Retour à l'article normal

SE-UNSA 976


 Par SE-UNSA 976

UNSA EDUCATION MAYOTTE INTERPELLE LE MINISTRE DE L’INTERIEUR EN VISITE A MAYOTTE

 




 

UNSA Education Mayotte tient à exprimer sa colère face à l'inéquité et l'incohérence des mesures sur la question de la pénurie d'eau. Selon nous la gestion par la Préfecture des risques sanitaires que les équipes éducatives ne cessent pourtant de signaler n'est pas à la hauteur.

Un 18ème comité de suivi de la gestion de l'eau dans la lignée des précédents

En effet, mercredi 22 février, tout le monde a pu lire dans l’excellent journal de Mayotte que « la directrice de cabinet du Préfet, Florence Ghilbert-Bezard, avait présidé le 18e comité de suivi de la ressource en eau, en présence de l’ensemble de ses membres. Le point météorologique a fait état de l’arrivée du flux de mousson depuis hier, ce qui provoque des pluies pour le moment très localisées. « L’impact de ces précipitations sur les retenues collinaires de Combani et Dzoumogné, reste à démontrer ». La retenue du sud, plus petite, parvient malgré tout à se recharger, mais en deçà des niveaux habituels en cette saison. Le taux de remplissage de la retenue de Combani – dont la capacité est de 1,5 millions de m3 – est désormais de 30,8 %. Le niveau de la retenue de Dzoumogné, d’une capacité de 2 millions de m3, stagne quant à lui autour de 21,2%. »

Et de lire pour finir :

« Dans l’immédiat, les prévisions météorologiques et les solutions étudiées à court et moyen terme, ne permettent pas d’envisager sereinement les mois à venir », déplore la préfecture qui avance quelques pistes nouvelles.»

Pourtant face à ces constats d’une étonnante lucidité et pour le moins inquiétants pour les prochains mois, qu’est-il ressorti de ce 18ème comité de suivi de ressource en eau ? RIEN.

Des réserves d'eau qui continuent de baisser dans le Nord... et c'est le sud qui continue l'effort de solidarité

L’Etat envisagerait la solution de couteux  tanckers d’eau de La Réunion voire même de la construction d’usine de désalinisation pour le Sud ? Pourtant en audience, Mme Gilberte Bezard avait expliqué à UNSA Education fin décembre que ces solutions coutaient une fortune et avait un impact écologique  important pour l’usine de désalinisation. Rien dans l’immédiat n’a été décidé pour faire remonter les réserves de Dzoumogné qui alimentent hormis le sud, toute la grande terre ! 18ème semaine donc et toujours aucune solution d'avenir ! Ou plutôt si; le maintien d’une inéquité criante devant l’effort de la population dans les restrictions d’eau !

En effet depuis 18 semaines, le sud de l’île souffre. Depuis 18 semaines, on explique aux habitants que l’eau manque gravement ; que le sud doit se restreindre, mais le reste de l’île peut continuer à vivre normalement.

Pourtant les réserves d’eau continuent de baisser à Dzoumogné. 34% le 23 décembre., 21% le 22 février malgré des pluies épisodiques de plus en plus abondantes. Pourtant dans la même période, la retenue collinaire de Combani est passée de 15% à 30%. UNSA Education s’interroge sur l’efficacité de mesures aussi inéquitables qu'illogiques. Soit il y a des risques graves de pénuries, et tout le monde se restreint. Soit on considère qu'à l'instar du reste de l'île, le sud ne peut vivre 18 semaines dans ces tours d'eau.

Tout le monde sait que la colère gronde dans le Sud de l'île devant ces décisions préfectorales difficiles à cerner. D'autant plus que tout indique qu'il faut aussi taire les problèmes rencontrées par la population de difficultés croissantes d'hygiène et de santé publique. Mais la Préfecture ne semble pas s'en préoccuper.

4 alertes d'UNSA Education depuis décembre

UNSA Education a pourtant signalé 2 fois au Préfet en audience depuis décembre, 2 fois dans des instances du vice-Rectorat qu’outre que l’eau devait être acheminée dans tous les établissements scolaires (ce qui n’est pas le cas dans la plupart des écoles du 1er degré), des mesures plus drastiques devaient être prises pour les questions de santé. Depuis janvier, les cas de maladies de peau, d’épidémies variées se multiplient et sont constatées dans les établissements scolaires. L’ARS ne semble pas envisager de campagne de vaccinations ; ni même de communiquer ce que les équipes éducatives constatent pourtant sur le terrain. Pourquoi? UNSA Education s'interroge et interroge donc la Préfecture, et le Ministre de l’Intérieur en visite sur l’île cette semaine. Quand va-t-on prendre au sérieux les cris d’appels au secours de la population du Sud ?

UNSA Education n’acceptera pas que la pénurie d’eau ne soit supportée que par une partie de la population. Comme elle n’acceptera pas que les dangers sanitaires soient minimisés comme ils le sont depuis 2 mois.

Equité, transparence et responsabilités dans la gestion de cette crise de l'eau et de ses conséquences

Ce n’est qu’au prix de mesures équitables, courageuses, transparentes et lisibles par tous que la crise de l’eau pourra se gérer. Pas question pour UNSA Education de brandir les impératifs économiques en privilégiant certains pour demander aux autres l’effort de solidarité. Si la Préfecture peut acheminer de l’eau dans les établissements du 2nd degré du sud, si elle envisage même des couteuses livraisons par tanckers d'eau, elle doit aussi rendre possible l'alimentation en eau potable des entreprises et des écoles du 1er degré du sud comme du reste de l'île. UNSA Education demande donc solennellement au Ministre de l'Intérieur dans le cadre de sa visite sur l'île, une réponse claire sur ce point et sur des mesures de santé publique à la hauteur de la situation que rencontre la population du Sud depuis 18 semaines.