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SE-UNSA AIX-MARSEILLE


 Par SE-UNSA AIX-MARSEILLE
 Le  samedi 7 janvier 2017

Quel avenir pour l’éducation prioritaire en lycée ?

 

Comme l’a montré le rapport du CNESCO de septembre 2016, mettre en place une politique efficiente et efficace d’éducation prioritaire en France n’est pas chose simple. La refondation de l'éducation prioritaire, qui n'est pas prise en compte dans le rapport, ne se résume pas seulement à une allocation de moyens supplémentaires et à une indemnité. Elle s'accompagne aussi, faut-il le rappeler, de la reconnaissance d'un temps de travail collectif et de formations dans les REP+, ainsi que d'un questionnement pédagogique avec le référentiel de l'éducation prioritaire.

Le SE-Unsa a accompagné avec beaucoup de vigilance et de rigueur la refondation de l’éducation prioritaire, telle qu'elle est décrite dans la circulaire parue au BO n° 23 du 5 juin 2014 avec une nouvelle carte, de nouvelles modalités de travail et un accompagnement plus professionnel des équipes. (Voir à ce sujet notre article : "Education prioritaire refondée" ).

Dès 2014 lors du lancement du plan pour l’éducation prioritaire, le SE-Unsa avait alerté le ministre de l’Education nationale de l’époque, M. Vincent Peillon, sur l’absence des lycées dans le dispositif qui accueille majoritairement des jeunes socialement défavorisés. Le cabinet du ministre nous avait répondu (lire la réponse) que les lycées pourraient être classés en REP dans le cadre de la future cartographie établie pour la rentrée 2015. Mais force est de constater qu’il n’en a rien été.

Le 5 décembre 2016, le SE-Unsa avait une nouvelle fois saisi la ministre par courrier sur la nécessité de prendre en compte les lycées dans l’éducation prioritaire. (article en ligne avec la lettre en PJ)

 Des moyens transitoires ont ainsi été obtenus et mis en œuvre :

  • La clause de sauvegarde du régime indemnitaire initialement de 2 ans a été prorogée de 2 ans (jusqu’en 2019).
  • Une dotation spécifique de 450 emplois nouveaux à la rentrée 2017 pour les lycées et lycées professionnels les plus défavorisés". (voir pièce jointe : carte scolaire 2017). Ces emplois devraient permettre " d’abaisser le nombre d’élèves par classe et d’améliorer le nombre d’adultes dans les établissements". (voir décompte par académie en pièce jointe).

Le 14 décembre, le cabinet de la ministre nous a répondu en substance que la ministre souhaitait que ces moyens soient pérennisés jusqu’à la redéfinition, dans les années à venir, de la nouvelle politique d’éducation prioritaires pour les lycées. (lire la réponse du cabinet de la ministre)

Alors oui, ce travail aurait dû être réalisé depuis bien longtemps, dès 2014-2015. Aujourd’hui, les enseignants n’ont aucune garantie de la future politique éducative qui sera menée suite aux prochaines échéances électorales.

Pour le SE-Unsa, la sortie des lycées de l’éducation prioritaire n’est pas envisageable. Cela aboutirait, répétons-le, à une dislocation des équipes pédagogiques et à une dégradation des conditions d’encadrement des jeunes. Le ministère doit maintenant prendre ses responsabilités et lancer le chantier des lycées dans la nouvelle cartographie de l’éducation prioritaire.

Toutefois, pour le SE-Unsa, il n’est en aucun cas question de remettre en cause la réforme de l’éducation prioritaire, les REP et les REP+. La dimension pédagogique de la réforme est pour nous essentielle. Les moyens supplémentaires dans les écoles et les collèges doivent avant tout permettre de travailler autrement et de mettre en place de nouvelles approches pédagogiques, de nouvelles modalités de travail. C’est cette démarche qu’il faut obtenir pour les lycées !

C'est donc dans ce cadre et sur la base d'une revendication simple et claire - le lancement du chantier sur l'intégration des lycées dans l'éducation prioritaire - que le SE-Unsa soutient les collègues des lycées ex-ZEP qui se mobilisent pour l'obtention de cette revendication.

Guillaume PELLÉ - Philippe PEYRONNIN

voir aussi :

 

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