Un réseau en crise

Crise sanitaire tout d’abord. Comme vous avez pu le constater celle-ci n’épargne personne à travers le monde. Une partie du réseau n’a eu d’autres choix que de mettre à nouveau en place un enseignement en distanciel ou en mode hybride.

De nombreux collègues sont aussi directement impactés par les mesures mises en place dernièrement dans leurs pays d’accueil, quarantaine notamment. Le SE-Unsa a demandé à de maintes reprises à  l’AEFE de mettre tout en place pour permettre à ceux qui le pouvaient de rentrer en France, en donnant notamment la possibilité aux établissements de pouvoir organiser un enseignement à distance au retour des congés de fin d’année. Malheureusement, tout le monde ne pourra profiter de ces aménagements possibles, et certains de nos collègues ne pourront même pas sortir du pays et profiter de congés bien mérités auprès de leur famille après une période une nouvelle fois difficile. Nous pensons tout particulièrement à nos collègues du Maroc ou encore d’Asie ou d’Amérique latine.
Le réseau continue de naviguer à vue et ne perçoit toujours pas le bout du tunnel. Nous ne pouvons dire aujourd’hui quels seront les impacts à long terme sur les personnels et les établissements. Ceci étant, le SE-Unsa tient à mettre en avant le travail exceptionnel fourni par l’ensemble des personnels depuis de nombreux mois pour que les effets de cette crise se fassent sentir le moins possible.

S’ajoute à cette crise sanitaire une crise du développement. Le SE-Unsa ne cesse de tirer le signal d’alarme devant cette volonté politique de développer le réseau coute que coute et surtout au détriment des établissements déjà existants. D’autant qu’il se fait prioritairement dans des territoires où l'offre d'enseignement est déjà très importante créant ainsi une concurrence entre les établissements, parfois même un abandon des valeurs fondatrices de nos missions telle que la laïcité, et une totale illisibilité voire confusion pour les parents. Là aussi personne n’est épargné et nombreux sont ceux qui subissent les conséquences de l’anarchie qui règne.
Le bateau prend l’eau de toute part et à croire qu’il n’y a que l’AEFE qui ne voit pas qu’il est dangereusement en train de couler. Les vautours guettent et savent tirer profit de cette situation, s’installant de plus en plus dans le paysage de l’enseignement français à l’étranger. Il suffit de voir le sort réservé à certains établissements passant sous pavillon « partenaires Â». Et là, contrairement à la crise sanitaire, nous pouvons déjà mesurer les effets négatifs sur l’ensemble du réseau et surtout sur les personnels. Les conditions de travail ne sont évidemment pas les mêmes, l’affaire doit être rentable pour ces différents groupes, et ce quel que soit les moyens d’y parvenir. Et comme toujours ce sont les personnels qui trinquent les premiers.

Enfin, dans ce marasme, essayons malgré tout de profiter de cette trêve, de ces quelques jours pour nous ressourcer et être auprès des nôtres. Nous reviendrons plus forts à la rentrée avec la volonté farouche de toujours améliorer la situation de tous nos collègues à travers le monde.

Bon courage à toutes et à tous. Bonnes vacances et bonnes fêtes de fin d’année.                                                     

    L’équipe du SE-Unsa Hors de France