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SE-UNSA AIX-MARSEILLE


 Par SE-UNSA AIX-MARSEILLE
 Le  mercredi 27 mars 2019

Enquête « réforme du lycée et du bac » du SE-Unsa : une offre d’enseignements en demi-teinte

 
Du 6 au 20 mars 2019, le SE-Unsa a interrogé les enseignants de lycée sur la préparation de la rentrée 2019 et la mise en œuvre concrète des changements prévus pour l’offre d’enseignement aux lycées, l’orientation et les nouvelles épreuves du baccalauréat. L’enquête a recueilli 3264 réponses (dont 27 % de la part d’adhérents du SE-Unsa). Quel est le ressenti des enseignants sur la mise en place de la réforme du lycée et du bac ?
 
Offre de spécialités et d’enseignements  : les acteurs de terrain ne sont pas convaincus !
 
Dans les résultats de l’enquête, ce n’est pas l’offre de spécialités qui pose problème : les 7 spécialités majeures sont bien présentes dans la plupart des établissements, mais la situation est plus compliquée pour les spécialités rares (NSI, arts, LCA).
50,16 % des enseignants interrogés par le SE-Unsa trouvent cette offre satisfaisante dans leur établissement.
En revanche pour l’offre d’options, seuls 38,24 % seulement la trouvent satisfaisante.
 
Le principe même de la réforme, avec un choix de spécialités et d’options pour construire progressivement l’orientation des élèves, n’a pas convaincu les enseignants : 66,18 % des collègues interrogés ne pensent pas « qu’un système de choix de spécialités et d’options permettra une construction plus progressive du projet des élèves ».
Pour les adhérents SE-Unsa, les chiffres sont plus nuancés :
  • seuls 51 % ne sont pas convaincus par le système du choix de spécialités et d’options
  • 27 % sont confiants dans cette nouvelle approche.
En décembre 2017, dans une enquête adressée par le SE-Unsa à ses adhérents, près de 60 % des répondants favorisaient un système modulaire de choix de spécialités et plus de 25 % un tronc commun élargi. Le désenchantement des enseignants qui étaient en faveur d’une réforme du bac et du lycée est patent face à la réalité de la mise en œuvre défaillante de la réforme sur le terrain.
 
Concernant les mathématiques, 69,44 % des répondants pensent que l’offre de spécialités et d’options ne permet pas d’assurer une offre adaptée pour l’orientation de tous les élèves.

Pour le SE-Unsa, la création d’un enseignement optionnel de mathématiques complémentaires dès la première permettrait à tous les élèves de bénéficier d’un bagage minimum dans cette discipline au cycle terminal.
 
Ce que demande le SE-Unsa
  • une carte des spécialités favorisant les établissements les moins attractifs, notamment dans les quartiers prioritaires, comme le gouvernement s’y était engagé
  • des dotations renforcées pour permettre l’ouverture de groupes d’enseignements de spécialité supplémentaires
  • la création d’une certification NSI permettant aux enseignants de lycée d’enseigner « numérique et sciences numériques »  sans créer un concours spécifique
Une mise en œuvre en décalage avec les objectifs annoncés
 
Début février, le SE-Unsa appelait le gouvernement à prendre rapidement des mesures d’ajustement ou à reporter la réforme. Aujourd’hui, à quelques mois de la rentrée 2019, la tension est palpable dans les établissements. Pour les enseignants des lycées, la mise en route de la réforme s’annonce mal.

Le SE-Unsa alerte le gouvernement sur l’échec à venir de la réforme. Il est encore de reporter sa mise en œuvre à la rentrée 2020 pour se donner les moyens et le temps d’apporter des réponses à tous les problèmes déjà identifiés.

 
>> Lire l’article Enquête "réforme du lycée et du bac" du SE-Unsa : chronique d’une réforme sabotée