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COVID-19 : interview de notre collègue Marie, enseignante Ă  DĂĽsseldorf
Article publié le vendredi 15 mai 2020.
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    OĂą exerces-tu et dans quels niveaux ?

Je suis enseignante au Lycée français de Düsseldorf, en classe de CM1. Nous avons à peu près 600 élèves de la Petite Section jusqu’à la Terminale.

    Quand avez-vous rouvert l'Ă©tablissement ?

A ce jour, l’établissement a rouvert uniquement pour les classes de CM1 et de CM2 le lundi 4 mai 2020.

    Quelles rĂ©unions ont eu lieu et quand afin de prĂ©parer cette reprise ?

Le protocole sanitaire nous a été clairement expliqué lors d’une visioconférence (via zoom, dommage...) avec l’équipe de cycle 3 une semaine avant la reprise. Nous avons eu une autre réunion avec toute l’équipe du primaire pour la poursuite de l’enseignement à distance pour toutes les classes. Il était également question des enseignants qui ne pourraient pas reprendre le chemin de l’école (plus de 60 ans).

    Quel est le dispositif sanitaire ?

Les horaires d’entrée et de sortie sont différents pour chaque niveau. Les parents doivent prendre la température de leur enfant tous les matins. Ils n’ont pas accès à l’établissement excepté sur rendez-vous. Nos élèves portent tout le temps leur masque et doivent se laver les mains dès qu’ils rentrent en classe. Ils utilisent uniquement leur matériel et travaillent individuellement. Leurs bureaux sont espacés et les enfants n’ont pas accès à la bibliothèque ni au matériel collectif. Ils peuvent aller aux toilettes, un par un. En revanche, il n’y a ni récréation à l’extérieur ni cantine.

    Vous privilĂ©giez les activitĂ©s en extĂ©rieur. Quelles sont-elles ? De quel champ disciplinaire relève-t-elles (maths, EPS, arts plastiques, ...) ?

Aucune activité extérieure pour l’instant. Il s’agit avant tout de faire le point sur les mathématiques et le français.

Depuis la reprise, nos élèves sont présents en classe seulement 5 heures par semaine. Ils ont cours de 9h à 11h30, soit deux fois 2h30 par semaine et sont en demi-groupes. Le mercredi est dédié aux élèves à besoins particuliers (type PPRE, PAP, etc.). La reprise des cours est sur la base du volontariat et sur 51 élèves de CM1, seuls 3 continuent le travail à distance.

    Comment t'es-tu sentie le premier jour ?

Je suis retournée au travail en confiance puisque l’organisation ne laissait aucun flou. Ça ne m’a pas empêchée d’appréhender de me retrouver à 15 entre quatre murs. C’était intense car mes élèves, pour la majorité, étaient vraiment impressionnés par le dispositif (distanciation, masques, etc.). Ils ont écouté et appliqué toutes les règles d’hygiène et ont commencé leur travail dans une ambiance plutôt stalinienne. Ça m’a marquée. Ma pédagogie est largement inspirée de Freinet et là, je me suis retrouvée à faire du frontal, sans possibilité de les laisser travailler à deux ou être autonomes dans la salle. Donc une reprise en demi-teinte mais nécessaire pour un premier pas vers plus de normalité.

    Et le deuxième ?

J’étais plus à l’aise le jour suivant. J’ai adapté rapidement mon débit de paroles car avec un masque, on est vite essoufflé. Je suis devenue très concise !

    Et du cĂ´tĂ© des Ă©lèves ?

J’ai vu une différence très nette le deuxième jour. Les enfants étaient apaisés et posaient des questions, ils partageaient à nouveau leurs impressions et nous avons pu retrouver une ambiance plus sereine.

    Que tires-tu comme bilan depuis cette reprise ?

Je suis soulagée d’avoir repris le travail. Je suis en classe le matin et l’après-midi je prépare les activités à distance données sous la forme d’un plan de travail pour la semaine. Le rythme n’est pas évident pour les familles mais dans l’ensemble, ils ont trouvé une organisation qui laisse beaucoup de place pour « ce qui était laissé de côté depuis longtemps » (dixit les parents). Les enfants avaient besoin de revenir et le retour à l’école est très positif malgré le masque qu’ils trouvent pénible.

    Comment imagines-tu la prochaine rentrĂ©e scolaire ?

Transformer l’école, un lieu de rassemblement et de rapprochement, en lieu de distanciation est un non-sens. Mais c’est notre seul moyen de lutter contre les contaminations. J’imagine que la rentrée va être compliquée par la 2ème ou 3ème vague de contaminations, sans parler des remises à niveau exigées par le « retard » pris ces derniers mois. Je crois qu’il est temps de laisser plus de marge de manœuvre aux établissements, localement et évidemment aux enseignants. Ce serait absurde de ne pas tenir compte des particularismes locaux et de foncer tête baissée pour aboutir à des échecs prévisibles eux aussi.

    Quels conseils donnerais-tu Ă  nos collègues en France ?

Je crois que le plus important reste la santé de tous donc si les conditions ne sont pas réunies pour que le retour à l’école se passe bien, alors il faut attendre qu’elles le soient. Si tout est prévu et applicable, alors je leur souhaite de reprendre au plus vite, c’est un vrai soulagement.

1) OĂą exerces-tu et dans quels niveaux ?

Je suis enseignante au Lycée français de Düsseldorf, en classe de CM1. Nous avons à peu près 600 élèves de la Petite Section jusqu’à la Terminale.

2) Quand avez-vous rouvert l'Ă©tablissement ?

A ce jour, l’établissement a rouvert uniquement pour les classes de CM1 et de CM2 le lundi 4 mai 2020.

3)  Quelles rĂ©unions ont eu lieu et quand afin de prĂ©parer cette reprise ?

Le protocole sanitaire nous a été clairement expliqué lors d’une visioconférence (via zoom, dommage...) avec l’équipe de cycle 3 une semaine avant la reprise. Nous avons eu une autre réunion avec toute l’équipe du primaire pour la poursuite de l’enseignement à distance pour toutes les classes. Il était également question des enseignants qui ne pourraient pas reprendre le chemin de l’école (plus de 60 ans).

4) Quel est le dispositif sanitaire ?

Les horaires d’entrée et de sortie sont différents pour chaque niveau. Les parents doivent prendre la température de leur enfant tous les matins. Ils n’ont pas accès à l’établissement excepté sur rendez-vous. Nos élèves portent tout le temps leur masque et doivent se laver les mains dès qu’ils rentrent en classe. Ils utilisent uniquement leur matériel et travaillent individuellement. Leurs bureaux sont espacés et les enfants n’ont pas accès à la bibliothèque ni au matériel collectif. Ils peuvent aller aux toilettes, un par un. En revanche, il n’y a ni récréation à l’extérieur ni cantine.

5) Vous privilégiez les activités en extérieur. Quelles sont-elles ? De quel champ disciplinaire relève-t-elles (maths, EPS, arts plastiques, ...) ?

Aucune activité extérieure pour l’instant. Il s’agit avant tout de faire le point sur les mathématiques et le français.

Depuis la reprise, nos élèves sont présents en classe seulement 5 heures par semaine. Ils ont cours de 9h à 11h30, soit deux fois 2h30 par semaine et sont en demi-groupes. Le mercredi est dédié aux élèves à besoins particuliers (type PPRE, PAP, etc.). La reprise des cours est sur la base du volontariat et sur 51 élèves de CM1, seuls 3 continuent le travail à distance.

6) Comment t'es-tu sentie le premier jour ?

Je suis retournée au travail en confiance puisque l’organisation ne laissait aucun flou. Ça ne m’a pas empêchée d’appréhender de me retrouver à 15 entre quatre murs. C’était intense car mes élèves, pour la majorité, étaient vraiment impressionnés par le dispositif (distanciation, masques, etc.). Ils ont écouté et appliqué toutes les règles d’hygiène et ont commencé leur travail dans une ambiance plutôt stalinienne. Ça m’a marquée. Ma pédagogie est largement inspirée de Freinet et là, je me suis retrouvée à faire du frontal, sans possibilité de les laisser travailler à deux ou être autonomes dans la salle. Donc une reprise en demi-teinte mais nécessaire pour un premier pas vers plus de normalité.

7) Et le deuxième ?

J’étais plus à l’aise le jour suivant. J’ai adapté rapidement mon débit de paroles car avec un masque, on est vite essoufflé. Je suis devenue très concise !

8) Et du côté des élèves ?

J’ai vu une différence très nette le deuxième jour. Les enfants étaient apaisés et posaient des questions, ils partageaient à nouveau leurs impressions et nous avons pu retrouver une ambiance plus sereine.

9) Que tires-tu comme bilan depuis cette reprise ?

Je suis soulagée d’avoir repris le travail. Je suis en classe le matin et l’après-midi je prépare les activités à distance données sous la forme d’un plan de travail pour la semaine. Le rythme n’est pas évident pour les familles mais dans l’ensemble, ils ont trouvé une organisation qui laisse beaucoup de place pour « ce qui était laissé de côté depuis longtemps » (dixit les parents). Les enfants avaient besoin de revenir et le retour à l’école est très positif malgré le masque qu’ils trouvent pénible.

10) Comment imagines-tu la prochaine rentrée scolaire ?

Transformer l’école, un lieu de rassemblement et de rapprochement, en lieu de distanciation est un non-sens. Mais c’est notre seul moyen de lutter contre les contaminations. J’imagine que la rentrée va être compliquée par la 2ème ou 3ème vague de contaminations, sans parler des remises à niveau exigées par le « retard » pris ces derniers mois. Je crois qu’il est temps de laisser plus de marge de manœuvre aux établissements, localement et évidemment aux enseignants. Ce serait absurde de ne pas tenir compte des particularismes locaux et de foncer tête baissée pour aboutir à des échecs prévisibles eux aussi.

 11) Quels conseils donnerais-tu Ă  nos collègues en France ?

Je crois que le plus important reste la santé de tous donc si les conditions ne sont pas réunies pour que le retour à l’école se passe bien, alors il faut attendre qu’elles le soient. Si tout est prévu et applicable, alors je leur souhaite de reprendre au plus vite, c’est un vrai soulagement.

 
 
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