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SE-UNSA 95


 Par SE-UNSA 95
 Le  jeudi 17 décembre 2020

Carte scolaire : le second degré au bord de la rupture

 
Tandis que les effectifs ne cessent de croître dans le second degré, au collège et dans la voie professionnelle, le gouvernement fait le choix de refuser de répondre aux exigences d’un service public de qualité au nom d’une austérité budgétaire qui ne dit pas son nom. Avec ces suppressions de postes, le gouvernement refuse d’accompagner la croissance des effectifs en dégradant les conditions de scolarité des élèves, en surchargeant les classes, en accroissant la charge de travail des enseignants, en sacrifiant la voie professionnelle et en ignorant toujours et encore les invisibles des vies scolaires. Les décisions ont des conséquences, il faudra bien un jour les assumer.
 
 
Des classes surchargées au collège
 
La baisse cumulée des dotations, concentrée depuis plusieurs années au collège, malgré une préservation des moyens en éducation prioritaire entraîne une dégradation importante des conditions d’enseignement. Le collège appréhende au quotidien des cohortes d’élèves de plus en plus fragilisés socialement et scolairement.
 
Pour le SE-Unsa, faire réussir les élèves, prévenir les difficultés nécessite des moyens pour que la différenciation pédagogique ne soit pas un principe dépourvu de réalité.
 
 
Le rendez-vous manqué de la crise sanitaire
 
Au-delà des grands discours, les enseignants du second degré, les PsyEN, les CPE et les AED ont compris, eux, les conséquences de la crise sanitaire sur la scolarité de leurs élèves. Les efforts consentis par tous les personnels, s’ils ont permis de limiter la casse, n’ont pas pu compenser des conditions dégradées d’enseignement à distance. La réalité est plus crue et plus dure que ne voudraient le faire croire les autosatisfecit du ministre. 
 
Des élèves ont décroché, d’autres ont été fragilisés, d’autres enfin ont été privés du temps de leur formation professionnelle : cette réalité est ignorée par l’exécutif.
 
 
La transformation de la voie professionnelle à la dérive 
 
Dynamique interdisciplinaire, conditions de l’enseignement général, conditions d’enseignement mises en œuvre adaptées à la démarche de projet pour que le chef d’œuvre prenne sens : toutes ces conditions indispensables ne seront pas réunies à la rentrée 2021. La baisse des moyens assumée par le ministère rend prévisible l’échec d’une réforme qu’il a lui-même portée. 
 
Pour le SE-Unsa, pour transformer le réel, les mots ne suffisent pas. 
 
 
Une réforme du lycée et de la voie générale et technologique consommatrice de moyens au détriment de l’accompagnement des élèves
 
La nouvelle organisation du lycée générale et technologique consomme des moyens budgétaires importants dans les établissements. Les options devenues stratégiques pour parcours sup dénature le projet initial au bénéfice d’une logique concurrentielle et compétitive avec pour principales victime les moyens d’accompagnement personnalisé. Une fois de plus les plus fragiles sont ignorés. Qui sera pénalisé par l’impossibilité de constituer des groupes allégés pour préparer la nouvelle épreuve orale du bac ? La réponse est inévitablement constante.
 
Pour le SE-Unsa, le lycée doit être le lieu où l’égalité des chances ne peut être sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire.
 
 
Les invisibles des établissements
 
Enfin, il y a les invisibles, les CPE, les professeurs documentalistes, les AED, les psychologues de l’Éducation nationale. Leur rôle est fondamental, essentiel, qu’il s’agisse de l’éducation aux médias et à l’information, ou encore du suivi et de l’accompagnement des élèves. Pourtant, alors que près d’une centaine d’établissements n’ont même pas de postes de CPE, que l’accompagnement de la crise sanitaire a montré une fois de plus leur rôle essentiel, pas un seul emploi supplémentaire n’est prévu au budget malgré nos alertes et nos demandes.
 
Pour le SE-Unsa, le renforcement de la vie scolaire des établissements est une nécessité qui n’est pas à démontrer, l’intérêt pour la société toute entière d’intégrer de nombreux étudiants démunis par la crise aurait pu trouver des réponses en matière de dotations en emplois.
 
 
Et la prévention des risque psycho-sociaux on s’en occupe quand ?
 
L’augmentation des HSA que les enseignants du second degré devront absorber, les conditions de travail dégradées, avec de plus en plus de personnels exerçant sur plusieurs établissements l’impossibilité d’investir les collectifs de travail, la frustration de ne pouvoir répondre aux besoins des élèves, la surcharge de travail et l’épuisement professionnel ne sont plus des risques à venir mais une réalité des établissements du second degré.
 
Le SE-Unsa dénonce une attitude hypocrite où le ministère dessine des plans de prévention tout en asphyxiant scrupuleusement et méthodiquement les personnels.