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DĂ©claration Ă la CAPN des SAENES du 18 octobre 2016
Madame la Présidente,
Mesdames, Messieurs, chers collègues,
« Il ne faut pas ex-aspérer, il faudrait es-pérer. L’exaspération est un déni de l’espoir » Stéphane Hessel.
Et pourtant !
Depuis des années, nos collègues SAENES attendent que le devenir du corps des B soit examiné. Nous disons examiné et pas « toiletté ».
Depuis des années, depuis le NES de 2010 : rien ou presque. De simples ajustements liés à des réformes qui ont touché les attachés et les adjoints :
La position de l’UNSA est claire, mais elle ne doit pas être interprétée. C’est oui à l’accord PPCR, car en ces temps bien difficiles pour notre pays, un « peu » est mieux que rien, mais il ne faut pas « exaspérer » ou désespérer pour autant les collègues de la catégorie B.
Pour nous, SAENES, le compte n’y est pas.
Lors de notre congrès national en juin dernier, Laurent Escure pour l’Unsa-Education, Luc Farré pour l’Unsa Fonction Publique et bien sûr Jean Marc Bœuf secrétaire général A&I-Unsa ont tous fait le même constat : il y a un malaise chez les SAENES et ce malaise est croissant.
Il ne se passe pas un jour, où nos collègues nous expriment leur colère, nous interpellent : Quelles perspectives ? Quelle carrière ? Quel avenir pour nous ?
Depuis des années, à chacune de nos déclarations, de nos interventions, vous-même Madame la Présidente, ou vos prédécesseurs, répondez que nos revendications relèvent du ministère de la fonction publique, que vous entendez bien nos demandes, mais que cela ne se décide pas au niveau du ministère de l’éducation nationale…pourtant, sauf erreur de notre part, le CIGeM des B n’est toujours pas mis en œuvre, la gestion du corps relève donc bien encore du niveau ministériel.
Pour A&I-Unsa il y a urgence Ă agir !
Une réflexion est à mener, des orientations sont à définir et des décisions sont à prendre.
C’est lors de cette CAPN qu’un échange sur le bilan social des SAENES aurait permis d’amorcer cette réflexion. Hélas, ce document que nous réclamons depuis plusieurs années (le dernier élaboré par vos services date de 2011), n’est manifestement pas à l’ordre du jour.
Il ne s’agit pas pour nous de blâmer nos collègues de la DGRH, à tous les niveaux, mais plutôt de mettre en évidence l’incapacité du service à répondre aux attentes légitimes des représentants des personnels.
Oui « la casse de l’emploi public » a des conséquences !
Au-delà de ces politiques de suppression massive de l’emploi public qui n’ont pas épargné notre ministère et le corps des SAENES, notre constat génère son lot de questions :
Que dit le décret n° 2010-302 du 19 mars 2010 fixant les dispositions statutaires pour les secrétaires administratifs, chapitre 1er articles 2 et 3 ? Si le corps comprend trois grades, l’article 3 distingue clairement les missions dévolues à la « classe normale » et celles dévolues aux « classes supérieures et exceptionnelles » réunies. Où en sommes-nous aujourd’hui ? :
Quelles mesures sont envisagées par notre ministère pour que cesse cette exploitation de nos collègues qui exercent des missions qui relèvent du grade ou du corps supérieur ?
Quelle sont les propositions de notre employeur sur ce sujet ?
A minima, il est urgent d’augmenter les ratios pro/pro. Il est urgent d’avoir une politique de requalification ambitieuse.
Que propose notre employeur pour remédier à cela ?
Le dégel du point d’indice (2 fois 0.6%) a mis un terme à la perte de pouvoir d’achat dont tous les fonctionnaires ont été les victimes.
Cependant, même avec la mise en œuvre des grilles indiciaires de PPCR pour les SAENES, le « tour de passe/passe » des reclassements se traduira concrètement par un gain qui n’excèdera pas les 3 à 4 points par an en 2017 et 2018. Où est l’embellie ?
La « priorité » soi-disant donnée à la catégorie B se résume à : agir vite mais au bout du compte sans revalorisation réelle comparativement aux corps des adjoints ou des attachés.
Alors, quelles sont les perspectives de rémunération pour le B ?
« Réinventons la catégorie B ! »
La tâche est d’autant plus vaste que le challenge est beau.
Notre projet A&I-Unsa répond aux questions que nous vous posons, aux questions que nous avons posé tout au long de cette déclaration à notre employeur.
Nos collègues attendent autre chose de leur ministère qu’un report à la prochaine CAP, ou la promesse d’un groupe de travail traduisant l’aveu d’une totale impuissance.
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, chers collègues, les personnels que nous représentons ici sont las et désabusés. Ils peinent depuis des années à cause des suppressions de postes, des restructurations. Ils peinent depuis des années à cause d’un employeur qui semble se désengager, qui semble de plus en plus indifférent.
La volonté de réformer et de moderniser le service public ne se retrouve pas dans le RIFSEEP. La volonté de réformer et de moderniser ne s’exprime pas dans la BIEP, la volonté de réformer et de moderniser ne passe pas par la précarisation et les suppressions de postes…
En ces temps où le « fonctionnaire bashing » est à la mode, nos collègues ont plus que jamais besoin de soutien et d’encouragements.
Pas des mots ! pas d’artifice !
des actes ! du concret, de la volonté !
Plus que jamais, A&I-Unsa, attaché à un service public de qualité, où tous les personnels ont leur place sera une force de propositions et de progrès.
Les commissaires paritaires nationaux SAENES A&I-Unsa