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SE-UNSA AIX-MARSEILLE


 Par SE-UNSA AIX-MARSEILLE
 Le  mercredi 25 janvier 2017

Déclaration liminaire de l’UNSA Education Aix-Marseille au CTA du 24 janvier 2017

 

Comité Technique Académique d’Aix-Marseille du 24 janvier 2017

Déclaration liminaire de l’UNSA Education

Monsieur le Recteur,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité technique académique,

La dernière dotation de ce quinquennat confirme l’effort budgétaire important et indispensable inscrit dans la refondation de l’École. Pour l’Unsa Éducation, à l’échelle nationale, la révision des critères objectifs d’attribution des moyens pour les préciser, les objectiver et les rendre plus pertinents a constitué un progrès.

A l’échelle académique, nous saluons la priorité donnée au premier degré avec cette dotation académique de 255 ETP supplémentaires sur 462 ETP. Cette priorité et sa déclinaison via le plus de maitres que de classes et la scolarisation des deux ans dans des zones sensibles doivent être amplifiées car les objectifs que le ministère s’était fixé n’ont pas partout été atteints.

Pour le second degré,  la répartition académique des 200 ETP supplémentaires avec 100 ETP pour les collèges et 100 ETP pour « le reste », nous semble quelque peu abrupte. Si nous constatons que pour les lycées, les moyens annoncés couvrent non seulement l’évolution démographique mais permettent également, plus qu’un simple maintien des conditions d'enseignement, une réelle amélioration tout en fléchant des moyens supplémentaires pour les établissements dont les élèves sont les plus fragiles et socialement défavorisés, nous avons le sentiment que les moyens des collèges sont en deçà de ce qui avait été envisagé. Peut-être un effet vases communicants plutôt dommageable !

Dans les faits, nous le savons, un élève de collège utilise moins de moyens qu’un élève de lycée ce qui s’explique par le système des options et des filières dans le second degré. Dans les collèges, un des objectifs de la réforme consistait justement à diminuer ce système de filières pour dégager davantage de moyens, les « marges profs », afin de développer les dédoublements et de pratiquer la co-animation. Ces moyens dégagés devaient s’étaler sur deux années, 2016-2017 et 2017-2018. Il y a donc, de la part des enseignants de collège, une attente légitime à ce sujet car la moitié des postes annoncés doit encore être attribuée et répartie afin de permettre le passage de la DHS (dotation horaire supplémentaire) de 2,75 à 3 h comme le prévoit la réforme du collège.  

Or selon nous, l’évolution démographique dans les collèges de l’académie nécessitait au moins 69 ETP. Quant au coût de l’évolution de la DHS, on peut l’évaluer sans difficulté à  63 ETP. On arrive donc à un total de 132 ETP alors que seulement 100 ETP sont proposés.  Même si les collèges de l’éducation prioritaire, mieux dotés que les autres, travaillaient à moyens constants, il manquerait encore une vingtaine de postes. Il y a là une insuffisance de moyens qui risque d’être pénalisante pour un véritable accompagnement de la réforme des collèges dans les mois à venir. Nous souhaitons donc que la marge de réserve académique soit utilisée en priorité pour les collèges. Répétons-le, pour réussir, la réforme des collèges doit être accompagnée et soutenue. La réussite de nos élèves ne peut se faire à moyens constants.

Pour l’Unsa Éducation, la réussite des élèves passe aussi par des enseignants formés, tant en formation initiale que tout au long de leur activité professionnelle. Les récentes enquêtes internationales d’évaluation des systèmes éducatifs l’ont une fois encore démontré : la formation continue, le développement professionnel des professeurs sont des leviers incontournables si l’on veut faire vivre, renforcer et poursuivre la première étape de la refondation que nous vivons. Cette formation continue aura été le parent pauvre de cette ambition refondatrice. Il y a maintenant urgence à avancer de façon très volontariste sur cette question.

Par ailleurs, concernant la fusion des DSDEN alpines, nous tenons à attirer votre attention sur la vive inquiétude des personnels administratifs concernés par un éventuel projet visant à réorganiser les services et le pilotage des DSDEN 04 et 05, dans le contexte territorial particulier et géographiquement complexe de ces deux départements, qui ont très récemment fait l’objet d’une convention de ruralité.

Il est indispensable que des garanties pérennes d’emploi au sein de leurs structures actuelles leur soient apportées. Il importe également que soit durablement préservé un service public d’éducation de qualité et de proximité, pour l’ensemble des usagers et des personnels concernés. Il ne peut y avoir de réorganisation efficiente sans les personnels.

Enfin, l’UNSA Education Aix-Marseille rappelle qu’il est urgent et nécessaire d’intégrer les lycées dans l’éducation prioritaire. Toutefois, il n’est en aucun cas question pour nous de remettre en cause la réforme de l’éducation prioritaire mise en place dans les écoles et les collèges avec les REP et les REP+. La dimension pédagogique de cette réforme est essentielle et primordiale. Les moyens supplémentaires dans les écoles et les collèges doivent avant tout permettre de travailler autrement et de mettre en place de nouvelles approches pédagogiques, de nouvelles modalités de travail. C’est cette démarche que nous souhaitons voir se développer pour les lycées !

C'est donc dans ce cadre et sur la base d'une revendication simple et claire - le lancement du chantier sur l'intégration des lycées dans l'éducation prioritaire - que l’UNSA Education Aix-Marseille soutient les enseignants et personnels d’éducation des lycées ex-ZEP qui se mobilisent pour l'obtention de cette revendication.