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Interview par le CafĂ© PĂ©dagogique de Laurent Escure : Le rĂ©formisme combatif a marquĂ© des points
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Du 29 au 31 mars, la fédération Unsa Education tient congrès à Grenoble. Quatre ans après le congrès d'Angers qui avait eu lieu avant l'alternance politique, l'Unsa fait le point dans une situation bien différente. La seconde fédération de l'Education nationale est proche du pouvoir mais les perspectives semblent bouchées. Quel bilan l'Unsa fait-il de ses engagements depuis 2012 ? Quelles nouvelles étapes espère-t-il pour la refondation ? Comment l'Unsa éducation anticipe-t-il 2017 ?

 

 Elu secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la fĂ©dĂ©ration Unsa Education Ă  Angers, Laurent Escure rayonne Ă  l'ouverture du congrès de son organisation. Il devrait garder son poste. Surtout sa fĂ©dĂ©ration met en avant un bilan flatteur. "On a eu 4 annĂ©es de suite une progression de la syndicalisation et on a connu des progrès aux Ă©lections. On est encouragĂ© par ces rĂ©sultats", nous dit-il. Globalement aux Ă©lections de 2014 l'Unsa avait progressĂ© de 1%, avec une stabilitĂ© chez les enseignants et une hausse sensible chez les inspecteurs.

 

La fĂ©dĂ©ration marque son dynamisme avec la publication durant le congrès d'un livre qui veut lancer une rĂ©flexion sur "le basculement du monde".  Sous le titre "Oxygène. Manifeste pour une sociĂ©tĂ© solidaire et Ă©ducative", l'ouvrage veut aider Ă  intĂ©grer la rĂ©volution numĂ©rique, le changement climatique dans les analyses syndicales. Des plumes cĂ©lèbres apportent leur Ă©cot : M Serre, E Morin etc. Des ateliers Oxygène sont prĂ©vus durant le congrès.

 

Mais dans l'immédiat, voyons ce que L Escure peut dire de la situation actuelle de l'Ecole.

 

Le front des anti réforme du collège s'est fracturé. Comment analysez vous cette évolution ?

 

Quand on cherche à marier la carpe et le lapin ça se voit... Tous les mouvements anti réforme ont été minoritaires. Cette réforme a créé des doutes. Mais majoritairement ce n'est pas une révolution pour les collègues.

 

L'Unsa s'est engagé en faveur de la réforme du collège. Nous avons fait le choix du réformisme combattif. On n'a pas a rougir que ce soit dans le domaine éducatif avec le collège ou sur le plan revendicatif avec les accords Peillon et les acquis que l'on a obtenus. On développe de la fierté ne serait ce que pour éviter le climat de sinistrose dans lequel on est. On voudrait montrer que le syndicalisme peut être utile à partir du moment où on ne ment pas aux gens en promettant des choses inatteignables. On montre des objectifs atteignables et on les atteint. Et ça redonne confiance à l'engagement dans un syndicat.

 

Des objectifs ont été atteints ?

 

On a lancĂ© la refondation sur le terrain scolaire. On s'est battu pour que ça fonctionne mĂŞme si ça ne s'est pas fait sans mal. On a pensĂ© qu'il fallait s'y engager et ne pas ĂŞtre que spectateurs. Pour les personnels, on s'Ă©tait quittĂ© il y a 4 ans avec l'idĂ©e qu'avec des marges de manoeuvre  pas très larges il fallait fixer des prioritĂ©s. On a retenu les plus faible salaires (catĂ©gories C et B ) et l'Ă©quitĂ© pour des personnels exerçant les mĂŞmes fonctions mais n'ayant pas le mĂŞme salaire. Ca s'est traduit par l'ISAE. Pour les catĂ©gories B et C on a obtenu des reclassements avec le protocole Peillon et des reconstructions de grilles. On met le protocole PPCR au crĂ©dit de cette stratĂ©gie. On s'en tient Ă  cette logique : quand il y a du grain Ă  moudre on nĂ©gocie pour la rĂ©partition la plus juste. Quand on est face çà un pouvoir qui veut faire des rĂ©gressions on est lĂ  pour dĂ©fendre les collègues.

 

Vous avez le sentiment d'avoir lancé la refondation ?

 

Oui. On avait travaillé avant la présidentielle pour cela. Et quand le gouvernement l'a proposé on était partenaire de la négociation pour la construire. J'avais appelé il y a 4 ans au congrès d'Angers la constitution d'un bloc majoritaire pour la transformation de l'école. On voit qu'il existe et qu'il est majoritaire. On avait fait ce travail pour que la refondation existe et pour améliorer els projets gouvernementaux. On ne s'en attribue pas le mérite. Mais on s'est battu pour l'améliorer et la défendre.

 

La priorité au primaire, la reconstruction de la formation des enseignants, les postes budgétaires ciblés, les taux d'encadrement, la loi de refondation, le cycle commun école collège et la réforme du collège apportent un nouveau souffle. On verra si cela produira des fruits notamment pour la démocratisation.

 

Là où la refondation n'a pas commencé c'est le hors scolaire et la liaison lycée enseignement supérieur. C'est le prochain chantier, la continuité lycée post bac.

 

Les effets de la refondation sont-ils perçus comme positifs sur le terrain ?

 

Ca se met en place progressivement. On se bat pour que l'administration pĂ©dagogique aide les Ă©quipes Ă  la mise en oeuvre.  Et puis il y a des fantasmes. On le voit avec les EPI. Certains sont en train de les construire. Il seront convaincus quand ils les mettront en oeuvre. Il ya eu de bonnes idĂ©es pas toujours bien accompagnĂ©es et pour lesquelles il faut du temps. La rĂ©forme de la maternelle a Ă©tĂ© saluĂ©e par tous. MĂŞme sur le collège le Snuipp n'a pas la mĂŞme position que le Snes...

 

La prochaine étape serait donc la réforme du lycée. Quel bilan faites vous de la réforme Chatel ?

 

On est en analyse. On sait que ça a été sans doute un mieux. Mais on s'est arrêté au milieu du gué et on n'a pas travaillé sur la liaison lycée post bac. On va lancer la réflexion de regarder si on ne peut pas fabriquer à ce niveau des parcours modulaires où les jeunes pourraient construire un parcours par étape. La réforme Chatel a manqué d'aller plus loin aussi dans le rééquilibrage des filières du lycée. Encore aujourd'hui la série S est une filière non pas scientifique mais d'excellence. C'est cela qu'on veut changer. Il faudra bien rééquilibrer et revaloriser la voie professionnelle.

 

Il y a une catégorie où vous êtes dominant c'est les cadres , inspecteurs et personnels de direction. Comment voyez vous leur avenir ? Il faut aller vers la fusion de ces corps ?

 

C'est en dĂ©bat entre eux. On n'a pas de position unanime.  Ce qui est admis c'est qu'il faut faciliter le passage d'une fonction ou d'un corps de l'un Ă  l'autre. On va continuer Ă  en dĂ©battre.

 

Un autre secteur dominant c'est el médical

 

LĂ  on a un problème de recrutement pour els mĂ©decins. La rĂ©munĂ©ration est trop faible. J'ai interpellĂ© la ministre lĂ  dessus. Les assistantes sociales sont aussi en difficultĂ©. On leur demande d'aller dans le primaire et c'est une bonne idĂ©e. Mais il n'y a pas les postes qui  permettraient ce redĂ©ploiement. Dans ce secteur on a des choses Ă  dire qui ne sont pas agrĂ©ables Ă  la ministre. Les signes de considĂ©ration ne suffisent pas.

 

Comment voyez vous l'après 2017 ? Une redistribution du secteur éducatif ?

 

On va lancer une réflexion là dessus. Certains se lancent dans la campagne avant la campagne. Nous la compagne nous intéressera quand les candidats seront connus. Notre travail commencera avec la campagne. On va tout faire pour que le premier parti de France, le FN, ne prenne pas le pouvoir. Pour le terrain éducatif on dit : "attention à ne pas défaire ce qui a été fait". On va plaider pour un consensus sur l'Ecole et qu'on ne touche pas au socle commun du aux jeunes générations. On veut faire comprendre aux politiques l'intéret de ce pacte. Sinon on aura du souci à se faire pour l'Ecole.

 

Aujourd'hui l'Ecole semble en panne avec la montée des inégalités. Il faut garder le système come il est ?

 

Justement non. C'est pour cela qu'on a soutenu la refondation. Ses premières pierres ne porteront leurs fruits que dans quelques années. Si on ne fait rien les classes populaires et moyennes se détourneront de cette école.

 

Propos recueillis par François Jarraud

 
 
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