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Deux réformes majeures, au lycée général et technologique et dans la voie professionnelle, ont été menées pendant le dernier quinquennat. La place des mathématiques dans la voie générale qui est l’objet de CSE pose problème et doit être revue. La création surprise et tardive d’une option maths pour la rentrée se fait dans un calendrier qui peut mettre en difficulté les équipes. De plus, le problème est bien plus large : les programmes de première sont trop lourds et c’est l’enseignement des mathématiques qui doit être repensé, dès le collège, quand tant d’élèves doivent être réconciliés avec cette discipline. Enfin, les inégalités filles-garçons dans le champ scientifique ont des conséquences sensibles dans leur parcours d’études et même après dans le monde professionnel. A ce sujet, les conclusions du groupe de travail sur les biais de genre dans l’orientation à la rentrée dernière étaient ambitieuses et, monsieur le Ministre, nous attendons beaucoup de leur mise en œuvre.
Nous voyons également que la question de l’harmonisation des notes pour les épreuves de spécialité, les réformes annoncées de la voie professionnelle ou de l’apprentissage, les propositions faites sur l’orientation au collège interrogent et en tout cas plaident pour notre demande de maintien des comités de suivi de la réforme de la voie professionnelle et de celle du lycée général et technologique. Ils doivent nous donner les moyens d’analyser les réformes en cours et de construire les évolutions nécessaires.
On a beaucoup parlé de parcoursup pendant la campagne électorale. Pour l’UNSA éducation, se concentrer sur ce dispositif revient à étudier l’orientation par le petit bout de la lorgnette, c’est sur l’accompagnement à l’orientation que nous voulons mettre l’accent, c’est un point faible de la réforme du lycée général et technologique, là où les régions avancent en ordre dispersé, là où des officines privées de coaching accompagnent uniquement les familles qui en ont les moyens car aucun temps spécifique n’était prévu pour les élèves. Voilà un chantier qui mérite un regard transversal à tous les niveaux, aux métiers, à l’état et aux collectivités pour réduire le caractère inégalitaire de notre système éducatif.
Dans votre premier discours rue de Grenelle, vous avez voulu évoquer, monsieur le Ministre, l’importance que vous donnez à la mixité sociale. L’UNSA éducation porte cette question depuis longtemps. Ce dossier a besoin de continuité et de volontarisme politique, pour généraliser les initiatives fructueuses menées par plusieurs collectivités, notamment avec des secteurs multi-établissements. La ségrégation urbaine, sociale et scolaire a progressé dans notre pays et ses conséquences seront et sont déjà lourdes pour le vivre-ensemble.
En conclusion, monsieur le ministre, notre École laïque, publique et gratuite est à la croisée des chemins. Ce sont bien ses finalités qui sont interrogées et le simple voire simpliste « lire, écrire, compter et respecter autrui » martelé pendant 5 ans ne peut répondre aux enjeux écologiques, sociaux et démocratiques du monde de demain. La focalisation sur les classements internationaux est dangereuse, pour la pression qu’elle met sur les personnels et les élèves, et quand elle dessert la construction de compétences sociales indispensables dans l’économie. Le concept d’élitisme républicain qui marque notre système éducatif français doit être remis en cause quand il met de côté chaque année des dizaines de milliers d’enfants au profit de quelques « exceptions consolantes » qui intègrent nos fleurons éducatifs. à travers l’École publique laïque et gratuite qui inclut par l’épanouissement et l’émancipation qui s’y construisent, c’est en effet notre société et notre démocratie qui sont protégées et consolidées, ne l’oublions jamais.