Le CTSD de Haute-Savoie s'est tenu le 27 janvier 2021. L'ordre du jour concernait les moyens alloués aux collèges de Haute-Savoie pour la rentrée 2021. Ce fut l'occasion pour les élus de l'UNSA-Education de faire remonter la colère grandissante des enseignants.

 

Quel message est porté par l'Unsa Education sur l'actualité générale ?

 

L’année 2020 a été éreintante pour l’ensemble des personnels de l’Education Nationale. Face à un contexte sanitaire inédit, l’ensemble de ses acteurs a dû s’adapter au quotidien pour répondre au double défi de la continuité pédagogique et du respect du protocole sanitaire. Aujourd’hui, les acteurs au plus près du terrain que sont les personnels éducatifs et les chefs d’établissement, sur lesquels repose celui-ci, sont dans un état d’épuisement généralisé tant physique que moral.

 

Dans le contexte sanitaire connu depuis début 2020, les injonctions tardives du vendredi soir pour le lundi matin, transmises par les canaux d’informations en continu - pour ceux qui ont encore un peu de temps à y accorder - ces injonctions successives, incessantes voire contradictoires comme l’annonce de l’auto-confinement des élèves à deux jours des vacances, mettent à mal les agents de tous les corps, au bord de la rupture. Ce rythme infernal est nuisible à la santé physique et mentale de tous les personnels. L’interdiction du jour au lendemain de la pratique sportive en intérieur dans les établissements scolaires en est un exemple tout comme la mise en place d’un nouveau protocole en restauration scolaire. A l’UNSA Education la sécurité des personnels et des élèves demeurent la priorité absolue et si la situation sanitaire nécessite des évolutions constantes, a minima, une information directe des acteurs du terrain et un réel temps de mise en place seraient la moindre des choses.

 

L’Education Nationale est aujourd’hui soumise à la brutalité de notre Ministère. Cette absence de considération amène à une forme de violence institutionnelle. Ce mot est fort mais il est le plus représentatif du ressenti des agents, agents qui n’en peuvent plus et se doivent aujourd’hui de se projeter sur la rentrée prochaine pour en préparer les modalités. La nouvelle réduction de moyens et le transfert des heures postes en heures supplémentaires sont la goutte de trop qui fait éclater la colère des personnels enseignants face à cette violence institutionnelle.

 

A noter qu'en introduction de séance, Mme la Directrice académique a tenu à remercier chaleuresement l'ensemble des personnels, ayant pleinement conscience des difficultés au niveau des conditions de travail.

 

Quelle est l'évolution démographique dans le département à la rentrée 2020 et pour quelle dotation ?

 

Alors que nous devrions accueillir 204 élèves de plus à la rentrée 2021 dans les collèges, ce sont 21 ETP (équivalent temps plein) qui sont supprimés.

Le taux d'HSA augmente à nouveau de 8,2% en 2019, l'année dernière à 8,4% à 2020, à 8,7% cette année.

 

Mme la Directrice académique indique que la Haute-Savoie subit une forte baisse de la dotation du fait :

- qu'il y ait peu d'établissements ruraux.

- qu'il y ait un taux de catégories socio-professionnelles (CSP) défovorisées dans la moyenne nationale, mais que très peu d'élèves sont boursiers et que les CSP très favorisées sont très largement au-dessus de la moyenne.

 

A noter que les bilangues étaient dotées de 2h l'année dernière. Elles sont,  cette année, de seulement 1h30. Mme la Directrice académique a indiqué avoir fait ce choix dans le contexte de diminution de postes. Cela lui a permis de maintenir certaines divisions.

 

Pour retrouver les prévisions d'effectifs de chaque niveau par établissement, cliquez ICI.

 

Pour l'UNSA Education, alors, que les effectifs continuent de croître dans le second degré (+ 43 518 élèves), le ministère supprime 1 800 postes en affichant une « compensation » par l’équivalent de 1 847 emplois en HSA. Dans notre académie, c’est 160 ETP qui sont supprimés et 95 emplois en HSA qui seront à ventiler. Le collège est le souffre-douleur de cette politique budgétaire avec 83.5 suppressions de postes, dont 21 uniquement en Haute-Savoie.

Le ministère et les services académiques doivent également prendre en considération la spécificité de notre département. Avec la logique frontalière, les salaires sont, certes, plus élevés et le taux d'emploi supérieur à la moyenne nationale, mais le coût de la vie est plus important. Surtout, il n'y a pas de corrélation entre le niveau de salaire et le niveau culturel. Si le département est favorisé économiquement, les élèves ne le sont pas au niveau culturel.

 

Quelle est la répartition de cette dotation entre les établissements du département ?

 

Les établissements sont classés en 4 groupes avec des repères (et non des seuils) par effectifs :

Groupe 1/A : 25 élèves/classe

Groupe 2/B : 28 élèves/classe

Groupe 3/C : 29 élèves/classe

Groupe 4/D : 30 élèves/classe

Ces groupes sont calculés en fonction des établissements REP/non REP et de plusieurs critères : taille des établissements, éloignement des centres urbains, taux de retard en 6e, CSP défavorisées et taux de boursiers.

Cependant cette année, pour faire face à la réduction des postes, 16 établissements ont connus un changement de catégorie défavorables, avec une augmentation des repères par classe :

Annecy Beauregard, Annecy Blanchard, Annecy Evire, Bonneville, Cranves-Sales, Evian, Marignier, Passy, La Roche sur Foron, Saint Pierre en F., Sallanches, Thonon Champagne et Rousseau, Ville-la-Grand.

A l'inverse 4 établissements ont connu un changement d'abaissement des repères :

Douvaine, Saint Jean d'A., Samoëns et Seyssel.

 

Pour retrouver les moyens alloués établissement par établissement, cliquer ICI.

 

Pour l’UNSA Éducation, la stratégie de la DSDEN pour compenser ces pertes de postes a été de modifier défavorablement les catégories de 16 établissements et ainsi de pouvoir augmenter le nombre d’élèves par classe.

Ce choix politique de suppressions des postes est un choix qui refuse ostensiblement de prendre en compte l’évolution démographique pour s’éviter d’assumer les recrutements nécessaires aujourd’hui, au seul motif que les baisses d’effectifs dans le premier degré, finiront par atteindre le second degré.

Cet argument n’est pas recevable. Les choix ont un prix pour le second degré : celui des conditions d’apprentissage décentes pour les élèves et celui des conditions de travail sereines pour les personnels.

 

Au niveau des ULIS :

La réflexion sur les ouvertures des ULIS sera désormais faite sur l'échelle du bassin. Une ouverture devrait être annoncée en mars 2021.

Une heure de coordination a été enlevée par rapport aux années précédentes. Les services de la DSDEN justifient le retrait de cette heure par le fait que le coordinateur puisse se libérer d'heures de travail en classe ULIS pour aller à la rencontre des autres enseignants dans les classes de référence. Pour que cela soit le cas, des mesures seront prises afin que ne soit affectés en ULIS uniquement des élèves relevant de l'ULIS et non des IME/ITEP. Ces derniers doivent être intégrés dans des unités de soin externalisées.

Un travail avec les services des établissements privés est aussi engagé afin que ces derniers puissent accueillir davantage d'élèves relevant de l'ULIS, sans prendre en compte les considérations financières des familles.

Pour l’UNSA Éducation, si nous accueillons favorablement le fait d'accueillir des élèves en ULIS des enfants ne relevant pas d'autres structures du fait d'handicap plus lourd, l'heure de coordination aurait dû, a minima, être maintenue cette année.  Dans les faits, les ULIS acceuilleront encore l'année prochaines des élèves relevant des IME/ITEP.

 

 

Au niveau des SEGPA :

- les prévisions d'effectifs, cliquer ICI.

- les moyens alloués, cliquer ICI.

A noter que le futur collège de Saint-Cergues accueillera une SEGPA. De plus, les collègues de Saint Pierre en F, La Roche et Saint Julien-en-Genevois (Rimbaud) n'ont pas de directeurs de SEGPA. Une demande d'implentation de directeur a été faite au niveau académique.

 

Au niveau des classes relais :

Il y a une implantation de 3 dispositifs : Cluses (déjà implanté depuis plusieurs années), Cranves-Sales et Seynod (depuis cette année).

Le travail se fait à l'échelle du  bassin. L'accueil des élèves se fait 2,5 jours par semaine dans son établissement et 2,5 jours par semaine dans l'établissement relais, avec des objectifs communs.

Sont concernés les élèves de 5, 4^e et 3^e en situation de décrochage scolaire.

 

 

 

Quelle est la répartition d'heures supplémentaires par rapport aux heures postes ?

 

Le taux est en en hausse, après une hausse déjà très importante  depuis 2 ans.

Les établissements ont des taux différenciés car il est pris en compte ces critères :

- 4 établissements à faibles effectifs ont un taux inférieur à 6%

- la démographie de l'établissement

- une photographie des temps partiels de chaque établissement

Retrouver ce taux établissement par établissement en cliquant ICI.

 

Pour l'UNSA Education, cette flambée des HSA, les conditions de travail dégradées, avec de plus en plus de personnels exerçant sur plusieurs établissements, la frustration de ne pouvoir répondre aux besoins d’élèves de plus en plus fragilisés socialement et scolairement, la surcharge de travail et l’épuisement professionnel ne sont plus des risques à venir mais une réalité des collèges de notre département. Par cette DG, le ministère asphyxie scrupuleusement et méthodiquement les personnels.

                       

La colère monte, la colère gronde au sein des personnels. Et cette colère ne semble pas être entendue par notre ministère. Pire, par décisions de toutes sortes, tant du point de vue de la communication que des moyens, il continue de l’attiser.

 

Une question, une remarque ?

 

N'hésitez pas à contacter vos élus pour le 2nd degré :

Julien Joly : julien.seunsa74@gmail.com

Catherine Buisson : cath.se.unsa74@gmail.com

 

Retrouvez notre déclaration liminaire.

 

Retrouvez également notre article : DG 2021 : Comment ça marche ?

 

Mieux connaitre le SE-Unsa, cliquer ICI.

Mis à jour le 27 janvier 2021