Attachés aux valeurs de la République, qui sont aussi celles de l’Ecole, les enseignants sont profondément choqués par les propos indignes tenus ces dernières semaines par les plus hauts représentants de l’Etat, livrant à la vindicte populaire les gens du voyage, les étrangers, les parents d’enfants délinquants…

Aux effets de la crise économique, s’ajoutent ainsi les symptômes d’une dérive politique inquiétante. C’est dans ce contexte que les enseignants vont faire leur rentrée, marquée une fois encore par des suppressions massives d’emplois. Peu importe la poussée démographique qui se poursuit dans le primaire et gagne désormais le collège : le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux reste intangible. Les conditions de travail des élèves et de leurs enseignants ne cessent de se dégrader, mettant en péril l’Ecole publique. Elle est désormais à bout de souffle.

Dans le primaire, alors que les évaluations pointent l’urgence de traiter sur le fond la grande difficulté scolaire qui touche de façon permanente 7 à 13% des élèves, la politique budgétaire et le saccage de la formation initiale des enseignants vont à rebours de ce que devraient être des orientations ambitieuses pour l’Ecole.

La voie professionnelle est, elle aussi, touchée de plein fouet par les restrictions budgétaires. Les cartes des formations y sont profondément remaniées au détriment d’une répartition territoriale équilibrée, engendrant une dégradation des conditions d’études des élèves et de travail des enseignants.

La réforme du lycée général et technologique entre en application en classe de seconde. Sa réussite nécessite désormais un accompagnement soutenu du ministère et des corps d’inspections.

La mastérisation, quant à elle, débute sa phase opératoire. Sa mise en œuvre ressemble davantage à un bizutage qu’à une réelle formation à un métier d’enseignant de plus en plus exigeant et complexe. Cette épreuve du feu risque fort de mettre en grande difficulté, tant professionnelle que personnelle, de nombreux stagiaires mal préparés à affronter cette réalité.

Cette rentrée sera aussi marquée par l’action du 7 septembre sur les retraites. Cette réforme injuste doit être modifiée en profondeur. Pour le SE-UNSA, rien n’est joué : il appelle tous les enseignants à participer activement à la journée de grève et de manifestations interprofessionnelles organisées ce jour-là.

Christian CHEVALIER
Secrétaire Général du SE-UNSA