SECTION ACADÉMIQUE SE-Unsa de CLERMONT FERRAND - MAISON DU PEUPLE - 29 RUE GABRIEL PERI - 63000 CLERMONT FERRAND
Tél. 04 73 19 83 85 - ac-clermont@se-unsa.org
Monsieur le Recteur,
Notre système Educatif est extrêmement fragilisé et ne tient que par la conscience professionnelle de ses agents. Quel que soit leur métier et leur place, ils ont la volonté de maintenir les écoles, collèges et lycées ouverts, mais sont en colère et parfois au bord de l’épuisement professionnel.
Plusieurs points sont absolument incontournables pour l’UNSA-Education :
Cette voie de formation doit être respectée, considérée et valorisée. Les enjeux liés aux décrochage scolaire et à l’insertion professionnelle sont fondamentaux.
Sur le terrain, les enseignants exercent des fonctions de plus en plus complexes auprès d’un public souvent fragile. Ils attendent d’être épaulés et accompagnés dans cette mission noble mais compliquée.
Monsieur le Recteur, notre organisation souhaite aller au-delà du débat sur la crise sanitaire. Celle-ci qui finira par passer, ne doit pas masquer la fragilité de notre système éducatif face à la montée des violences qui s’ancrent dans le quotidien.
Au comble de l’horreur, l’attentat terroriste islamiste dont a été victime notre collègue Samuel Paty ne peut rester sans réponse. L’hommage bâclé et donc raté ne pourra être rattrapé. Nous ne cachons pas que cela restera comme une blessure. Il y a des symboles qui marquent les esprits.
Mais désormais, va-t-on laisser les choses en l’état ou va t’on s’attaquer courageusement aux racines de ce mal ?
Les professeurs doivent être confortés, protégés. Ce n’est pas l’autocensure qui règlera la situation mais l’affirmation de l’obligation scolaire dans toutes les matières, les sanctions contre tout débordement et la mise en place d’un accompagnement éducatif renforcé pour contrebalancer l’influence des groupes de pressions sur nos jeunes.
La jeunesse doit pouvoir s’émanciper et construire son esprit critique sur la base des sciences, des arts et des sciences humaines dispensée à l’école.
Ce travail nécessite courage et persévérance. C’est une œuvre qui durera des années mais elle doit commencer dès maintenant. Nous ne ressentons pas au niveau du ministère, la prise de conscience nécessaire. Il ne peut y avoir de demi-mesure sauf à accepter à terme d’être emporté par les vagues totalitaires et fondamentalistes. Nous en sommes très près. Il n’y a qu’a voir le succès des thèses complotistes qui pullulent sur tous les sujets.
La société est malade, ivre de sa violence. Nous sommes dans un moment charnière de notre histoire, les dirigeants politiques doivent être à la hauteur de la situation. Si l’école doit inclure, protéger, émanciper les jeunes, la société quant à elle doit leur proposer un avenir collectif sans exclusion d’aucune sorte mais où les principes républicains ne souffriront d’aucune dérogation morale ou légales.