Juste avant les vacances, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a invité les équipes pédagogiques à organiser une rentrée en musique. Pour sa part, dans une longue interview au magazine L’Obs, il a plutôt choisi de faire sa rentrée politique en fanfare.
Dans cet article, il convoque les symboles, trompeurs et passĂ©istes mais populaires, d’une Ă©cole Ă la dĂ©rive. On y apprendrait Ă lire avec la mĂ©thode globale et on y enseignerait les mathĂ©matiques modernes, Ă grands renforts d’ « Ă©galitarisme » et de « pĂ©dagogisme ». En creux, le ministre Blanquer, huitième ministre de l’Éducation nationale en quinze ans, annonce qu’il va remettre, lui, l’École sur les rails, tout comme ses prĂ©dĂ©cesseurs. Il n’y aurait lĂ rien de si fâcheux, s’il ne s’agissait justement d’éducation. Quinze ans, c’est exactement, le temps d’une scolaritĂ©.
Heureusement, la réalité des classes et l’engagement quotidien des enseignants ont plus de cohérence que les discours des ministres successifs. Cependant, c’est bien de continuité et de soutien dont élèves et personnels ont besoin, si l’on veut pouvoir un jour mesurer l’efficacité des politiques éducatives et assurer la sérénité dans les établissements scolaires. Qu’il s’agisse des élèves, des familles, de la Nation, le ministre a raison, la confiance en l’École et ses enseignants est essentielle. Le ministre pourrait-il invoquer la confiance et finalement cultiver la méfiance si ce n’est la défiance ?
Bien plus que des déclarations de confiance démenties par ses discours sur notre École, les enseignants attendent très vite de leur ministre des preuves de confiance.
Avec le SE-Unsa, ils souhaitent construire une Ă©cole durable.
Stéphane Crochet
Secrétaire général du SE-Unsa