L’heure de la rentrée a sonné et nous avons retrouvé le chemin de nos établissements. Évidemment nous n’oublions pas non plus nos collègues du rythme sud pour qui la reprise est déjà bien loin.
Nous aurions aimé que cette rentrée se fasse enfin dans la sérénité après les précédentes marquées par la pandémie de Covid-19. Malheureusement ce ne sera pas encore pour cette fois et après la crise sanitaire, toujours présente dans de nombreux pays, sont venues s’ajouter une crise politique d’ampleur internationale et une autre climatique que beaucoup prédisaient depuis longtemps et aujourd’hui indéniablement effective.
Une nouvelle fois, vous, personnels de l’enseignement français à l’étranger, allez devoir faire face à l’urgence en essayant de vous adapter à toutes les situations et à tous les contextes.
Ne nous leurrons pas, cette rentrée se fera dans des conditions dégradées liées à ces incertitudes qui pèsent sur notre environnement politique et climatique. Et ce ne sont pas les remerciements appuyés du Directeur de l’AEFE envers les enseignants du réseau qui permettront d’améliorer vos conditions de travail.  Naturellement le travail effectué a été de qualité et il était important qu’il soit enfin reconnu à sa juste valeur.
Mais ce n’est pas suffisant. En poursuivant une politique de réduction des moyens, l’Agence doit se rendre compte qu’il ne sera pas possible de continuer à faire éternellement des miracles. Le Directeur de l’Agence, dans son discours de rentrée, évoque même dans le contexte actuel de nouveaux efforts à consentir pour la pérennité du réseau. Le SE-Unsa considère à l’inverse qu’il devient urgent de revoir à la hausse le budget alloué à l’enseignement français à l’étranger. Des moyens supplémentaires doivent être mis à disposition rapidement pour venir en aide à la fois aux personnels qui subissent de plein fouet l’inflation et aux établissements pour répondre à la crise de recrutement que traverse l’Agence depuis maintenant quelques années. Sans cette prise de conscience politique de la nécessité de doter de moyens plus importants l’opérateur public AEFE, c’est tout le réseau qui s’en trouvera ébranlé.
Nous ne vous cachons pas notre inquiétude devant cette volonté farouche de répondre aux exigences présidentielles de doublement des effectifs. Le réseau continue de s’étendre en faisant la part belle aux entités privées, au détriment des conditions de travail et des droits des personnels, d’une part, et d’autre part aux dépens de son réseau déjà existant. Nous sommes tout aussi inquiets pour nos collègues du réseau MLF dont la ligne conductrice nous semble plus que jamais floue et surtout illisible.
Malgré ce contexte défavorable, nous allons plus que jamais continuer à défendre les intérêts de tous les personnels, quel que soit leur statut. Nous allons continuer à nous battre pour améliorer vos conditions et sauvegarder vos droits. Et surtout n’oubliez pas : c’est grâce à votre soutien que nous avons pu obtenir des avancées et protéger ce que nos prédécesseurs ont parfois mis tant de temps à obtenir.