SECTION ACADÉMIQUE SE-Unsa d'AIX MARSEILLE - 14 Rue Louis ASTOUIN - 13002 MARSEILLE
Tél. 04 65 85 95 27 - ac-aix-marseille@se-unsa.org

 
Rapport Pochard 1° Analyse (par P. Peyronnin)
Article publié le mercredi 5 mars 2008.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter
Rapport Pochard : premières analyses !
 
 

La commission dirigĂ©e par Marcel Pochard a remis au ministre Xavier Darcos son rapport le 4 fĂ©vrier 2008. Ce « livre vert sur l’évolution du mĂ©tier d’enseignant Â», passe au scanner de l’analyse, sur 271 pages, le mĂ©tier d’enseignant. En première partie, on y trouve tout sur l’enseignant de 2007 : son profil, sa formation, ses conditions de travail et de salaires, ses pratiques professionnelles ainsi que son « malaise Â». Un inventaire parfois contestable et lacunaire qui n’échappe pas toujours aux gĂ©nĂ©ralisations abusives. En seconde partie, ce sont les perspectives d’évolution pour l’école (essentiellement le collège et lycĂ©e) et les enseignants qui sont recherchĂ©es. On ressent toutefois que le cadre de rĂ©flexion de la seconde partie est conditionnĂ© par l’austĂ©ritĂ© budgĂ©taire et que l’exercice ainsi imposĂ© est incontournable. En consĂ©quence, si des Ă©volutions doivent avoir lieu, elles devront se mettre en place Ă  budget constant ! Par ailleurs, la commission explore des voies, ouvre des pistes dans bien des domaines, mais sans prononcer un avis clair et tranchĂ©. Dans cette mosaĂŻque de propositions parfois contradictoires difficile de trouver parfois une cohĂ©rence Ă  l’ensemble.

Ph. Peyronnin 

 
 

Voici un très bref rĂ©sumĂ© des principaux thèmes abordĂ©s accompagnĂ© de commentaires :

 
 

Thèmes abordés

Propositions commission

Commentaires
 

Quelles responsabilités nouvelles données aux établissements?

 

- diplĂ´mes et programmes restent nationaux mais davantage d’autonomie donnĂ©e aux Ă©tablissements dans l’organisation pĂ©dagogique pour une meilleure prise en compte des besoins locaux . Cela se traduit par : - amĂ©nager autrement les horaires des Ă©lèves

- décloisonner à certains moments les disciplines pour organiser des modalités de regroupement.

- DGH : augmenter la marge de manĹ“uvre Ă  10 %
 

- On ne peut ĂŞtre que favorable Ă  davantage d’autonomie dans un cadre dĂ©terminĂ© et national. Cette adaptation aux spĂ©cificitĂ©s locales est nĂ©cessaire surtout pour venir en aide aux Ă©lèves les plus en difficultĂ©. Toutefois, ce travail d’amĂ©nagement permanent demande beaucoup de temps, de concertation et de rĂ©flexion. Cela ne peut simplement s’ajouter au temps d’enseignement des collègues. 

- IntĂ©ressante proposition d’augmenter la marge de manĹ“uvre de la DGH Ă  au moins 10% Ă  condition que les Ă©quipes pĂ©dagogiques puissent profiter pleinement de cette libertĂ©.  

 
 

Quelle nouvelle dĂ©finition du rĂ´le du chef d’établissement ?

( + rĂ´le du CA)
 

- revoir les modalités de recrutement et de formation des chefs d’établissement pour les doter de compétences plus larges

- dissocier la présidence du CA de la fonction de direction d’établissement

- dans l’ensemble, le rapport insiste sur la nécessité de renforcer les pouvoirs du chef d’établissement (pilote le projet d’Etab. et évalue les personnels).

- le CA doit devenir un vĂ©ritable lieu de dĂ©libĂ©ration et de dĂ©cision. Importance du projet pĂ©dagogique et du conseil pĂ©dagogique (« support du travail collectif Â»).

 

- C’est plutĂ´t une bonne chose de vouloir dissocier prĂ©sidence du CA et direction de l’établissement. Cela Ă©vite la confusion des rĂ´les.

- Par contre, on retrouve cette confusion en donnant au chef d’établissement le pilotage du projet alors que l’on renforce son rĂ´le hiĂ©rarchique sur les personnels ( leur Ă©valuation dĂ©pendrait exclusivement du chef d’établissement !).

- Le chef d’établissement est transformĂ© en « manager Â» mais pour le renforcement des Ă©quipes pĂ©d. ou du conseil pĂ©d., peu de prĂ©cisions ou de moyens suggĂ©rĂ©s.

 
 

Quelle redéfinition du métier d’enseignant ?

 

- la commission reconnaĂ®t qu’il est très difficile d’évaluer le temps de travail des enseignants car les situations sont très variables. Elle reconnaĂ®t que si leur mission essentielle est d’enseigner, les enseignants accomplissent aujourd’hui bien d’autres tâches.

- le temps de travail reste définie sur le nombre d’heures de cours + HS mais la commission penche plutôt pour une annualisation du temps de travail qui laisse plus de souplesse pour mettre en place des cycles d’enseignement d’une semaine, d’un trimestre ou d’un semestre sur la base de 648 h/an pour tous (les agrégés recevant une compensation financière).

- la commission propose aux jeunes profs et volontaires de passer plus de temps dans l’établissement (4 à 8 h) contre rémunération mais reconnaît que les locaux ne sont guère adaptés actuellement.

- instauration de la bivalence en collègue par la crĂ©ation d’un CAPES bivalent, l’intervention de PLP en collège et l’instauration de mentions complĂ©mentaires aux concours 

 

- La commission reconnaĂ®t que dĂ©compter uniquement en heures de cours le travail des enseignants n’est pas satisfaisant mais conserve ce système. PlutĂ´t dĂ©cevant ! IntĂ©grer toutes les tâches et les missions des enseignants aurait Ă©tĂ© plus novateur et plus clair. Cela empĂŞcherait le cumul incessant d’obligations supplĂ©mentaires mĂŞme rĂ©munĂ©rĂ©es en HS.

- 648 h/an pour tous soit 36 semaines X 18 h, proposition comptable peu rĂ©aliste qui aboutirait Ă  un alourdissement de la charge de travail. Si l’annualisation peut ĂŞtre discutable, ce n’est certainement pas sur cette base lĂ .

- toutes les autres missions et tâches sont décomptées en primes et HS y compris la concertation. Toutefois le temps de travail d’un enseignant n’est pas extensible à l’infini ou alors c’est au détriment de la qualité de l’enseignement.

- Considérer la bivalence comme sans intérêt surtout pour les classes de 6e et 5e alors qu’elle est utilisée dans de nb pays européens ne paraît pas très sérieux. Par contre, envisager sa généralisation est très discutable. L’imposer à des enseignants monovalents non volontaires serait catastrophique mais ce n’est pas mentionné pas le rapport. Une refonte des champs disciplinaires constitue également une piste à suivre.

    
 

Quels recrutement, formation et carrière pour les enseignants ?

 
 

Recrutement : plusieurs hypothèses envisagĂ©es :

- concours nationaux à affectation académique

- concours simplifiĂ©s

- distinguer certification et recrutement ( crĂ©ation d’un master d’enseignement plus polytechnique qui permettrait d’être recrutĂ© )

dĂ©but de carrière : «  lesnouvelles recrues ont particulièrement retenu l'attention de la commission, qui recommande une plus grande vigilance dans leur

affectation et des amĂ©liorations des conditions matĂ©rielles de leur installation Â».

fin de carrière : « mieux valoriser l'expĂ©rience d'enseignants chevronnĂ©s, de leur offrir de nouvelles perspectives de carrière et de prĂ©venir des situations difficiles Â».

MobilitĂ© : commission y est favorable sur des formations ciblĂ©es vers une vĂ©ritable reconversion. Elle recommande une politique de mobilitĂ© fonctionnelle plus active.

PossibilitĂ© d’avoir accès Ă  des bilans de compĂ©tences et instauration de « rendez-vous Â» de carrière.

Formation continue : considĂ©rĂ©e comme insuffisante et trop formaliste. Il s’agit d’un droit. Il faut en faire un devoir et une nĂ©cessitĂ©.  

 

- 135000 enseignants partiront Ă  la retraite d’ici 2112. La commission propose des voies pour changer le profil des nĂ©o-recrutĂ©s et Ă  une diversification du recrutement (« ouvrir Ă  de nouveaux viviers sociaux et professionnels Â»). L’intention est louable mais il prĂ©fĂ©rable de conserver les concours ( il est toujours possible de les modifier et de les adapter Ă  de nouvelles exigences ce qui maintient l’équitĂ© et permet la sĂ©lection des meilleurs). 

- on ne peut ĂŞtre qu’en accord avec les propositions de la commission de ne pas laisser les plus jeunes et les plus expĂ©rimentĂ©s sur les postes les plus difficiles, de mieux les rĂ©munĂ©rer. Reste Ă  trouver des modes d’affectation adaptĂ©s et des compensations importantes pour les postes difficiles. Idem pour les fins de carrière, il est important de rĂ©duire le « face-Ă -face Â» et d’affecter les collègues en fin de carrière Ă  des tâches plus diversifiĂ©es. 

- Il y a effectivement nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper la formation continue et de la diversifier dans un dialogue constant avec les attentes des personnels.   

 

Quelles Ă©valuations des enseignants ?

 
 

- Evaluation des enseignants : souhait de la commission de « voir se dĂ©velopper un double regard sur le travail des enseignants et une implication plus forte du chef d’établissement aux cĂ´tĂ©s des inspecteurs Â». Remarque que la notation individuelle liĂ©e Ă  l’avancement est peu fiable … mais n’envisage pas sa suppression.. !

 

- volontĂ© d’individualisation des carrières par le « mĂ©rite Â» mais cela est bien difficile Ă  dĂ©finir et laisse la porte ouverte Ă  toutes les dĂ©rives et les iniquitĂ©s.

- renforcer l’évaluation des enseignants par le chef d’établissement risque de ne pas ĂŞtre forcĂ©ment plus Ă©quitable, comporte des risque de confusion de rĂ´les et de situations difficiles Ă  gĂ©rer par des responsables qui ne sont pas prĂ©parĂ©s Ă  ce travail de « management Â».  

- individualisation des carrières et travail en Ă©quipe sont-ils compatibles ?

- Notons que la commission ne dit rien sur l’inspection pédagogique individuelle actuellement totalement infantilisante et inutile.

- il serait nĂ©cessaire d’envisager d’autres modes d’évaluation (la commission envisage d’évoluer vers des formes d’évaluation plus collectives et la rĂ©alisation de rapport d’activitĂ©s… Ă  creuser).

 
 
 
 

 

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC