« Vaccination ou Sésame ouvre-toi »

Eureka ! Face au COVID, nous avons trouvé la solution miracle : elle se nomme « vaccination ». Et elle paraît simple sur le papier. Une fois la population vaccinée et atteinte l’immunité collective, l’épidémie régressera et nous retrouverons tous une vie « normale », celle où l’on peut parler sans masque à des élèves eux-mêmes démasqués. A nous, terrasses, voyages et conversations détendues autour de la machine à café.

Mais, patatras. La vaccination bute sur des obstacles qui rendent sa mise en place à l’échelle d’un réseau planétaire périlleuse, inégalitaire ou complètement floue.

Périlleuse, la vaccination l’est quand certains pays luttent encore pied à pied contre une épidémie galopante qui sature les capacités hospitalières et laisse les autorités locales en pleine stupeur. Point de politique de vaccination réellement envisagée mais des mesures d’urgence pour traiter les malades : Comment ne pas songer ici au désastre sanitaire indien ? A nos collègues qui localement réclament des mesures de protection et pour certains un rapatriement justifié ? L’AEFE doit agir et offrir des solutions d’urgence.

Inégalitaire la politique de vaccination l’est aussi. Nous avons constaté, un peu dépités, le jeu de la concurrence auquel se sont livrées les grandes nations pour offrir les premières un vaccin efficace et la perception différente de l’efficacité de ces vaccins. L’AstraZeneca était ainsi suspecté de présenter un danger pour la santé. A l’heure des Fake News et alors que certains commentateurs semblent s’inventer des diplômes de virologues, doit-on tomber dans la paranoïa des anti-Vax ou faire confiance aux médecins ? 

Au SE-Unsa, nous réclamons surtout un accès de tous les personnels à des vaccins efficaces. Nous faisons confiance aux produits mis sur le marché. Le MEAE a promis l’envoi de vaccins vers les pays déficients incapables d’en fournir à nos personnels. Nous ne voyons rien venir de la mise en œuvre de cette promesse. Nous sommes preneurs de vos remontées à ce sujet. 

Floue, la politique de vaccination l’est encore. Les autorités vaccinent souvent par priorité d’âge ou de comorbidité, mais quand on est suffisamment jeune et bien portant l’échéancier de vaccination demeure souvent incertain. Les grandes vacances approchent et on évoque çà et là la mise en place d’un passeport ou de certificat sanitaire.

Les « non vaccinés » vont-ils devoir pâtir de mesures de restrictions de leur liberté d’aller ou de venir ? Ou, à l’inverse, les vaccinés pourront-ils vraiment bénéficier d’une liberté restaurée pour éviter test PCR et quarantaine en cas de franchissement de frontières ?

Tout est incertain sauf une chose : rien n’est clair pour l’heure.

La vaccination est certainement le Sésame capable de nous ouvrir les portes d’un retour à la normale. Mais pour l’heure les portes restent seulement entrouvertes. Affaire à suivre.