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SE-UNSA DIJON


 Par SE-UNSA DIJON
 Le  jeudi 1er octobre 2020

Budget 2021 : des perspectives fragiles et de mauvaises nouvelles

 
Le budget 2021, présenté ce lundi 28 septembre, augmente dans les mêmes proportions que celui de l’année passée (soit + 1, 446 milliards d’euros). Cette augmentation globale est le solde de plusieurs mesures envisagées par le gouvernement. 400 millions d’euros sont bien prévus pour des mesures de revalorisation dès le 2e trimestre 2021. Une augmentation des postes dans le 1er degré est également programmée mais elle se fait par un nouveau redéploiement depuis le second degré. Ce dernier se verra donc encore imposer des heures supplémentaires pour compenser les suppressions de postes alors que les effectifs continueront de croître.
 
 
2d degré : des élèves en plus, des postes en moins, des heures supplémentaires en plus
 
Déjà en tension, la rentrée 2021 dans le 2d degré s’annonce sombre avec la suppression de 1 800 emplois prévus par le gouvernement (qui s’ajoutent au 440 emplois supprimés l’an passé). 
 
Pour compenser cette baisse, le budget prévoit un financement équivalent à 2 500 emplois en heures supplémentaires. Cette mesure accentuera une nouvelle fois la dégradation des conditions de travail des enseignants du 2d degré. Ceux-ci, après une deuxième heure supplémentaire imposée, ne pourront absorber une telle charge de travail additionnelle. Il n’est pas possible de dire que l’on veut des professeurs heureux, se targuer de vouloir améliorer leurs conditions de travail et dans le même temps provoquer de l’épuisement professionnel pour des économies à courte vue, qui plus est dans un contexte où les effectifs au collège et au lycée continuent à augmenter.
 
Les tensions dans les collèges, les lycées professionnels et les lycées d’enseignement général et technologique deviennent insurmontables. Ajoutons à cela l’absence ou le nombre insuffisant de CPE dans de nombreux établissement qui empêchent une prise en charge éducative satisfaisante des élèves. Le contexte de réformes du lycée général et technologique et de la voie professionnelle nécessiterait un accompagnement budgétaire supplémentaire. Au lieu de cela le retrait de 1 800 postes va encore dégrader les conditions de travail et d’enseignement avec une nouvelle augmentation des effectifs par classe dès le collège.
 
Par ailleurs, le SE-Unsa regrette l’absence de création de postes de CPE et PsyEN-Edo.
 
Enfin des mesures de revalorisation dans le budget 2021 !
 
Indépendamment des mesures salariales déjà prévues dans le cadre ordinaire -soit la dernière tranche de la prime Rep+ (+ 49 millions d’euros), le financement du PPCR (+ 26 millions d’euros) et le financement ordinaire du déroulement de carrière (+ 775 millions d’euros)-, une somme de 400 millions d’euros est dédiée aux mesures de revalorisation. Ces 400 millions doivent financer des mesures prenant effet à la fin du premier trimestre 2021, ce qui correspond à 500 millions d’euros en année pleine. Le ministre a déclaré que c’était une première marche. L’année 2021 ne serait que le début d’une revalorisation des personnels pour répondre à leur besoin de reconnaissance.
 
Pour le SE-Unsa, le fait d’y intégrer les mesures relatives à l’équipement informatique des personnels n’est pas acceptable. En effet, l’équipement informatique peut trouver sa place en dehors de cette enveloppe dans le budget de l’Éducation nationale, et ce d’autant plus qu’il ne peut être associé à des mesures de revalorisation des rémunérations. 
 
Le SE-UNSA revendique que l’équipement informatique fasse l’objet d’un crédit d’impôt pour tous au même titre que d’autres dépenses fiscales. 
 
La création de 4 000 postes d’AESH, comme l’an passé, constitue également un effort important dont on espère que la concrétisation sera effective car nécessaire. Cependant d’autres questions se posent comme la revalorisation de la rémunération de ces personnels. Il ne suffit pas de créer des emplois si ceux-ci ne sont pas pourvus faute d’attractivité, un problème pourtant déjà identifié à plusieurs reprises.
 
 
 
Des alertes concernant l’Onisep et Canopé
 
Si la préservation des effectifs du Cned était un minimum attendu, il en eut été difficilement autrement. La nouvelle réduction concernant Canopé et l’Onisep est un signal préoccupant. Derrière l’expression gouvernementale de repositionnement se cache la disparition de certaines activités pourtant essentielles à notre système.

Le SE-Unsa dénonce cette nouvelle baisse de moyens qui vient fragiliser une nouvelle fois les opérateurs du ministère.

 
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Pour le SE-Unsa, ce projet de budget 2021 entremêle des réponses à des besoins indispensables -même s’il est trop tôt pour porter une appréciation sur leur adéquation avec les besoins- et des sujets de préoccupation sur l’avenir du fonctionnement du second degré. 
 
Ce budget 2021 n’est en tout cas pas à la hauteur des enjeux de restauration des domaines essentiels du Service public d’Éducation. La poursuite dogmatique de la baisse des prélèvements fiscaux vient percuter cette nécessité en imposant des choix par une réponse partielle à des attentes et une course irraisonnée vers la fragilisation du second degré.