Tandis
que les effectifs ne cessent de croître dans le second degré, au
collège et dans la voie professionnelle, le gouvernement fait le choix
de refuser de répondre aux exigences d’un service public de qualité au
nom d’une austérité budgétaire qui ne dit pas son nom. Avec ces
suppressions de postes, le gouvernement refuse d’accompagner la
croissance des effectifs en dégradant les conditions de scolarité des
élèves, en surchargeant les classes, en accroissant la charge de travail
des enseignants, en sacrifiant la voie professionnelle et en ignorant
toujours et encore les invisibles des vies scolaires. Les décisions ont
des conséquences, il faudra bien un jour les assumer.
Des classes surchargées au collège
La
baisse cumulée des dotations, concentrée depuis plusieurs années au
collège, malgré une préservation des moyens en éducation prioritaire
entraîne une dégradation importante des conditions d’enseignement. Le
collège appréhende au quotidien des cohortes d’élèves de plus en plus
fragilisés socialement et scolairement.
Pour
le SE-Unsa, faire réussir les élèves, prévenir les difficultés
nécessite des moyens pour que la différenciation pédagogique ne soit pas
un principe dépourvu de réalité.
Le rendez-vous manqué de la crise sanitaire
Au-delà
des grands discours, les enseignants du second degré, les PsyEN, les
CPE et les AED ont compris, eux, les conséquences de la crise sanitaire
sur la scolarité de leurs élèves. Les efforts consentis par tous les
personnels, s’ils ont permis de limiter la casse, n’ont pas pu compenser
des conditions dégradées d’enseignement à distance. La réalité est plus
crue et plus dure que ne voudraient le faire croire les autosatisfecit
du ministre.
Des
élèves ont décroché, d’autres ont été fragilisés, d’autres enfin ont
été privés du temps de leur formation professionnelle : cette réalité
est ignorée par l’exécutif.
La transformation de la voie professionnelle à la dérive
Dynamique
interdisciplinaire, conditions de l’enseignement général, conditions
d’enseignement mises en œuvre adaptées à la démarche de projet pour que
le chef d’œuvre prenne sens : toutes ces conditions indispensables ne
seront pas réunies à la rentrée 2021. La baisse des moyens assumée par
le ministère rend prévisible l’échec d’une réforme qu’il a lui-même
portée.
Pour le SE-Unsa, pour transformer le réel, les mots ne suffisent pas.
Une réforme du lycée et de la voie générale et technologique consommatrice de moyens au détriment de l’accompagnement des élèves
La
nouvelle organisation du lycée générale et technologique consomme des
moyens budgétaires importants dans les établissements. Les options
devenues stratégiques pour parcours sup dénature le projet initial au
bénéfice d’une logique concurrentielle et compétitive avec pour
principales victime les moyens d’accompagnement personnalisé. Une fois
de plus les plus fragiles sont ignorés. Qui sera pénalisé par
l’impossibilité de constituer des groupes allégés pour préparer la
nouvelle épreuve orale du bac ? La réponse est inévitablement constante.
Pour
le SE-Unsa, le lycée doit être le lieu où l’égalité des chances ne peut
être sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire.
Les invisibles des établissements
Enfin,
il y a les invisibles, les CPE, les professeurs documentalistes, les
AED, les psychologues de l’Éducation nationale. Leur rôle est
fondamental, essentiel, qu’il s’agisse de l’éducation aux médias et à
l’information, ou encore du suivi et de l’accompagnement des élèves.
Pourtant, alors que près d’une centaine d’établissements n’ont même pas
de postes de CPE, que l’accompagnement de la crise sanitaire a montré
une fois de plus leur rôle essentiel, pas un seul emploi supplémentaire
n’est prévu au budget malgré nos alertes et nos demandes.
Pour
le SE-Unsa, le renforcement de la vie scolaire des établissements est
une nécessité qui n’est pas à démontrer, l’intérêt pour la société toute
entière d’intégrer de nombreux étudiants démunis par la crise aurait pu
trouver des réponses en matière de dotations en emplois.
Et la prévention des risque psycho-sociaux on s’en occupe quand ?
L’augmentation
des HSA que les enseignants du second degré devront absorber, les
conditions de travail dégradées, avec de plus en plus de personnels
exerçant sur plusieurs établissements l’impossibilité d’investir les
collectifs de travail, la frustration de ne pouvoir répondre aux besoins
des élèves, la surcharge de travail et l’épuisement professionnel ne
sont plus des risques à venir mais une réalité des établissements du
second degré.
Le
SE-Unsa dénonce une attitude hypocrite où le ministère dessine des
plans de prévention tout en asphyxiant scrupuleusement et méthodiquement
les personnels.