C’est le genre de film/documentaire qui bouscule et qui peut vous laisser K.O. quelques instants. Tout paraît simple et tellement évident… ! Etre juste capable de…! Et eux l’on fait ! Eux, un couple de retraités, Christian et Marie-France des Pallières, qui en vingt ans sortiront 10 000 enfants des puanteurs et de la fange des décharges à ciel ouvert de Phnom-Penh.

Leur démarche a été pragmatique : être juste à l’écoute, à l’écoute des enfants, des parents,  de la culture khmère… et avancer pas à pas, avancer toujours et encore tant la tâche est titanesque. Pas de donateurs institutionnels mais des milliers de parrainages venus de France, d’Europe et d’ailleurs recueillis un à un à l’occasion de tournées estivales.

On est ainsi passé de quelques centaines de repas distribués à des enfants en guenilles aux plaies et aux carences innombrables à la construction du bâtiment de la première école puis d’un second et encore d’un autre. Formation primaire, puis secondaire et enfin création de filières professionnelles, en vingt années la petite association humanitaire est devenue une véritable entreprise accueillant des milliers d’élèves et d’étudiants encadrés par des dizaines d’enseignants khmers formés aux pédagogies actives.

Pour cette association (PSE), il n’y a que la misère qui soit démesurée. Pour le reste, c’est sobriété, humilité et modestie. Si le film de Xavier de Lauzanne a quelques travers certainement suscités par l’enthousiasme du réalisateur, l’essentiel est ailleurs et fait rapidement oublier un léger penchant pour l’hagiographie.

En alternant images d’archives et images du présent, le film nous montre le chemin parcouru par ces gamins devenus adultes. C’est parfois éprouvant mais toujours très émouvant. Un bel exemple de générosité et d’humanité.  Philippe Peyronnin

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