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SE-UNSA AIX-MARSEILLE


 Par SE-UNSA AIX-MARSEILLE
 Le  dimanche 28 janvier 2018

Réforme du bac : sondage des adhérents d’Aix-Marseille

 

Bac et lycéeLe jeudi 25 janvier 2018, la commission Mathiot présentait ses conclusions par la remise de son rapport au ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer. Cette commission a rencontré de nombreux acteurs éducatifs (enseignants, élèves, parents, associations disciplinaires, syndicats...) afin d'explorer des pistes permettant une refonte générale du bac (et ainsi, une réorganisation conjointe du lycée) dans le cadre de la lettre de mission du gouvernement, pour le moins succincte (alléger son organisation, favoriser l'accès au supérieur des lycéens).

Pour information, le contenu de ce rapport est disponible sur le site du ministère en cliquant sur lien suivant : 

http://cache.media.education.gouv.fr/file/Janvier/44/3/bac_2021_rapport_Mathiot_884443.pdf

Notre académie a été l'une des trois visitées par la commission en décembre dernier, ce qui nous avait permis de vous informer sur l'état d'avancement des travaux de la commission. Nous avions publié alors un large compte-rendu (accessible en cliquant ici) et nous constatons que le contenu du rapport confirme les annonces alors faites. 

Suite à cette visite, et avant de connaître les futurs arbitrages du ministre, dont rien à l'heure actuelle ne permet d'affirmer qu'il suivra les recommandations de la commission, le SE-Unsa Aix-Marseille avait souhaité consulter tous ses adhérents sur le sujet, du premier au second degré, dans la logique de son ambition première, être un syndicat de la maternelle au lycée (l'intégralié des résultats est disponible ci-dessous, au format .pdf)

Grâce à votre participation, plusieurs tendances se dessinent. Tout d'abord, un constat semble largement partagé : le bac, dans sa forme actuelle, n'est plus adapté ni aux exigences pédagogiques, ni au cursus étudiant, étant déconnecté de l'orientation vers le supérieur. Une large majorité se dégage en faveur d'une réforme du bac (près de 73%). 

Souhaiter une réforme ne signifie pas soutenir toute réforme. En effet, si certaines pistes envisagées par la commission peuvent séduire (en particulier un recentrage du bac sur des matières fortes), la désorganisation potentiellement engendrée en amont au lycée suscite des inquiétudes légitimes. La garantie d'horaires disciplinaires, la remise en cause potentielle des statuts, la fragilisation de certaines disciplines sont autant de portes ouvertes vers un inconnu douteux

Spécificité forte dans notre académie, le maintien des dispositifs d'éducation prioritaire dans les lycées est très largement soutenu (plus de 80%) ce qui rappelle l'urgence d'un réexamen de cette question dans les prochains mois, débat repoussé depuis trop longtemps. Le SE-Unsa Aix-Marseille s'est toujours battu pour le maintien de ces dispositifs qui ont fait leurs preuves et nous continuerons à le faire, avec le soutien de nos adhérents.

Enfin, la réforme du collège, soutenue par notre organisation, notamment dans sa portée pédagogique novatrice, se prolonge dans nos appréciations et nos souhaits d'une réforme pédagogique du lycée. En effet, le renforcement de la LV2, l'interdisciplinarité valorisée tout comme la pratique de l'oral (notamment par la perspective du Grand Oral), sont des perspectives soutenues par nos adhérents.

Nous remarquons que la commission Mathiot s'engage toutefois assez peu sur le terrain pédagogique, posant en préalable la question de l'organisation du bac et du lycée, conformément à sa lettre de mission. Pourtant, la commission le rappelle elle-même : le bac pèse largement sur les ambitions pédagogiques du lycée, comme un horizon indépassable, orientant les programmes vers les épreuves de ce seul examen et formant ainsi un carcan problématique notamment dans la préparation aux études supérieures, renforçant alors les inégalités sociales déterminantes dans la réussite post-bac des élèves...

Nous pouvons alors nous étonner d'un raisonnement inverse au constat, posant de nouveau en préalable le point d'arrivée (le bac), au lieu de proposer l'organisation idoine en fonction d'ambitions et d'exigences pédagogiques clairement définies. 

Jean Renoux

Responsable académique Agrégés

Chargé de la question "réforme du bac" pour le SE-Unsa Aix-Marseille