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Le collège unique
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Le collège unique.

De Laurent Bayssière, militant du SE-Unsa à l'Académie de Créteil. 

 

Le collège unique n'est pas le creuset d'une école émancipatrice, gommant les différences sociales et permettant de réussir de la même façon, nonobstant son emplacement et son public. D'où sa remise en cause par de nombreux parents et enseignants. Il ne s'agit pas de dire qu'il faut orienter les élèves de sixième vers un CAP alpha bêta ou gamma : avant la troisième (et bien souvent après), les jeunes ont déjà tellement de difficultés à se projeter puis à s'investir dans un milieu professionnel ! Mais nous ne pouvons pas continuer ainsi, en minimisant les problèmes.

 

Relisons les premières lignes du projet syndical du SE-Unsa :

« La promesse démocratique : L'Ecole française doit progresser vers davantage d'équité si elle veut tenir sa promesse démocratique et reconstruire un pacte de confiance avec les jeunes et leurs familles.

Pour contribuer efficacement à la réduction des inégalités, la Nation doit mettre la priorité, y compris en terme de moyens, sur la scolarité commune, école et collège. Car c'est dans ce cadre que les apprentissages fondamentaux, en référence au socle commun, doivent être réalisés par l'ensemble d'une classe d'âge. L’État doit aussi offrir à chaque famille les moyens de connaître le système scolaire pour qu'elles puissent toutes devenir actrices dans les parcours scolaires de leurs enfants. Â»

 

Effectivement, des parents méconnaissent le système scolaire (et notamment le fonctionnement d'un collège) : pour les aider, on pourrait par exemple distribuer un livret très concis à chaque parent pour permettre un meilleur suivi (absences ; retards ; suivi du travail et du comportement de l'élève ; suivi des résultats ; prise de rendez-vous avec un(e) professeur(e), un(e) CPE, un(e) Principal, sanctions existantes).

Certains parents s'investissent peu dans le suivi (ou l'orientation) de leur(s) enfant(s) et le collège ne permet pas alors suffisamment de prendre le relais pour aider l'élève en difficulté. Deux idées (déjà mises en Å“uvre, mais peut-être de façon peu rigoureuse, trop sporadique) : l'aide aux devoirs pour l'élève volontaire ayant des difficultés de compréhension ; un suivi individualisé de type tutorat pour l'élève qui refuse de travailler.

 

Pour les devoirs à faire à la maison, il faudrait s'entendre sur les attentes des professeurs au collège : par expérience, nos élèves les plus en difficulté ne comprennent pas la consigne et doivent donc être accompagnés dans la lecture de l'énoncé ; et une fois la consigne explicitée, ils ne peuvent pas faire plus de deux ou trois exercices par soir (car ils mettent beaucoup de temps à réaliser leurs travaux).

 

Il y a aussi les problèmes de violence : pour l'adolescent concerné, souvent lui-aussi victime de violence, le suivi psychologique et médical est souvent trop lent à se mettre en place, et quand cela s'avère nécessaire, les structures qui peuvent l'accueillir pour l'aider à se reconstruire n'ont pas suffisamment de places.

 

Et avant d'envisager ces cas extrêmes, une réflexion est à mener pour former les professeurs à de nouvelles approches (par exemple la sophrologie, l'haptonomie dont parle le magazine « l'enseignant Â» n° 206 Juin 2017 du SE-Unsa) pour que chaque enseignant puisse plus facilement réguler les problèmes de comportement ou pour tout simplement faciliter le bien-être de l'élève (et le sien).

 

De plus, pour assurer un meilleur suivi et une meilleure compréhension des attentes des professeurs vis à vis des savoirs et compétences, il faudrait être capable de communiquer ces attentes (par exemple à l'aide d'une liste commune) de manière claire et lisible à chaque élève, à chaque parent. Ainsi chaque apprenant (ainsi que son responsable légal) serait en mesure d'identifier les savoirs et compétences attendus en fin de cycle 3, et en fin de cycle 4. Et chaque enseignant aurait un discours plus clair, en terme d'évaluation et de remédiation notamment (sachant que dans le cadre d'une séance, il est toujours possible de dépasser les savoirs et compétences attendus, mais que ceux-ci ne doivent pas être évalués pour valider un niveau de fin de cycle). Dans certaines matières (en maths par exemple), il faudrait alléger les programmes pour que cela soit possible. L'efficacité de la remédiation serait alors amplifiée (par le biais d'une progression spiralée, d'une pédagogie différenciée au sein de la classe, de l'aide aux devoirs, du tutorat ...).

 
 
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