Comme chaque année, dans la première quinzaine d’octobre, vous serez appelés à voter pour désigner vos représentants au Conseil d’administration de votre établissement. Les taux de participation généralement élevés montrent l’intérêt des enseignants et des personnels d’éducation pour cette élection locale.

Paradoxalement, ce sont toujours un peu les mêmes visages que l’on croise dans les réunions des CA. Peu de renouvellement des élus comme si ce « parlement d’établissement Â», après le quitus donné, fonctionnait en vase clos, en tour d’ivoire dont on ne percevrait ici et là, que rumeurs, humeurs et éventuelles chamailleries.

Pourtant, c’est bien toute notre vie professionnelle, tout le fonctionnement de l’établissement qui est concerné par ces réunions bi-trimestrielles.

Alors peut-on ne pas être présent au CA si l’on veut être informé des multiples aspects de la vie de l’établissement… et surtout faire entendre la voix des enseignants sur tout ce qui les concerne ? Certainement pas !

Encore faudrait-il que cette instance de délibération et de décision ne devienne pas un « machin Â», une coquille institutionnelle sans vie réelle car coupée d’une communauté qu’elle est censée représenter, une caisse résonnant des sempiternelles motions revenant chaque année avec les mêmes termes et les mêmes postures sur les mêmes sujets. Bref un lieu où le débat ne serait plus que formel, illusoire, vain, un lieu au bord de la désertification comme c’est de plus en plus le cas dans un nombre croissant d’établissements. Un lieu d’échange captif tournant en rond entre deux ou trois personnes.

Alors si l’on veut redonner de la vigueur à cette forme de démocratie locale, il est nécessaire de revitaliser le débat en amont en associant le plus largement possible les équipes pédagogiques à la réflexion, à l’élaboration des décisions. C’est pour cette raison que le SE-Unsa d’Aix-Marseille se bat depuis plusieurs années pour que soit mis en place dans tous les établissements de l’Académie un Conseil pédagogique maître de son ordre du jour et exclusivement réservé à l’échange, à la réflexion des personnels d’enseignement et d’éducation sur LEUR vie professionnelle et sur celle de l’établissement. Ce conseil consultatif n’est certes qu’un outil. Et il sera avant tout ce qu’enseignants et personnels d’éducation en feront. Mais il pourrait s’avérer bien utile pour créer des synergies, pour alimenter de façon plus vivante et moins dogmatique les débats de la commission permanente et du conseil d’administration et ne pas laisser au seul chef d’établissement le choix des décisions qui concernent les personnels.

Alors, entre les attitudes convenues, les débats formatés trop souvent entendus en CA et une dynamisation des échanges et de la réflexion émanant d’une consultation régulière et maitrisée des équipes pédagogiques, pour le SE-Unsa d’Aix-Marseille, il n’y a aucune hésitation possible !  Car qui pourrait avoir peur d’une participation plus large des enseignants aux décisions qui les concernent ?  

Ph. PEYRONNIN