complémentarité permet d’assurer une réelle cohérence.

avec aussi, des points à préciser :

  • la loi propose un cadre général ; les programmes, l’évaluation, le DNB, l’organisation du temps scolaire, le contenu du socle commun se joueront dans les décrets à venir...
  • la répartition des compétences entre l’Etats souhaitons que cette répartition demeure équilibrée entre les deux parties ; son impact sera important sur la gestion de la carte des for et les collectivités territoriales est renvoyée à d’autres projets de loi. Noumations et le Service public d’orientation.

En outre, d’autres questions sont en attente de réponse :

  • concernant la formation des enseignants, qui constitue l’un des leviers essentiels de la Refondation, si la création des ESPE à la rentrée 2013 sera inscrite dans la loi, afin d’assurer la formation initiale et continue des personnels enseignants, les schémas restent à définir
  • pour le Lycée, une fois la réforme menée à son terme, les conséquences de l’instauration et du renforcement du socle commun devront être tirées, et une nouvelle organisation du lycée sera à concevoir, pour une meilleure intégration de l’articulation Bac -3 / Bac +3
  • en terme de reconnaissance du travail des personnels enseignants et d’éducation, leur professionnalité se doit d’être mieux prise en compte, tant sur le plan financier, que sur celui des conditions de travail ; c’est le sens de la pétition sur l’accès ou la revalorisation de l’ISOE, lancée par le SE-UNSA et qui a d’ores et déjà recueilli plusieurs milliers de signatures, afin que s’ouvrent enfin des négociations.

Dans leur globalité, notre fédération approuve les nouvelles orientations prises ; la tendance s’est enfin inversée, et nous assistons bien à un changement de cap budgétaire, même si les 14000 créations en 2013, pour l’Education nationale et l’Enseignement supérieur -collectif budgétaire 2012 compris-, ne vont concerner essentiellement que la reconstruction de la formation initiale, dans un contexte où le nombre de fonctionnaires restera stable.

Pour autant, la loi ne suffira pas à  elle seule, à corriger un système éducatif inégalitaire, et pour concrétiser l’ambition affichée, elle ne pourra s’affranchir de l’appui des personnels, accompagnés, reconnus et respectés, car l’Ecole de demain ne se fera pas sans eux !

Pour l’UNSA-Education Rhône-Alpes,
Jean-Pierre Toumieu
-Secrétaire régional adjoint / académie de Grenoble-