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UNSA FP : Bilan d’étape : Marylise Lebranchu prĂ©cise ses intentions
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La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu a prĂ©sidĂ© la rĂ©union de bilan, Ă  mi-parcours, des nĂ©gociations « Avenir de la Fonction publique-PPCR Â» (Parcours professionnels, Carrières, RĂ©munĂ©rations) dont la rĂ©union conclusive est prĂ©vue le 2 juin 2015.

La ministre a confirmé, d’une part, qu’elle avait bien un mandat du Gouvernement pour négocier, et, d’autre part, qu’elle disposait d’une enveloppe financière (non communiquée). Sans dévoiler toutes ses propositions (la négociation va commencer vraiment, notamment sur les questions de grille indiciaire), la ministre a indiqué de premières précisions, notamment sur les principes, qui permettent à l’UNSA d’envisager positivement la poursuite de la négociation.

L’UNSA Fonction publique a, pour sa part, rappelé quelles étaient ses orientations et ses demandes et souligné un certain nombre de points qui nécessitaient des clarifications. Son Bureau national se réunira le 12 mars pour apprécier l’ensemble des éléments.

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Discours de Marylise Lebranchu (10/03/2015:PPCR)

Nous repre­nons ici de manière syn­thé­ti­que les annon­ces de la minis­tre et les com­men­tai­res de l’UNSA Fonction publi­que [1]. On trou­vera ci-contre un lien vers le dis­cours de la minis­tre (format PDF).

Sommaire :

I. Les prin­ci­pes
II. La struc­ture de la grille
III. Gestions des corps et cadres d’emplois
IV. La ques­tion des grilles indi­ciai­res et des car­riè­res
V. Conclusion

I. Les principes

La minis­tre a rĂ©af­firmĂ© sa volontĂ© de confor­ter une Fonction publi­que de car­rière (y com­pris au-delĂ  de 2017) fondĂ©e sur :

  • l’égalitĂ© des procĂ©dures de recrutement et de dĂ©roulement de carrière, conditions pour elle de la neutralitĂ© et de l’impartialitĂ© des fonctionnaires. Dans ce cadre, elle a affirmĂ© la volontĂ© de prĂ©server les recrutements externes par concours, Ă  l’exception de l’« accès social Â» au bas de la catĂ©gorie C, mais en le verrouillant pour mettre fin aux dĂ©rives clientĂ©listes constatĂ©es ;
  • la sĂ©paration entre le grade et l’emploi ;
  • la possibilitĂ© de dĂ©rouler une carrière complète dans la durĂ©e, mais en tenant compte aussi de la valeur professionnelle ;
  • l’unitĂ© de la Fonction publique et donc le dĂ©veloppement de la mobilitĂ© (au sein d’un versant ou entre les trois versants).

Marylise Lebranchu a également évoqué le dos­sier de l’attrac­ti­vité et la néces­sité de recru­ter ou affec­ter des fonc­tion­nai­res là où on en a besoin, mais noté que ce débat devrait être pro­longé faute d’avoir été suf­fi­sam­ment appro­fondi.

Pour l’UNSA Fonction publi­que, ces prin­ci­pes cor­res­pon­dent par­fai­te­ment aux man­dats et aux prĂ©oc­cu­pa­tions qui sont les nĂ´tres, mĂŞme si, sur cer­tains points comme les mobi­li­tĂ©s « trans-ver­sants de la Fonction publi­que Â», il faut Ă©viter tout embal­le­ment pré­ma­turĂ©.

II. La structure de la grille

La minis­tre a annoncĂ© :

  • le maintien des trois catĂ©gories A, B et C — en excluant notamment une cĂ©sure entre A et le A+ ;
  • le maintien du classement catĂ©goriel selon le niveau de qualification requis pour le recrutement et les missions ;
  • le maintien du recrutement externe par concours (s’y ajoute l’hypothèse du concours sur titre pour les professions Ă  accès règlementĂ©) ;
  • le maintien d’une structure-type Ă  trois grades dans chaque catĂ©gorie A, B, C, avec en catĂ©gorie C un grade « Ă  accès social Â» ouvert Ă  des publics ciblĂ©s, mais dans le cadre d’un dispositif encadrĂ© pour mettre fin aux dĂ©rives : dĂ©finition du public Ă©ligible ; publicitĂ© des offres de recrutement ; prĂ©sente, dans les recrutements de la Fonction publique territoriale, d’un « extĂ©rieur Â» dans le comitĂ© de sĂ©lection.

Pour l’UNSA Fonction publi­que, ces pro­po­si­tions cor­res­pon­dent très sen­si­ble­ment Ă  nos pro­pres man­dats. Rappelons que les pro­fes­sions Ă  accès rĂ©gle­mentĂ© sont celles pour les­quel­les l’exer­cice est subor­donnĂ© Ă  la pos­ses­sion du diplĂ´me d’État cor­res­pon­dant en appli­ca­tion soit du Code de la santĂ© publi­que (pro­fes­sions de santĂ©), soit du Code de la famille et de l’action sociale (mĂ©tiers du tra­vail social). Concernant le recru­te­ment « social Â» en caté­go­rie C (l’accès par concours sur titres pro­fes­sion­nels s’effec­tuant Ă  ce qui sera le nou­veau deuxième grade), nous avons Ă©voquĂ© des pro­po­si­tions pré­ci­ses que, outre les jeunes sans qua­li­fi­ca­tion qui avaient Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s, la minis­tre a semblĂ© rete­nir comme les popu­la­tions bĂ©né­fi­ciai­res de minima sociaux (trap­pes Ă  non-emploi) iden­ti­fiĂ©es par les CAF. Pourraient s’y ajou­ter des publics de deman­deurs d’emploi ins­crits Ă  PĂ´le emploi aux carac­té­ris­ti­ques spé­ci­fi­ques (attes­tĂ©es par cet orga­nisme) : chô­meurs de 50 ans et plus ; chô­meurs de longue durĂ©e.

III. Gestions des corps et cadres d’emplois

Pour l’État, la minis­tre a Ă©voquĂ© la relance de la fusion des corps et le dĂ©ve­lop­pe­ment des CIGEM (corps inter­mi­nis­té­riels Ă  ges­tion minis­té­rielle), mais Ă©voquĂ© un bilan demandĂ© par les orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les (dont l’UNSA qui a Ă©voquĂ© les ris­ques de « repli sur soi Â» ou de « patrio­tisme Â» minis­té­riels).

Dans le mĂŞme ordre d’idĂ©es, la minis­tre a sou­haitĂ© ren­for­cer l’unitĂ© des trois ver­sants en crĂ©ant des espa­ces plus vastes cor­res­pon­dant Ă  des filiè­res pro­fes­sion­nel­les dont les règles seraient iden­ti­ques (condi­tions de recru­te­ment ; grilles ; rĂ©gi­mes indem­ni­tai­res ; ratios promu-pro­mou­va­bles). Outre la conser­va­tion du patri­moine et les biblio­thè­ques, qui avaient Ă©tĂ© Ă©voquĂ©es, elle a men­tionnĂ© les filiè­res admi­nis­tra­tive, tech­ni­que, sociale. L’UNSA, qui n’est pas fermĂ©e sur le prin­cipe en soi, a fait remar­quer qu’il fau­drait dĂ©jĂ  que fonc­tionne de manière satis­fai­sante ce qui avait une dimen­sion inter­mi­nis­té­rielle).

Marylise Lebranchu a indi­quĂ© que la ques­tion des « reçus-collĂ©s Â» serait exa­mi­nĂ©e. Les orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les mais Ă©galement cer­tai­nes asso­cia­tions d’employeurs publics (AMF) sou­hai­tent pou­voir dis­po­ser de « sta­tis­ti­ques fia­bles Â» sur le sujet.

Sur la ges­tion des car­riè­res, la minis­tre a Ă©voquĂ© plu­sieurs ques­tions sous forme de pro­po­si­tions :

  1. inscrire des ratios promus-promouvables (promotions de grade) dans des décrets pour les sécuriser, avec des clauses de sauvegarde pour les corps à faible effectif. Cette question nécessite au minimum, pour l’UNSA, un examen plus approfondi des conséquences.
  2. unifier les modalités d’avancement d’échelon en mettant fin à la possibilité d’avancement au rythme minimum dans la Territoriale, source d’inégalité. Elle propose en revanche de mieux reconnaître la valeur professionnelle par un dispositif d’avancement accéléré d’échelon.
    Les organisations syndicales ont insistĂ© sur le fait que dans la Fonction publique territoriale, les trois quarts des agents Ă©taient des catĂ©gories C et que ce discours seul n’était pas « audible Â». L’UNSA a soulignĂ© que, dans la territoriale, certains agents de catĂ©gorie C Ă  temps incomplet Ă©taient dĂ©jĂ  des « travailleurs pauvres Â» (au sens de l’INSEE). Il faudra donc avoir tous les Ă©lĂ©ments dans un cadre global, et notamment savoir prĂ©cisĂ©ment ce que seront les parcours de carrière.
    L’UNSA Fonction publique, pour sa part, a rappelĂ© que la « valeur professionnelle Â» Ă©tait inscrite dans le statut gĂ©nĂ©ral depuis 1983 et que c’était bien, pour elle, une notion distincte de celles de « mĂ©rite Â» ou de « performance Â» qu’elle combat. En revanche les modalitĂ©s d’une reconnaissance objective de la valeur professionnelle ne vont pas de soi.
    L’UNSA Fonction publique a également insisté sur les fait que les principales inégalités, dans les corps ou cadres d’emplois comme entre corps et cadres d’emploi, découlaient des régimes indemnitaires. Guy Barbier est revenu, à cette occasion, sur notre hostilité au RIFSEEP (nouveau régime indemnitaire de la Fonction publique de l’État).
  3. SĂ©curiser les « lignes directrices de gestion Â».
    L’UNSA Fonction publique a une nouvelle fois soulignĂ© toutes les ambiguĂŻtĂ©s de la notion (polysĂ©mique) de « chef de service Â». Elle a rappelĂ© que le discours de Nicolas Sarkozy Ă  l’IRA de Nantes (2007) Ă©voquait la rĂ©duction du rĂ´le des CAP et que nous n’étions pas d’accord, dĂ©jĂ , sur ce point. Il y a donc des Ă©lĂ©ments Ă  clarifier, ce qu’a admis la ministre.

IV. La question des grilles indiciaires et des carrières

Elle sera au cĹ“ur des dis­cus­sions : aucune indi­ca­tion « indi­ciaire Â» n’a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  ce stade (c’est le dĂ©but de la nĂ©go­cia­tion sur ce point prĂ©cis !).

La minis­tre a Ă©voquĂ© les pro­po­si­tions sui­van­tes pour que les per­son­nels « puis­sent effec­tuer un par­cours valo­ri­sant dans la durĂ©e de la car­rière Â» :

  • nouvelle amplitude indiciaire Ă  dĂ©finir au sein des grades et corps comme entre les catĂ©gories pour mettre fin au tassement actuel de la grille ;
  • tenir compte de la rĂ©alitĂ© des carrières actuelles sur trente Ă  trente-cinq ans ;
  • transformer une partie (possible) des primes en points d’indice avec compensation en termes de cotisations sociales pour que les agents n’y perdent pas (mais nĂ©cessairement, sur la base du plus petit commun dĂ©nominateur) ;
  • amĂ©liorer la lisibilitĂ© du système en supprimant les rĂ©fĂ©rences aux indices bruts et aux Ă©chelles lettres (hors Ă©chelle A Ă  G) : la seule rĂ©fĂ©rence sera les indices nouveaux majorĂ©s (ceux qui figurent sur la fiche de traitement).

V. Conclusion

La minis­tre attend les pro­po­si­tions des orga­ni­sa­tions syn­di­cales (mais n’a pas de mandat sur la ques­tion du point d’indice et a indi­quĂ©, d’emblĂ©e, qu’elle ne rĂ©pon­drait pas lĂ -dessus). Elle a un mandat de nĂ©go­cier Ă  court, moyen et long terme (effets « retrai­tes Â»). Elle sou­haite arri­ver Ă  un accord cadre sur la poli­ti­que sala­riale dans les pro­chai­nes annĂ©es pour que nul (après 2017) ne puisse reve­nir dessus.

S’il n’y a pas d’accord majo­ri­taire (la ques­tion a été expli­ci­te­ment posée par l’UNSA), il faudra que les orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les sachent à quoi s’en tenir, mais elle consi­dère que le pro­blème ne se posera pas avant le 2 juin pro­chain (date de la réu­nion conclu­sive). Elle a cepen­dant indi­qué que, sans accord majo­ri­taire, le Gouvernement ne pour­rait s’enga­ger sur des mesu­res au-delà de 2017.

L’UNSA Fonction publi­que a rap­pelĂ© qu’il y avait deux ans qu’on par­lait de « PPCR Â» [2] et que l’attente de solu­tions Ă©tait grande chez les agents. Les sta­tis­ti­ques sur les pertes de pou­voir d’achat sont hĂ©las ! clai­res, avec des consé­quen­ces nĂ©ga­ti­ves en termes d’attrac­ti­vitĂ© pour la Fonction publi­que.

Un cer­tain nombre d’orien­ta­tions annon­cĂ©es cor­res­pon­dent Ă  nos prin­ci­pes. Certains points deman­dent Ă  ĂŞtre Ă©claircis ; quel­ques-uns font l’objet d’inter­ro­ga­tions ou d’inquié­tu­des de notre part.

Le Bureau natio­nal de l’UNSA Fonction publi­que du 12 mars appré­ciera l’état du dos­sier, sachant que la pro­chaine période, avec un calen­drier réduit, sera déter­mi­nante sur des points clés (notam­ment les grilles indi­ciai­res et les car­riè­res).

 

 
 
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