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Interview dans le monde de l’Ă©ducation du secrĂ©taire national du SE-UNSA
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Le point avec...

Christian Chevalier  : « La contestation de la rĂ©forme du collège est derrière nous Â»

Christian Chevalier est secrétaire général du SE-UNSA (syndicat des enseignants) depuis mai 2009.

L’étape de l’arrivĂ©e des dotations horaires dans les Ă©tablissements est passĂ©e, mais contrairement Ă  vos attentes, la contestation de la rĂ©forme du collège ne semble pas s’être apaisĂ©e pour autant... N’avez-vous pas « vendu la peau de l’ours Â» ?
Etrange question ! La contestation s’est nettement apaisĂ©e depuis que les dotations sont arrivĂ©es. Pour continuer d’exister, les opposants en appellent maintenant Ă  rejoindre les mouvements hostiles aux modifications du droit du travail. C’est un signe de faiblesse. Depuis le dĂ©but, nous soutenons l’esprit d’une rĂ©forme qui correspond aux revendications que nous portons depuis longtemps. La contestation persiste ici et lĂ  mais elle ne se cristallise pas. Il y a de la mauvaise humeur, du scepticisme mais l’opinion des enseignants est loin d’être homogène. En ce moment, des Ă©quipes s’approprient cette rĂ©forme et travaillent en confiance pour prĂ©parer la rentrĂ©e. Pour nos militants comme pour la plupart de nos collègues, la contestation est derrière nous.

Les rares sondages de ces derniers mois sur le sujet font Ă©tat d’une massive impopularitĂ© de cette rĂ©forme parmi les personnels concernĂ©s. La notion de « passage en force Â» s’en trouve confortĂ©e. Mais une rĂ©forme appliquĂ©e sans l’adhĂ©sion des intĂ©ressĂ©s n’est-elle pas illusoire ?
Je conteste l’expression « passage en force Â». Les soubresauts du système Ă©ducatif montrent qu’il n’y a jamais d’adhĂ©sion simultanĂ©e de tous les acteurs. Les collègues ne dĂ©couvrent que maintenant qu’ils vont rĂ©ellement disposer de moyens supplĂ©mentaires. Si l’impopularitĂ© Ă©tait aussi forte que les opposants le prĂ©tendent, ils auraient rĂ©ussi leurs mobilisations. Aujourd’hui, la rĂ©alitĂ© des Ă©tablissements, c’est une diversitĂ© d’opinions et de situations. Cette rĂ©forme est suffisamment plastique pour s’adapter aux besoins et au projet pĂ©dagogique de chaque Ă©tablissement. Et pour une fois, l’institution se donne les moyens d’organiser en amont la formation au contenu d’une rĂ©forme. Enfin, le changement en cours ne se limite pas Ă  l’accompagnement personnalisĂ© et aux enseignements pratiques interdisciplinaires. Il intègre les nouveaux programmes et les nouvelles pratiques d’évaluation. On rattrape enfin les trente ans de retard que nous avons sur nos homologues europĂ©ens.

La condamnation du « pĂ©dagogisme Â» a dĂ©ferlĂ© pour stigmatiser cette rĂ©forme et semble aujourd’hui majoritaire dans l’intelligentsia. Est-ce le rĂ©sultat d’une bataille d’opinion qui n’a jamais Ă©tĂ© menĂ©e ?
C’est moins le résultat d’une bataille d’idées que d’une dérive. Sur l’école comme sur d’autres sujets de société, ceux qui occupent aujourd’hui le devant de la scène sont ceux qui portent les discours les plus conservateurs. Le mythe de la blouse grise marche toujours, parce qu’il décrit une école fantasmée dont on veut croire qu’elle était celle de la réussite alors qu’elle était profondément inégalitaire. C’est aussi le résultat de politiques successives en dents de scie, au gré des alternances, qui ont durablement empêché de mettre en œuvre des pédagogies nouvelles et de donner à voir une école efficace.

L’UNSA Education, dont le SE-UNSA est une composante, tient congrès fin mars. Le « rĂ©formisme combatif Â» que vous voulez incarner ne souffre-t-il pas d’apparaĂ®tre comme l’alliĂ© d’un pouvoir en difficultĂ© pour avoir reniĂ© nombre de ses engagements ?
Concernant l’éducation nationale, j’observe que les engagements n’ont pas été reniés, que ce soit sur les 60000 postes ou sur l’ambition de la refondation pédagogique, annoncée dans la campagne présidentielle. La refondation n’a pas été pour nous un long fleuve tranquille. Dans le cadre du dialogue social, auquel nous sommes attachés, nous nous sommes mis en capacité à la fois de faire des propositions et de taper du poing sur la table. Nous nous inscrivons dans le cadre d’un syndicalisme utile. Visiblement, au regard du nombre de nos adhérents en constante augmentation depuis trois ans, cette forme de syndicalisme pragmatique et portant un projet d’éducation progressiste est loin de rebuter nos collègues.

 
 
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