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SE-UNSA DIJON


 Par SE-UNSA DIJON
 Le  mardi 23 mars 2021

PIAL : Premier bilan après 3 ans d’attente !

 

Le comité technique ministériel de l'éducation nationale (CTMEN) s'est tenu le 17 mars.

Le SE-UNSA avait demandée d'avoir un bilan sur la mise en place des PIAL.

Le bilan des PIAL qui était d’autant plus attendu qu’il a été annoncé dès la phase d’expérimentation. Il aura pourtant fallu attendre 3 ans. Cette attente n’a pas joué en la faveur du dispositif, elle a au contraire contribué à nourrir la suspicion sur les objectifs des PIAL.

Après une année d’expérimentations menées dans une opacité que le SE-UNSA a  dénoncé, les PIAL se sont généralisés. Nous en tirons nous aussi un bilan. Il s’appuie sur des remontées nombreuses et variées. Sur les points de vue et le vécu de nos collègues, AESH bien sûr, mais aussi chefs d’établissement, IEN, enseignants, directeurs d’école, enseignants référents…

Les moyens annoncés ne sont pas au rendez-vous, en particulier concernant la mission de coordination. Coordonner les moyens d’accompagnement humain pour mieux prendre en compte les besoins des élèves est aujourd’hui indispensable. Compte-tenu notamment du nombre d’enfants et de jeunes accompagnés, cela ne peut pas être une mission effectuée « en plus de tout le reste ». Cela nécessite du temps, cela nécessite également une expertise des besoins. Dans les éléments de bilan attendus, ceux des moyens dégagés pour cette mission manquent donc cruellement.

Les temps pleins promis aux AESH en 2018 ne sont pas non plus au rendez-vous. La clarification et la reconnaissance de leurs missions dans ce dispositif, pas davantage. L’organisation de leur service désormais flexible dans le temps et l’espace semble bien plus au service de la rationalisation qu’à l’optimisation des moyens d’accompagnement. Les discussions sur la revalorisation des salaires et du métier, sans cesse remises aux calendes grecques noircissent un peu plus ce tableau.

Avis du SE-UNSA : Tous ces éléments suffisent à déclarer le dispositif inopérant en de trop nombreux endroits. Nous le déplorons d’autant plus que, vous le savez, notre fédération ne s’oppose pas aux principes et objectifs censés guider les PIAL. Nous constatons aujourd’hui que les objectifs d’une meilleure évaluation des besoins éducatifs particuliers, de la diversité de l’offre de formation, et de la différenciation pédagogique restent des éléments absents, en tout cas non formalisés, des déclinaisons locales qui nous sont parvenues.

Les PIAL, mesure phare de l’acte I du service publique de l’école inclusive, ne sont toujours pas utilisés comme des pôles-ressources de professionnels aptes à répondre aux besoins des élèves, mais restent exclusivement destinés à la gestion des accompagnants.

Au-delà de ce premier bilan, et à partir de la rédaction d’un projet d’inclusion, nous demandons ainsi qu’il soit procédé à une évaluation régulière des PIAL.