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SE-UNSA AIX-MARSEILLE


 Par SE-UNSA AIX-MARSEILLE
 Le  mardi 20 juin 2023

Quel impact du pacte en lycée pro ?

 

Après les annonces inacceptables sur la réforme de la voie pro, ont suivi celles du PACTE, la courroie nécessaire à la mise en place de la réforme. Le SE-Unsa Aix-Marseille décrypte les spécificités du pacte voie pro et les risques à s’engager dans ce dispositif car, pour le SE-Unsa, le pacte c’est NON !

 

Le pacte c’est quoi ?

Déjà, ce n’est pas de la revalorisation, soyons clairs. Le pacte, c’est : rémunérer des missions supplémentaires et non une augmentation du point d’indice.  Pour gagner plus, faudra travailler plus, beaucoup plus. En effet, comme d’habitude, le lycée professionnel a droit à sa spécificité, un pacte à 6 missions mais finalement sécable. Le gouvernement semble avoir pris conscience que le tout ou rien l'exposait à des convenues. Il a donc reculé. Les 6 missions demeurent néanmoins le cadre de référence que les proviseurs doivent privilégier et encourager.

Quatre missions de face à face élèves

  • Remplacement de Courte Durée : 18 heures.
  • Accompagnement des élèves (devoirs faits, options, stages de réussite) : 24h
  • Accompagnement dans la période post-bac : 24h
  • Enseignement complémentaire en groupe à effectifs réduits : 24h

Deux missions de rayonnement, pourrait-on dire, mais attention non quantifiées en nombre d’heures

  • Accompagnement des élèves en difficulté
  • Accompagnement vers l’emploi.
  • Découverte des métiers
  • Coordination de projets
  • Prise en charges des élèves à besoin particuliers
  • Lien école-entreprise

Pour résumer, le pacte ce sera jusqu'à 90 heures de plus par an qui se rajouteront au service de l’enseignant (les 2 HSA non refusables sont toujours d’actualité), et un temps non quantifiable pour les 2 dernières missions.

Alors, effectivement jusqu'à 7500 euros de plus dans le contexte actuel de tension sur le pouvoir d’achat, cela va faire réfléchir les collègues. C’est tout à fait légitime et compréhensible, surtout quand le ministre de la fonction publique nous annonce une augmentation « mirifique » de 1.5 % à compter du 1er juillet mais le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?

S’engager dans le pacte, c’est mettre le doigt dans l’engrenage d’une dépendance accrue face aux équipes de direction. Des dérives existent déjà mais avec le pacte c’est « « all inclusive » pour les proviseur(e)s qui auront juste à brandir l’argument magique : « vous avez signé un pacte, non ? » Dans certains établissements, tout se déroulera en bonne entente, mais parfois les relations ne sont pas si simples.

S’engager dans le pacte, c’est mettre de la concurrence dans les équipes, car le gouvernement ne communique pas trop sur le sujet mais le nombre de pacte par établissement n’est pas infini. Une fois de plus, et comme c’est déjà le cas pour les IMP, clientélisme et arbitrage vont être de mise. (A ce stade, aucune information si le conseil d'administration validera les pactes ou sera juste informé).

S’engager dans le pacte, c’est aussi assumer une charge de travail qui impactera la qualité d’enseignement de notre emploi du temps classique. Les dernières études montrent que les enseignants travaillent déjà plus que les 35 heures par semaine (43 h). Avec le pacte en route pour la semaine de 50 heures.

S’engager dans le pacte, c’est surtout accepter que notre travail ne mérite pas une VRAIE revalorisation. Ce n’est pas le doublement de l’ISOE part fixe qui va combler la hausse du coût de la vie. Notre président avait annoncé 10 % de hausse pour les enseignants. On en est loin, on se dirige plutôt vers 3% pour certains et 30% pour d’autres mais bon, avoir des gagnants et des perdants, c’est un peu le crédo de notre président, tout comme les engagements non-tenus.


Pour le SE-Unsa, le pacte n’est en rien l’outil de rattrapage de la rémunération des enseignants français

La revalorisation, c’est l’augmentation du point d’indice sans contrepartie.