Après des semaines de tergiversations, les éléments concrets de la réforme de l’enseignement français à l’étranger (EFE) ont enfin été communiqués en ce début octobre. Après tout ce qui avait été dit jusqu’alors, sans parler de la remise d’un fameux rapport dédié à faire un état des lieux de l’EFE, nous nous attendions donc à une réforme en profondeur. Il n’en est rien, et nous continuons de penser que l’objectif de doubler les effectifs ne sera jamais atteint (objectif que nous avons toujours critiqué et dénoncé, dénué de sens selon nous, et ne correspondant qu’à une certaine réalité). Ce sont donc bien des « mesurettes Â» qui ont été annoncées, « mesurettes Â» qui ne changeront pas fondamentalement la face de notre réseau.

Pour autant, nous resterons vigilants devant certaines de ces dispositions et leur mise en application, notamment la simplification des procédures d’homologation. Nous avons suffisamment dénoncé que nous ne voulions pas d’une homologation aux rabais. L’abaissement du nombre de critères à remplir passant de 10 à 6 ne font que renforcer nos inquiétudes. Il s’agit bien là d’une réaffirmation de la place donnée aux investisseurs privés. Le développement ne se fera qu’au travers d’établissements partenaires, et avec l’aide de l’AEFE en plus.

Nous pourrions aussi nous réjouir de l’annonce de 1000 nouveaux détachés mais nous réaffirmons ici qu’une priorité doit être donnée à l’opérateur public pour le recrutement de ces agents. Nous savons très bien que ce ne sera pas le cas. Pour autant nous ne pouvons admettre aujourd’hui que des enseignants soient détachés par le Ministère dans des établissements où nous ne savons même pas ce qu’il s’y passe et où les droits les plus élémentaires des personnels sont bafoués. Alors répondre à un objectif et à une commande présidentielle pourquoi pas mais surtout pas à n’importe quel prix, aussi bien pour la qualité de l’enseignement que pour le traitement de nos enseignants et des agents dans leur ensemble. 

Revenons maintenant sur les axes de développement autour de la formation. Nous ne nous opposons pas fondamentalement à la création de pôles régionaux de formations. Mais là encore nous avons besoin d’éléments complémentaires pour savoir quelles seront exactement ses missions et quels seront les moyens mis en œuvre pour les faire fonctionner. Aujourd’hui cette annonce reste floue et ne nous permet pas vous en dire plus sur le sujet.

L’autre point concerne la création d’une certification à l’enseignement français à l’étranger préparée dans les INSPE. Nous ne voyons nullement l’utilité d’une telle mesure. Il suffit de questionner les collègues en poste dans le réseau pour savoir que nombre d’entre eux n’avaient pas forcément envisagé un jour une expérience ou un départ à l’étranger. Cela en fait-il pour autant des collègues inaptes à enseigner à l’étranger ? Évidemment non. Alors, est-il nécessaire de se positionner si tôt alors même que son parcours d’enseignant commence tout juste ? De plus, il existe évidemment des spécificités et des réalités locales qu’il faut savoir appréhender mais nous ne pensons pas qu’une certification (dont nous ne connaissons même pas les contours) remplira ses objectifs.

Pour finir, nous voulions tous vous féliciter pour les bons résultats enregistrés lors des différentes élections au CE et remercier tout spécialement nos collègues de Tunisie, du Maroc et d’Autriche pour leur engagement et leur accueil lors de nos différents déplacements ces dernières semaines.

Enfin, nous voulions aussi apporter tout notre soutien à l’une de nos collègues, correspondante et militante engagée du SE-Unsa qui s’est retrouvée mise à mal dans l’exercice de ses fonctions syndicales par des pratiques scandaleuses.  Nous ne pouvons tolérer que de tels actes puissent se faire sans réaction de la part de la Direction de l’Agence. Nous les avons alertés devant ce problème majeur et attendons une réponse à la hauteur de ce qui se passe dans cet établissement.

En vous souhaitant à toutes et à tous de très bonnes vacances

Djamel Souiah