La réforme du lycée et du baccalauréat voulue par J.M Blanquer est entrée dans sa phase d’application et, pour la première fois, les élèves de seconde sont appelés à choisir leurs futurs enseignements optionnels en dehors des séries ES, L et S.

Inquiet des problèmes rencontrés sur le terrain, le SE-Unsa Aix-Marseille s'est tourné vers ses adhérents enseignant en lycée général et technologique par le biais d’une enquête questionnant la mise en œuvre de la réforme. Si une large proportion de collègues affirme ne pas soutenir la réforme, ils ne sont que 45% à mettre en avant l’insuffisance des moyens comme raison principale de leur opposition tandis que 55% situent ailleurs la source de leurs inquiétudes. Les problèmes mis en avant par ces collègues concernent les programmes jugés inadaptés, le retour implicite des séries traditionnelles et l’absence d’une réelle articulation avec le supérieur.

Ces écueils sont inévitables dans la mise en œuvre actuelle : la diversification des parcours est entravée d’une part par le choix légitime des options de proximité et d’autre part par l’absence de concertation avec le supérieur qui, tout aussi légitimement et dans le cadre d’une mise en œuvre précipitée, conduit à construire des parcours reproduisant les anciennes séries. De plus, aucune obligation n’est faite de constituer pour le tronc commun des classes mixtes indépendantes des enseignements optionnels choisis. Enfin, on peut regretter que cette réforme écarte les séries technologiques qui méritent la même attention que les séries générales.

Ces résultats montrent que les collègues interrogés ne souhaitent pas maintenir le statu quo sur le fonctionnement du lycée mais soutiennent au contraire le décloisonnement des séries qui constituait l’un des objectifs affichés de la réforme. Leur inquiétude, partagée par le SE-Unsa Aix-Marseille, porte ainsi principalement sur le dévoiement des intentions de cette réforme par rapport aux objectifs initiaux affichés dans le rapport Mathiot. La précipitation qui a mené à une mise en œuvre bâclée et dénuée de toute concertation constitue ainsi la principale raison de l’opposition des équipes.

Fort de ce constat, le SE-Unsa Aix-Marseille demande le report de la réforme, selon le calendrier ci-dessous :

• 2019-2020 : seconde

• 2020-2021 : première

• 2021-2022 : terminale

Ce report pourrait être l’occasion d’écouter et de faire enfin confiance aux acteurs de terrain et aux organisations syndicales qui les représentent afin de prendre en compte les difficultés rencontrées.

Magloire HAZOUMÉ

Secrétaire académique

SE-Unsa Aix-Marseille

Marseille, le 08 mars 2019