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Projets d’ordonnances : un pari gouvernemental Ă  haut risque oĂą les salariĂ©s doivent ĂŞtre davantage sĂ©curisĂ©s

Le gouvernement vient de rendre public ses cinq projets d’ordonnances modifiant le Code du Travail.

L’UNSA se réserve le temps nécessaire à une étude complète de ces 159 pages, brassant des sujets très divers, juridiquement et techniquement complexes.
Cependant, en première analyse, l’UNSA constate que plusieurs propositions maximalistes, contre lesquelles elle s’était Ă©levĂ©e, ont Ă©tĂ© Ă©cartĂ©es :
- basculement total de la production de la norme sociale vers l’entreprise et disparition, de fait, de la branche,
- hausse du seuil de dĂ©clenchement d’un PSE,
- nĂ©gociation du contrat de travail dans l’entreprise,
- nĂ©gociation sans syndicat dans les entreprises jusqu’à 300 salariĂ©s,
- rĂ©duction Ă  6 mois du dĂ©lai de recours en cas de rupture du contrat de travail…

Pour le reste, son apprĂ©ciation d’ensemble est nuancĂ©e :
-  Concernant la clarification des rĂ´les de la branche et de l’entreprise et de leur articulation dans l’élaboration de la norme sociale, demande constante de l’UNSA, le projet d’ordonnances y participe. Le rĂ´le indispensable de la nĂ©gociation de branche est affirmĂ©, clĂ´turant la polĂ©mique inutile qui voulait lui opposer la nĂ©gociation d’entreprise.
Pour autant, l’UNSA ne se reconnait pas totalement dans le détail de la répartition des compétences réservées à la branche par le projet d’ordonnance.

-  Concernant la lĂ©gislation du licenciement, la dĂ©cision d’imposition aux prud’hommes d’un barème pour rĂ©paration du prĂ©judice subi en cas de licenciement abusif reste contradictoire avec le principe d’apprĂ©ciation du dommage au cas par cas par le juge auquel l’UNSA est attachĂ©e.
Parallèlement, la hausse prévue de l’indemnité de licenciement est positive mais encore insuffisante.

-  Concernant les instances reprĂ©sentatives des personnels, le projet d’ordonnance leur substitue un modèle unique. Au regard de la situation actuelle, il n’y aurait pas de perte de missions quant aux sujets qu’elle aurait en charge.

C’était, pour l’UNSA, une exigence fondamentale.

Mais l’imposition d’un modèle unique à toute entreprise est, pour l’UNSA, un non-sens.
Pourquoi ne pas laisser aux acteurs de l’entreprise, qui, eux, connaissent parfaitement ses rĂ©alitĂ©s, le soin de dĂ©cider par la nĂ©gociation des formes des instances reprĂ©sentatives les plus adaptĂ©es ?

De surcroît, cette instance unique risque de diminuer la capacité des élus du personnel à exercer pleinement leur rôle de défense des intérêts des salariés, singulièrement dans les petites et moyennes entreprises où elle pourrait rimer avec une diminution de moyens, une réduction des possibilités de recours à l’expertise.

Plus grave encore, cette concentration contient en germe un double Ă©loignement pour les reprĂ©sentants des salariĂ©s : dĂ©mocratique, car il induira une professionnalisation de leurs fonctions au risque de les couper des rĂ©alitĂ©s professionnelles de leurs mandants, et gĂ©ographique car, dans beaucoup d’endroits, la proximitĂ© physique avec les salariĂ©s sera plus difficile Ă  assurer.

L’UNSA n’était pas demandeuse d’une nouvelle réforme du code du travail, déjà modifié en profondeur par quatre lois dans les trois dernières années.
Dans la foulée des engagements de campagne du président de la république, le gouvernement s’y est cependant engagé, bien que ses effets sur l’emploi n’aient jamais été démontrés. Il y voit un pari, mais pour l’UNSA, en l’état actuel des projets d’ordonnances, il est encore à trop haut risque pour les salariés.

L’UNSA va désormais s’attacher à informer ses adhérents et les salariés du contenu précis de ces ordonnances révélé tardivement. A l’écoute de leurs réactions, elle continuera à agir pour que le gouvernement adapte ce qui n’est encore qu’un projet.

En matière de compétitivité et d’efficacité économique, la justice sociale dans les relations de travail est une clé fondamentale. Il n’y a pas d’issue pour un projet pour le pays, ses entreprises et ses salariés, qui serait trop déséquilibré en faveur d’une catégorie contre une autre.

Il s’agit là d’une réalité que tout gouvernement doit intégrer.

 

 
 
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