Cela fait maintenant un certain temps que l’on vous parle du développement anarchique du réseau, de cette commande présidentielle hors sol de doublement des effectifs à horizon 2030, qui n’a d’autre objectif finalement que de faire la part belle à un tas de nouveaux acteurs sans scrupule qui ont bien compris que l’éducation, et particulièrement notre modèle, était source de profit.

Et peut-être que vous allez me dire « et la MLF dans tout ça ». On se demandait nous aussi où elle était passée. Plus aucun signe de vie depuis notre dernière commission au mois de mai. Et bien figurez-vous qu’elle vient de dévoiler ses orientations stratégiques pour 2022-2027. Si nous avions des doutes sur la ligne directrice de cet opérateur et bien ces derniers sont définitivement levés. Comme le dit leur Directeur général « les nouvelles orientations stratégiques de la MLF s’appuient sur les conséquences et les apports de la crise Covid, et surtout intègrent celle-ci comme un accélérateur de certaines tendances identifiées mais qui aujourd’hui prennent une autre dimension ».

Je vous laisse imaginer les tendances, elles sont dans l’air du temps. Pour commencer le développement professionnel. Il s’agit ni plus ni moins que de former des enseignants localement pour ne plus avoir besoin de faire appel à des personnels détachés.
Ensuite, une autonomie plus large. Cela nous surprend quelque peu, la MLF fonctionne déjà de cette manière, elle veut faire partie d’un réseau, bénéficier de sa notoriété mais définir ses propres règles.
Puis vient l’évaluation des enseignements. Personne n’est dupe, il est fait référence ici à la fameuse « démarche qualité » qui permettra surtout d’évaluer les enseignants.
Et le meilleur pour la fin, l’implication des parents. Pour reprendre les termes du Directeur Général « il convient d’en faire des co-éducateurs en proposant des processus d’accompagnement formels » Alors là, c’est le pompon, ça se passe de commentaires. A ce rythme-là, ce sont eux qui vont évaluer les professionnels et peut-être même prendre leurs places. Bientôt le réseau de l’enseignement français à l’étranger aura pour finalité de décerner des diplômes de « meilleur pédagogue » aux parents.

Bref, vous l’aurez compris, toutes les dérives que le SE-Unsa Hors de France ne cesse de dénoncer depuis des mois sont reprises et développées dans ces orientations stratégiques.

Alors oui, la concurrence est rude de nos jours, mais il ne faut pas oublier qu’elle est artificielle et qu’elle a été créée de toute pièce par l’opérateur public, capable de se tirer une balle dans le pied sans l’aide de personne.

Ne perdez pas de vue la manière dont ce réseau a acquis ses lettres de noblesse. Le pilier central reste et restera les personnels au service des élèves. Vous pouvez avoir tous les moyens financiers possibles et imaginables, vous les chantres du nouveau monde, ce n’est pas le seul gage de réussite. En tout cas, nous allons continuer à défendre ce réseau et empêcher son démantèlement. Et nous serons là-aussi pour faire les comptes à la fin. D’autres avant vous avaient eu l’idée lumineuse de développer leur réseau à tout-va, on ne peut pas dire que cela a été une franche réussite.
 

Dans cette optique, n’oubliez pas d’exercer votre droit de vote à l’occasion des prochaines élections professionnelles qui se tiendront du 1^er au 8 décembre. Ce sont vos voix nombreuses qui nous permettront de défendre les intérêts de tous les personnels. Face à toutes ces attaques, il est encore plus important de se montrer solidaires.

Bonnes vacances à toutes et à tous. Et bon courage à nos collègues du rythme sud pour cette dernière ligne droite.