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SE-UNSA AIX-MARSEILLE


 Par SE-UNSA AIX-MARSEILLE
 Le  vendredi 20 janvier 2017

Indispensable coéducation : un exemple associatif

 

L’éducation est coéducation. L’Ecole est un élément éducatif essentiel, elle n’en est pas le seul. Dans son manifeste Oxygènes(s), l’Unsa Education définit l’Education comme une démarche globale, partagée, et complémentaire. Dans les territoires de France, de nombreuses initiatives associatives existent animées de cette volonté de contribuer à la construction des futurs citoyens dans les valeurs républicaines. PARI, en est un exemple, dans le département du DOUBS, que nous vous faisons découvrir ici, parce que les expériences des uns peuvent éclairer et enrichir les idées des autres !


L’association PARI accompagne l’enfant dans sa scolarité, elle veut faciliter l’insertion scolaire, sociale et professionnelle des jeunes, et soutenir le parent dans son rôle d’éducateur. Implantée à Besançon, quartier populaire de Planoise, depuis 1981, elle soutient près de 400 enfants et jeunes de 6 à 20 ans en mobilisant une équipe de  9 permanents, 80 bénévoles, 4 volontaires du service civique. L’accueil est organisé chaque jour de 14h à 19h pour des activités diverses qui vont de l’aide aux devoirs en passant par des ateliers éducatifs pour enfants allophones ou des activités culturelles partenariales avec les structures de la ville (Musée, Patrimoine, Théâtre, Bibliothèques, Cinémas), ou encore des visites citoyennes pour découvrir le fonctionnement d’une mairie, du Conseil départemental, …


L’UNSA Education a rencontré le président de l’association Alain Pugin et son directeur Imed Jendoubi.


Comment les bénévoles ou permanents de votre structure accompagnent les enfants et les jeunes ?
Chaque jour après l’école, des salles d’accueil sont ouvertes et organisées de manière à choisir la forme de travail souhaitée : salle d’autonomie, salle d’entraide, salle informatique, salle d’accompagnement. En fonction de la salle choisie, la présence adulte va varier. Il n’est pas possible de proposer une individualisation de l’aide à chaque enfant ou jeune sur la totalité du temps qu’il va passer dans les locaux. En revanche, si de l’aide est demandée, elle sera toujours apportée. A l’association, on insiste beaucoup sur la méthodologie à apporter aux élèves pour les aider à devenir autonomes dans leurs devoirs. Le temps consacré à cette prolongation du  travail de classe est limité, il se prolonge par des ateliers culturels qui vont enrichir les enfants et adolescents pour contribuer à leur formation globale de futur citoyen : astronomie, chorale, programmation informatique, langage oral, cuisine …
Vivre ensemble, réfléchir et agir ensemble sont tout aussi importants que faire ses devoirs. C’est ce que nous tentons de faire comprendre aux parents qui nous confient leurs enfants. La rencontre avec des adultes qui vont porter un regard sans jugement sur eux et pratiquer une écoute empathique, va contribuer à redonner confiance à ces jeunes pour qui le déterminisme social est une vraie réalité. En outre, les permanents proposent chaque semaine, des sorties culturelles (concert, théâtre, expositions, visites…), pour les parents, les enfants, les jeunes, en soirée ou le samedi. Dès leur plus jeune âge, les enfants qui viennent vers nous ont conscience que leur avenir n’est pas rose, notre mission est de leur donner de l’espérance et d’ouvrir des possibles.
Quelle place trouvent les parents dans l’aide apportée à leurs enfants dans votre association ?
Les parents ont des formes de participation et d’engagement variées. Tout d’abord, il y a une adhésion financière modeste et symbolique de 5 euros puis de 15 à 25 euros par an de cotisation par enfant fréquentant la structure. Nous sommes dans un quartier de grande pauvreté et parfois cette somme est difficile à donner. Nous tentons le plus souvent de proposer des sorties et animations culturelles gratuites. Certains parents donnent des coups de mains ponctuels sur des événements conviviaux, d’autres deviennent bénévoles de l’aide aux devoirs, et d’autres entrent au conseil d’administration de l’association. Certains viennent aussi aux cours de français oral ou écrit que nous proposons, nous avons recruté une permanente diplômée en français langue étrangère (FLE) dont le poste est dédié spécifiquement à cette dimension. De plus, une des missions de nos permanents est l’accompagnement des parents lors des rencontres avec les professeurs en collège, ou lors des conseils de classe.  Nous avons aussi des groupes de parole sur des questions éducatives, des rencontres à thème comme par exemple l’enfant et le temps passé devant les écrans.

Quels liens tissez-vous avec les acteurs éducatifs des écoles et établissement de votre zone géographique ?
Parmi nos bénévoles, certains sont des enseignants en retraite qui ont une bonne connaissance du quartier et de l’institution. Cela nous permet de rencontrer les équipes d’écoles une fois par an, parfois de participer à leurs conseil d’école ou de maîtres, pour leur faire part de notre philosophie et de nos actions. Nous avons également des bénévoles qui interviennent directement dans certaines écoles pour des élèves en grande difficulté sur le temps périscolaire d’aide aux devoirs. Dans le second degré, nous avons tissé des liens étroits de plusieurs natures : membre de conseil d’administration de certains établissements, accueil des élèves exclus temporairement des collèges ou lycées à l’association, rencontres régulières avec les équipes de direction ou de professeurs, échange avec la coordinatrice REP. L’association PARI est souvent médiatrice entre les parents et l’institution scolaire quand le dialogue est difficile.
Pour aller plus loin, le site internet de l’association PARI !