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SE-UNSA HORS DE FRANCE


 Par SE-UNSA HDF
 Le  lundi 4 juillet 2022

déclaration liminaire au Conseil d’Administration

 

Monsieur le président, Mesdames et messieurs les administrateurs,

La coupure estivale sera accueillie plus que jamais cette année par les personnels de l’agence comme un profond soulagement, presque comme un répit avant une rentrée qui s’annonce à haut risque. Les épreuves n’ont en effet pas manqué durant les 12 mois écoulés. De la guerre en Ukraine à la situation sanitaire en Chine qui enserre les agents de l’AEFE dans un véritable étau l’année scolaire 2021/2022 restera sans doute dans les annales. Elle devait être celle du retour à la normale dans notre fonctionnement scolaire, après de douloureux confinements, elle aura été celle en réalité du maintien de l’exceptionnel à un niveau exceptionnel, si vous me pardonnez l’expression.

 

Des choix sont proposés aux membres de notre conseil d’administration pour répondre à l’exceptionnel qui dure. En Chine, nous avons le sentiment que l’aide de 500 euros proposée sera insuffisante et ne permettra pas de pallier les risques qui pèsent sur des établissements en difficulté, qui perdent des élèves dans un pays qui a fait le choix d’un durcissement majeur de sa politique de santé.

 

 

Le nouveau décret de remplacement du 2002-22 défunt nous laisse un gout d’inachevé. Nos propositions ont été battues en brèches, balayées par des arbitrages interministériels qui, une nouvelle fois, sont défavorables à l’agence. Nous demandions, là aussi, une normalisation statutaire, la prise en compte des primes fonctionnelles touchées dans l’éducation nationale ou d’autres ministères. L’exceptionnel du régime du détachement sur contrat demeurera, et nous devrons nous contenter d’un nouveau régime d’emploi qui ne permettra pas de se mettre réellement à la hauteur du nouvel enjeu d’un marché éducatif mondial concurrentiel. Attirer les plus compétents et les plus motivés, leur fournir des parcours de carrière cohérents, supposerait tout simplement un statut de qualité pour un enseignement de qualité. 

 

Alors que dans quelques jours va s’ouvrir le chantier d’un nouvel établissement privé à Casablanca, l’école française internationale de Casablanca, comment ne pas regretter ce qui apparait clairement aux yeux de nos collègues sur le terrain comme une mise en concurrence avec les établissements existants ? Nous sommes loin des promesses de conquête de publics nouveaux, loin d’une politique équilibrée et bâtie sur une cartographie scolaire pensée et réfléchie.


Ce sont les choix des investisseurs privés qui l’emportent et qui constituent la seule boussole. La politique voulue par le président Macron désigne des premiers de cordée éducatifs, quant aux autres, leur sort semble être de devoir emboiter le pas à la nouvelle politique éducative à l’étranger sur le monde, avance ou périt.

 

La fermeture de l’internat à La Marsa a été à cet égard symptomatique. Un internat symbole d’une AEFE capable d’accueillir aussi des enfants issus de la diversité sociale et géographique et qui disparait, emporté par le vent du changement et de l’argent.

 

Drôle de temps, drôle d’époque, l’été sera court, l’été sera chaud, mais sans doute pas autant que la rentrée qui s’annonce.