Retour à l'article normal

SE-UNSA 976


 Par SE-UNSA 976

Edito du Secrétaire Général : Rythmes et Education prioritaire à Mayotte, Pas sans nous !

 

Mises en place de la réforme des rythmes et du dispositif de l’éducation prioritaire à Mayotte : une nécessaire concertation des équipes enseignantes dès maintenant, c’est possible!

Mayotte connaît en ce début d’année une véritable refondation de son système éducatif: mise en place d’un rythme scolaire similaire à celui de métropole et apport massif de moyens pour le déploiement du dispositif de l’éducation prioritaire sur tout le territoire de Mayotte d’ici 2017.

Mise en place à la rentrée de la réforme des rythmes: 80% des écoles concernées. Les 20% qui restent, oubliées jusqu’à quand ?

Pour le SE-Unsa Mayotte, cette réforme des rythmes va dans le sens de l’intérêt des élèves : travailler moins le matin pour mieux répartir la journée après une pause méridienne tient compte des besoins de l’enfant. Il reste que la pause méridienne impose à l’institution et aux collectivités territoriales de traiter urgemment la question de la restauration scolaire dans le 1er degré en même temps que la construction de nouvelles classes et la mise en place de projets éducatifs territoriaux. Le chantier est donc énorme.

Cette évolution vers une pause méridienne ne se doit surtout pas se faire sans les enseignants. Les conseils de maîtres doivent faire remonter leurs propositions à l’institution comme aux collectivités territoriales. Ce travail d’amorçage doit être lancé au plus vite par le vice-Rectorat auprès de chaque école ; sous peine d’un bricolage qui ne convaincra personne, qui pourrait même braquer les enseignants contre cette mise en place.  L’information et la consultation des équipes sont donc un préalable obligatoire pour permettre à tous d’envisager cette réforme sereinement.

Reste que 20% des écoles ne seront pas concernées : c’est une réalité inacceptable pour le SE-Unsa Mayotte. La question de la construction de nouvelles infrastructures scolaires rejaillit sur la mise en place de la réforme des rythmes. Là encore, STOP aux acrimonies politiciennes des uns ou des autres ! Trop de temps est perdu sur ce dossier ! L’état doit prendre en main ce plan de reconstruction des écoles. Sans quoi, le scandale des écoles indignes du 1er degré sera un frein à tous les discours volontaristes pour la réussite scolaire.

EDUCATION PRIORITAIRE : un effort important de l’état pour la réussite des élèves à Mayotte

C’est avec satisfaction que tous les personnels enseignants à Mayotte ont appris que le nouveau dispositif REP+ et REP se déploierait sur le territoire sur un agenda précis. Dembeni en REP+ en 2014. En 2015, extension des REP+ et mise en place des REP.

Certains diront que REP+, REP ou ECLAIR c’est la même chose…Pour le SE-Unsa Mayotte ce n’est pas du tout la même chose! Finie la rémunération à géométrie variable à l’appréciation du chef d’établissement, ou de l’IEN. En REP, tous seront logés à la même enseigne ; en termes de primes comme en termes de conditions de service. L’éducation prioritaire a repris avec la refonte de l’école tant voulue par le ministre de l’Éducation Nationale, ses lettres de noblesse ;  et pour le SE-Unsa Mayotte c’est tant mieux !

Pilotage du chef d’établissement, coordonné par un coordonateur de réseau qui fait le lien entre les écoles  entre elles, et le collège. Coordonnateurs par niveaux. Partenariat avec « le tiers éducatif » : associations, parents d’élèves, institutions en rapport avec la jeunesse, le secteur de la formation, le social et la politique de la ville. Bref, l’éducation prioritaire à Mayotte a tout son sens : ce dispositif doit être un accélérateur de développement des infrastructures nécessaires à l’encadrement des plus élèves les plus défavorisés de l’île. La mise en place de projets transdisciplinaires et inter-degrés sur les compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de cultures devrait donner plus de cohérence au cursus de l’élève.  Les animations de bassin devraient permettre de construire une identité de réseau.

L’éducation prioritaire, c’est surtout des moyens supplémentaires :

-          Moyens humains : recrutement de personnels supplémentaires ciblés : infirmière scolaire, assistant d’éducation, assistants de prévention et sécurité, AED, AVS.

-          Moyens financiers propres pour des projets : le VR disposera d’un fond spécifique pour mettre en œuvre les projets des équipes de terrain. Primes pour les enseignants ( 100% de plus que la prime ECLAIR actuelle pour les enseignants de REP+ - 50% de plus pour ceux de REP). Décharge horaire hebdomadaire ; tant pour le 1er degré que le 2nd degré.

Des questions toutefois à éluder rapidement avec les équipes enseignantes

Reste que la mise en application de ce dispositif REP et REP+ en l’espace de 2 années scolaires soulève plus de problèmes qu’il n’en résout pour l’instant.  En effet, comment va-t-on par exemple, organiser l’heure et demie de décharge hebdomadaire dans le service des enseignants ? La pénurie de professeurs à Mayotte risque de limiter cette libération horaire pour envisager la concertation, le travail en équipes et les projets. Va-t-on pouvoir recruter à Mayotte le personnel d’encadrement ( AED/APS/AVS/EAP) supplémentaire prévu pour les REP+.

 Autre question de taille et qui embrasse les 2 pans de la refondation du système éducatif à Mayotte : la formation. Comment envisage-t-on la formation des personnels dans les collèges et les écoles pour mener à bien la réforme des rythmes et le passage au dispositif de l’éducation prioritaire?

Le SE-Unsa Mayotte, soucieux de la réussite des élèves, veillera à ce que la mise en place du dispositif d’éducation prioritaire se fasse dans la concertation. Les équipes doivent être mises en capacité de faire des propositions pédagogiques, des projets qui correspondent au terrain et à leurs initiatives. C’est dans ce sens que le SE-Unsa Mayotte veillera à ce que ses moyens massifs soient utilisés dans l’intérêt de tous.

Pour conclure :

Cette réforme, oui ! Mais pas sans nous, les enseignants ! Le SE-Unsa Mayotte rappelle d’abord que le préalable obligatoire à ces réformes est la prise en main par l’Etat lui-même de la construction des écoles du 1er degré. Il est inacceptable de laisser les enfants et leurs enseignants dans de telles conditions de travail. L’école de la République doit refuser de reporter ce plan de reconstruction des écoles C’est à l’Etat de reprendre ce dossier en main !

Le SE-Unsa Mayotte s’engage également à rappeler à l’institution que ce sont d’abord les enseignants qui construisent ces nouveaux dispositifs pour permettre la réussite des élèves. Il faut nous associer le plus rapidement possible à ces chantiers.