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SE-UNSA 976


 Par SE-UNSA 976

Revalorisation des salaires : article du Monde de l’Education

 

Revalorisation : un train de nouvelles mesures est sur le départ

Par le biais de négociations concernant l’ensemble de la fonction publique, la question du niveau de rémunération des enseignants français va revenir au premier plan dans les jours qui viennent. Loin de la théorie, cela devrait se traduire par du concret.


Au chapitre de la revalorisation des personnels de l’éducation nationale, il reste à négocier ce que les syndicats appellent des « avancées ». Les annonces récentes n’ont marqué qu’une première étape. Pour mémoire, il s’agissait d’une part du déblocage, annoncé mi-mars, du point d’indice des fonctionnaires (avec une hausse de 0,6 % en juillet de cette année et une seconde en février 2017), et, d’autre part de l’alignement, annoncé le 3 mai, de l’indemnité annuelle des professeurs du primaire sur celle (1 200 euros) que perçoivent ceux du second degré.
Mais d’autres engagements, également sur les rails depuis plusieurs années, doivent bientôt aboutir, dans le cadre du protocole « PPCR » (parcours professionnels, carrières et rémunérations), qui concerne l’ensemble de la fonction publique. Son application à l’éducation fait l’objet depuis la fin 2015 de contacts exploratoires et, ces dernières semaines, de rencontres bilatérales entre les syndicats d’enseignants et le ministère.
Ces discussions ont pris du retard en raison de leur complexité technique, mais l’annonce officielle des orientations retenues est imminente. Toutes les organisations représentatives sont conviées à une rencontre au ministère de l’éducation le 1er juin, la perspective étant de conclure avant les congés d’été. Chiffrée à près de 5  milliards par an pour l’ensemble des fonctionnaires à compter de 2017, l’amélioration des carrières va s’appliquer aux enseignants à travers une redéfinition des grilles indiciaires et des conditions d’avancement.
La marge de négociation et le fait que chaque organisation a sa propre vision du processus imposent de tout formuler au conditionnel, mais les grands principes sont fixés.
La durée maximale d’une carrière complète, c’est-à-dire le temps nécessaire pour atteindre le dernier échelon de la classe normale, serait de 26 ans. Chaque fonctionnaire passerait durant sa carrière par au moins deux grades, ouvrant ainsi à tous les enseignants la possibilité d’accéder à la « hors-classe » ou l’équivalent (le nom sera peut-être modifié) avant leur départ en retraite.
Un « lissage » des carrières se traduirait par une accélération en début de parcours et une progression plus linéaire ensuite. Le rythme d’avancement d’un échelon à l’autre à l’intérieur d’un grade serait remplacé par un « cadencement unique », plus lisible. Cependant, un « rendez-vous de carrière » pour tous entre le 6e et le 8e échelon de la classe normale garantirait une évaluation, assortie d’une décision d’accélérer ou non l’avancement.
La création d’un nouveau grade « à accès fonctionnel » est également prévue : il s’agit de faire accéder à une grille supérieure de rémunération des personnels ayant assumé pendant au moins huit ans (pas forcément consécutifs) des fonctions nécessitant des responsabilités et un engagement particuliers. Enseignants en éducation prioritaire, directeurs d’école, formateurs et conseillers pédagogiques seraient principalement concernés, selon un périmètre restant à déterminer.
L’effet sur la feuille de paye s’approcherait d’un alignement sur les agrégés, confie en « off » un cadre syndical enthousiaste... ou optimiste puisque tout, dans cette liste non exhaustive, reste à confirmer. Mais le même va jusqu’à prédire que « tous les trois ans en moyenne, les enseignants recevront en plus l’équivalent d’un treizième mois en début de carrière ». Cet ordre de grandeur n’effacerait pas l’écart avec les enseignants les mieux payés de l’OCDE mais un mauvais accueil est difficile à imaginer.