Cette loi, adoptĂ©e Ă  la suite des travaux de la commission Stasi, a fait, Ă  l’époque, l’objet de nombreux dĂ©bats qui trouvent leur origine dans l’affaire de Creil Ă  l’automne 1989, oĂą plusieurs collĂ©giennes voulaient venir en cours avec un voile. Cette adoption a entrainĂ© une modification du Code de l’Éducation en instituant que : « Dans les Ă©coles, les collèges et les lycĂ©es publics, le port de signes ou tenues par lesquels les Ă©lèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Â» On prĂ©cise Ă©galement que « le règlement intĂ©rieur rappelle que la mise en Ĺ“uvre d’une procĂ©dure disciplinaire est prĂ©cĂ©dĂ©e d’un dialogue avec l’élève. Â»

Dès son entrĂ©e en vigueur, cette loi a permis de consolider la laĂŻcitĂ© scolaire et de ne pas permettre le port de signes religieux visibles dans l’enceinte des Ă©coles, collèges et lycĂ©es publics. La circulaire du 18 mai 2004 a prĂ©cisĂ© les principes et le champ d’application en insistant sur le rĂ´le du dialogue entre l’administration et les Ă©lèves concernĂ©s. Cette circulaire prĂ©cise Ă©galement que « la loi est rĂ©digĂ©e de manière Ă  pouvoir s’appliquer Ă  toutes les religions et de manière Ă  rĂ©pondre Ă  l’apparition de nouveaux signes, voire Ă  d’éventuelles tentatives de contournement de la loi. Â» Cette disposition a permis Ă  la rentrĂ©e dernière d’interdire le port des abayas et qamis, mesure accueillie favorablement par l’UNSA Éducation.

Faire vivre la laïcité à l’École

20 ans plus tard, on comprend parfaitement tout l’intérêt d’une telle loi qui a renforcé la cohésion de notre société, en limitant les prétentions communautaristes et les possibilités d’expressions religieuses fondamentalistes. Il n’en demeure pas moins qu’il faut encore agir pour faire vivre au mieux le principe de laïcité à l’École. Plus précisément, cela nécessite d’être ferme sur les remises en cause : on assiste, en effet, à une augmentation contenue des atteintes à la laïcité, ce qui illustre la nécessité de mieux faire comprendre encore la laïcité aux plus jeunes, tout en faisant respecter la loi. Cela passe aussi par une meilleure formation de toutes les personnes adultes présentes dans les écoles, les collèges et les lycées. De nombreux outils existent (comme la Charte de la laïcité ou bien encore le Vademecum) mais il est indispensable de créer de meilleures conditions de diffusion et d’appropriation. C’est une demande forte de notre fédération.

DĂ©fendre la laĂŻcitĂ©, c’est aussi dĂ©fendre l’École publique et laĂŻque ; c’est pourquoi notre fĂ©dĂ©ration a signĂ© rĂ©cemment une tribune collective avec d’autres organisations syndicales, des associations de parents et d’élus Ă  ce sujet, en insistant aussi sur le rĂ´le de la mixitĂ© sociale et scolaire, et sur l’émancipation de toutes et tous.

La loi de 2004 est aujourd’hui essentielle pour faire respecter la laĂŻcitĂ© scolaire, en complĂ©ment des autres lois laĂŻques qui rĂ©gissent l’École et l’ensemble de la sociĂ©tĂ© : l’UNSA Éducation tient Ă  souligner son rĂ´le indispensable dans notre histoire laĂŻque.

Le texte de la loi et la circulaire

La tribune pour défendre l’École publique et laïque